L'année dernière, We Love Green a assuré le coup. Grâce à une programmation béton (LCD Soundsystem, PJ Harvey ou Air, pour ne citer que la première ligne de l'affiche), le festival emportait l'adhésion de la presse et du public, et ce malgré la boue. Il aura fallu peu de temps pour que le jeune festival indé rejoigne la liste des rendez-vous massifs et incontournables de la capitale, au côté de Rock en Seine ou de La Villette Sonique.
Situé dans le bois de Vincennes, un weekend à la veille de l'été, le festival qui se présente comme éco-responsable a des atouts pour faire rêver. Mais il ne nous convie heureusement pas qu'à évoluer entre les panneaux solaires en mangeant local. Certes un peu onéreux, branché à coup sûr, sa programmation reste à toute épreuve. Même si l'affiche 2017 est un brin plus discrète et moins rassembleuse que celle de 2016, We Love Green continue de présenter des noms rares et même des exclusivités.
Signalons que c'est l'amateur de musiques électroniques à la page qui trouvera cette année de quoi se gaver : Nicolas Jaar, Jon Hopkins, Richie Hawtin, Moderat, Flying Lotus, DJ Koze, Motor City Drum Ensemble, Petit Fantôme... Mea culpa, je sais que nous ne sommes pas sur une radio électronique, mais tout de même, cette liste longue comme le bras a de quoi faire saliver.
Parlons rock, même si ce n'est pas le courant le plus représenté. Les Anglais Shame ranime le post-punk, voix traînante ou écorchée sur des compositions un peu plus mainstream et mélodiques. Ce se défend en live, et nous les attendons au tournant.
La pop, notamment française, aura la part belle, entre influences mondiales et élégance synthétique, avec Camille, François and the Atlas Mountain, Agar Agar et L'impératrice.
Question hip-hop, deux rares alternatifs US. Dimanche, A tribe called quest, l'une des meilleures références des années 90, de retour après presque deux décennies d'absence, inaugurent leur tournée européenne au bois de Vincennes. Cela reste pour l'instant une exclu en France. Immanquable aussi l'adipeux cuistot Action Bronson samedi, truculent buldozer imposé au début de la décennie 2010 dans le milieu du rap.
Et côté soul, nous n'omettrons pas bien sûr de mentionner, plus mainstream mais pas les moins doués, le londonien Benjamin Clementine, ainsi que Solange, la jeune frangine de (si si) Beyoncé.
Post scriptum, en forme de cerise curieuse sur le gâteau de l'écletisme : dimanche, le guitariste et chanteur brésilien Seu Jorge interprétera en portugais des titres de David Bowie, dans une scénographie évoquant La Vie aquatique de Wes Anderson, film décalé pour lequel il avait précédemment effectué ces arrangements inattendus. Entre second degré cultureux affecté et hommage émouvant, le concert tranchera.