Les Rats ! Le combo mythique de la culture punk alternative des années 80 originaire de Montereau est à nouveau à pied d’œuvre ! La faute à qui ? En grande partie à Eric Sourice des Thugs et à son label Nineteen Something qui vient de rééditer toute la discographie du groupe il y a quelques mois.
Forts de ce nouveau buzz, Pat au chant, Joss et Rolo aux guitares décident de s’y remettre. Jean-Mi le batteur sera aussi de la partie mais pas pour tout le set. Donc, on recrute un deuxième batteur et un bassiste (ex Washington Dead Cats) et le tour est joué. Petite contrainte, Pat est depuis belle lurette exilé à La Réunion. Qu’à cela ne tienne, on travaille via Internet puis deux mois avant la tournée, retour métropolitain pour les répétitions. Début avril, les revoilà sur les planches pour leur Grand Rat Tour !
Et ce soir, c’est du coté du Gibus, à Paname, sur leurs terres, que le combo va faire son concert. Les Rats jouent à domicile ! La tournée est déjà bien entamée et Pat nous confie que depuis le début, il se régale avec ses compères. Aux abords du 18 rue du Faubourg Du Temple, la tension est à son comble. Le concert est sold-out. Les Rats sont attendus par un public hétéroclite composé de vieux punks survivants, de fans de la première heure, mais aussi de plus jeunes (parfois même beaucoup plus jeunes) mais tout aussi motivés. Les rééditions récentes s’arrachent au merchandising. Nineteen Something qui voulait permettre l’accès à tous à ce punk alternatif français un peu laissé de coté à l’époque a réussi son coup. Tension supplémentaire, Jean-Mi est au tapis, terrassé par une vilaine crêve. Pas de Gibus pour lui à son grand désespoir. On s’affaire du coup avec le second batteur pour caler les morceaux habituellement joués par Jean-Mi.
Pendant ce temps, les Homeboys ont la lourde tache de chauffer la salle qui commence à se remplir. Ils délivrent un set plein d’énergie et font le boulot annonçant fièrement leur joie d’ouvrir pour les Rats. On les retrouvera plus tard dans la soirée en train de pogoter allègrement au son des chansons de leurs ainés.
La tension monte d’un cran avec l’arrivée des Guerilla Poubelle. Un trio bourré de dynamisme avec une patate d‘enfer. Du bon gros punk rock qui ravira les amateurs du genre (et il y en a dans la salle). Un discours engagé, des riffs acérés, le combo s’en donne à cœur joie mais ce soir, c’est les Rats qui sont attendus par la majorité. Pas facile de tirer son épingle du jeu mais les Guerilla Poubelle s’en sortent avec les honneurs et laissent la place bien chaude aux gars de Montereau.
Avec une dizaine de dates au compteur depuis le début de ce Grand Rat Tour, le combo des rongeurs est bien affuté. Fi de la tuile Jean-Mi ! Comme disait l’autre : « the show must go on » ! Le groupe investit la scène du Gibus et le public s’enflamme ! C’est parti avec "Rat Core".
Le ton est donné. Les deux gratteux font monter la pression et lorsque Pat arrive sur la scène, le public est déjà aux anges. Le trio original est en pleine bourre, les petits nouveaux sont au diapason ! Dès le début du show, on sent un immense respect de la part du public et pour beaucoup une réelle émotion de voir ceux qui ont nourris leurs idéaux contestataires depuis plus de 30 ans. Les exploits de "La Veuve Et Moi" et "Le Retour De La Veuve" sont repris en chœur par une audience prenant son pied et pogotant comme aux plus beaux jours. Puis "Abbey Routh" et "De Barbès A Belleville" mettent le public parisien en ébullition.
Pat sait captiver son public comme peu de frontmen sont capables de la faire. Une aura "springsteenienne" se dégage de son personnage. Et les classiques continuent de défiler. "Mon Cafard et Moi", "Le Chauffeur" avec sa petite dédicace à leur pote Wazo, co-auteur du morceau…
L’intensité ne baisse pas d’un poil. Et ce n’est certainement pas la reprise de Dutronc "Paris S’Eveille" qui va arranger les choses. Les 900 personnes entassées devant la scène exultent. Et encore, on n’a pas eu droit au bouquet final du set ou le combo à choisi de nous assener "Je M’Emmerde", "L’Idole Des Jeunes", "Enfant A Problèmes" et le mythique "Tequila" où l’intensité du show et la joie du public atteignent leur paroxysme. Après une heure et quart de show à fond la caisse avec leur punk énervé mais toujours mélodique et avec des choses à dire, les Rats quittent la scène avec la satisfaction du devoir accompli…
…Pour mieux revenir nous assener un rappel de cinq titres en furie totale. Le final avec "Allez Danser" est impérial. Le public semble communier avec le groupe et le Gibus est transformé en dancefloor punk rock ! Très classe avant de porter le coup de grâce avec "La Fleur au Canon" !
Putain que c’était bon ! Pat nous confiait ne pas en mener large au début de la tournée. Pas facile de revenir après 20 ans de silence radio. Mais finalement le combo a retrouvé le plaisir du début et a réussi à partager son enthousiasme avec un public mêlant les anciens nostalgiques et les nouveaux convertis. Merci les Rats et surtout n’attendez pas 20 ans de plus pour votre prochain Rat Tour !
