Bagdad Rodeo is back. Ludo et sa bande, non contents d'avoir envoyé sur les platines un brûlot qui a fait fondre plus d'un diamant, viennent claquer la bise à leur public. Chouette idée, tant les occasions de rencontrer l'auto-proclamé meilleur groupe de rock de tous les temps se font rares. L'occasion de mettre un costume de lumière autour de ce nouvel album, Trois, dont on a déjà dit tout le bien qi'il a procuré à nos oreilles et nos neurones. Retour sur une soirée pleine de décibels, de guitare et de gros mots.
Bagdad Rodeo
La salle du Backstage By the Mill, cachée au fond d'un pub, est bien remplie ce soir. Le public ne s'est pas trompé de porte, et a évité avec succès l'entrée au Moulin Rouge voisin. Il a du goût, pas de doute, tant le spectacle s'annonce beaucoup plus sexy de ce côté de la cloison, plus chaud, plus puissant, et surtout beaucoup moins aseptisé. Ca va être corrosif, on est venu s'en prendre plein les ratiches.
Mellino
Pour ouvrir la soirée, les Mellino viennent nous servir quelques morceaux. Stéfane et Iza Mellino, anciens des Négresses Vertes, ne renient pas leur passé. L'ouverture du set sent le soleil, guitare manouche et électriques mêlées. "El Camino", puis, rejoints par une jeune bassiste avec un air de famille très affirmé, "Sous le soleil de Bodega", le public est dans le bain, la soirée sera chaude. Changement de ton, place aux guitares plus tranchantes, les 2 morceaux qui suivent fleurent bon le rock''n'roll, bien puissant. Le final est un "Zobi La Mouche" survitaminé, qui s'est visiblement pris des décharges électriques. Un bon groove, des guitares acérées, et un morceau mythique, pour terminer un set convaincant.
Pour suivre les Mellino, il y a leur site web, et leur compte Facebook. Vas-y, prend les infos, et va les voir. 6 morceaux, c'était trop court..
Setlist
El Camino
Sous le soleil de Bodega
Gangster boogie
Passe la pince
Hasta Llegar
Zobi la Mouche
Bagdad Rodeo
Après un changement de plateau suffisamment long pour que chacun ait le temps de déguster son Vittel-Menthe, "Viva Las Vegas" retentit dans la salle. Bagdag Rodéo est bien le plus grand groupe de rock : Elvis est venu en personne les annoncer, si ce n’est pas une preuve… Foin de civilités, le concert démarre sur les chapeaux de roue, avec un "Charlie 2.0" du feu de lui-même. Et comme les Bagdad Rodéo ont décidé de faire plaisir à tout le monde, ils ont eu la bonne idée de filmer ce morceau. Clique ici :
On ne va pas raconter d’histoire, les Bagdad Rodéo ont leur public. Fidèle, qui connaît tout du groupe. C’est un concert entre potes ce soir, convivial, où tout est permis, ou presque. C’est surtout un concert marathon qui s’annonce. Les Bagdad Rodéo vont envoyer pas moins de 25 morceaux, pour un peu plus de deux heures de rock décalé, décomplexé, mal embouché, mais tellement sincère.
Depuis 2010, les sales moutards du rock’n’roll ne se sont pas calmés, loin s’en faut. 7 ans et 3 albums plus tard, Ludo au chant a toujours le contact facile, voire tactile. Trop heureux de toucher un parisien (au sens propre du terme), lui qui a quitté la capitale, les intermèdes se succèdent entre les morceaux. D’abord parce que il faut bien faire des pauses, parce que enchaîner 25 morceaux, c’est chaud, très chaud même. La mémoire des textes s’embrouille un peu, mais pas grave, ça passe quand même. Mais c’est vrai aussi, pourquoi faire des paroles aussi compliquées ? Les rappeurs de Bourg En Bresse n’en font pas autant, alors !
Tous les moyens sont bons pour tourner en dérision le moindre évènement. Le bassiste s’accorde ? C’est la folie, une ovation géante. Une fan du premier rang évoque son périnée qui fuit ? Euh là, rien, Ludo en reste sans voix. Sacré exploit.
Lorsque "J’aime pas les filles" se termine, les Bagdad Rodéo s’éclipsent, et laissent la place à 4 demoiselles. Mais que va-t-il se passer ? Et bien, rien de moins qu’un intermède de strip-tease burlesque, rien que ça ! Les Pin-Up d'Alsace ont répondu à l’invitation, et sont venues soutenir les Bagdad Rodéo dans leur effort dantesque (on rappelle, 25 morceaux, et plus de deux heures).
Côté musique, un petit bémol sur le son, les basses qui tournent un peu trop. Mais pour le reste, le spectacle est à la hauteur. Bagdad Rodéo, ce n’est pas que un chanteur de foire qui fait des blagues bien grasses, c’est aussi un putain de groupe. La section rythmique est une machine de guerre, ça déroule sans faiblir. Et à la guitare, Christobal Sanchez Del Rodéo, déconcertant de facilité, fait vrombir sa Gibson, tantôt Rock, tantôt Blues, parfois Punk, toujours juste. Quelques solis bien sentis viendront appuyer cette prestation sans faute.
Et le public, dans tout ça ? Et bien, pour être exact, le public est conquis d’avance. Un peu sage au début, il faudra attendre "Un Monde Idéal" pour voir partir le pogo. Pogo qui ne s’arrêtera pas, franchement rigolard. Pour le reste, les vannes de Ludo font mouche, on est venu pour ça aussi. Aussi quand à la fin du set il vient au milieu, organiser un concours de chant digne des plus grandes fins de banquets, tout le monde se plie au jeu. Tout ça avant de conclure par un "Monde de merde magistral".
Bagdad Rodéo a réussi son pari, son retour, son album. Vivement les prochaines dates, hein les gars ?
En attendant, il faut vérifier ce qui se passe sur leur page Facebook et sur leur site.
Setlist
Charlie 2.0
Quand je serai mort
Tes idées
Ouest Coast
La farandole
Nouveau millénaire
Areva
Super Connard
Love Religion et Sodomie
La ménagère
Couple idéal
J'aime pas les filles
(intermède burlesque)
Un monde idéal
C'est ma vie
Jésus reviens
Le peuple sale
La machine
Laissez pourrir nos corps
Ca fait mal
Toi c'est pas pareil
Dis-moi papa
Bagdad Rodéo
Monde de merde
Crédits photos : Arnaud Dionisio / Ananta 2017
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