Nous sommes déjà en avril et le beau temps a visiblement décidé de pointer le bout de son nez…Tout comme All Time Low qui reviennent après deux (longues) années sur le territoire Français. Pour un groupe ayant habitué ses fans à un rendez-vous annuel, le moins que l’on puisse dire est que l’attente a été longue.
Depuis leur Bataclan de 2015, All Time Low ont sorti un sixième album, Future Hearts, n’ont cessé de tourner à travers le globe pour le promouvoir, avec même un crochet sur le continent Européen (ou presque), durant lequel ils ont invité ni plus ni moins que Good Charlotte à remonter sur scène pour la première fois depuis un sacré bout de temps ! Il fallait bien que dans tout ça, ils arrivent à caler un petit concert français et c’est début 2017 que nous apprenons la venue du quartette 3 mois plus tard, en clôture de ce fameux cycle Future Hearts. Nous retrouvons SWMRS en ouverture et c’est dans un Elysée Montmartre fraîchement et majestueusement rénové que nous entamons cette soirée festive.
SWMRS
SWMRS, c’est ce groupe d’inspiration punk rock définitivement californien, qui parvient rapidement à éveiller un public qui nous semble quelque peu timide de prime abord. La sauce ne tarde pas à prendre, notamment grâce à une bonne présence scénique, des sons vifs et entraînants, tantôt punk, tantôt indie, penchant parfois même vers le ska. Une chose est sûre, SWMRS illuminent déjà la soirée et nous transportent vers le soleil et les palmiers en jouant huit des quatorze titres de leur premier album Drive. On ne va pas s’en plaindre !
Ce soir, Cole Becker (chant) met également un point d’honneur à communiquer exclusivement en français avec le public et l’effort et apprécié. C’est à travers ce genre de simples détails que certains artistes parviennent à gagner les faveurs du nouveau public et ça, SWMRS l’ont parfaitement compris.
SWMRS, c’est également des messages qui ont leur importance, le tout véhiculé dans une pop culture bien assumée. Nous pensons notamment à "Miley", une chanson qui semble à première écoute bien anodine, mais qui en réalité porte une signification qui va au-delà (et si la question féministe vous intéresse un tant soit peu, nous vous invitons à jeter un oeil aux textes du groupe.)
Ce qui rend également les SWMRS intéressants, c’est qu’ils parviennent à captiver et à animer le public, alors même que l’on n’est pas tout à fait dans la descendance de All Time Low, ni même Blink 182 ou Green Day. Et en parlant de Green Day, cela vous intéresse-il peut être de savoir que derrière la batterie se cache un jeune Armstrong ? SWMRS sont en effet la version mature et 2.0 d’un tout jeune groupe qui a beaucoup fait parler de lui il y a quelques années : Emily’s Army. Le groupe ne se sert toutefois pas du tout de cette sorte de notoriété et compte sur son identité propre pour se frayer un chemin dans la scène punk contemporaine et l’effort est remarquable.
ALL TIME LOW
Nous en parlions plus haut, pour un groupe ayant habitué ses fans à un rendez-vous annuel, presque à la semaine près, il n’est pas surprenant de ressentir toute l’excitation autour de cet évènement que constitue le retour d’All Time Low dans notre capitale. Le concert affichait complet depuis quelques jours déjà et ce soir, plusieurs générations de fans semblent se côtoyer, comme pour célébrer tous ensemble ce groupe qui aura marqué à travers le temps plusieurs générations d’ados et de post-ados d’une façon ou d’une autre.
L’introduction du concert sur “Kicking and Screaming”, issue du plus récent album du groupe, Future Hearts, annonce d’emblée la couleur : l’ambiance est à la fête et cela ne fait que se confirmer à mesure que les chansons défilent, jusqu’à notamment ce beau lâcher de ballons sur “Something’s Gotta Give”
Puisque nous parlons de chansons, avec une setlist largement consacrée aux deux derniers albums du groupe, Future Hearts et à son prédécesseur Don’t Panic, les nostalgiques du old school All Time Low resteront sur leur faim, puisque seules "Weightless" (Nothing Personal), la séquence émotion avec "Therapy" et le grand final "Dear Maria, Count Me In" survivent à la massive révision de la setlist. Toutefois avec six albums à leur actif, peut-on seulement leur en vouloir ? La réponse honnête est non, la réponse du coeur, peut-être bien. Il faut dire que All Time Low nous avaient habitué à ne jamais renier leurs vieux classiques, alors forcément, passer ce cap n’est pas chose aisée.
Il y a eu également de la nouveauté, puisque le groupe a présenté ses nouveaux titres "Dirty Laundry" et "Last Young Renegade", sortis en single dans les semaines qui ont précédé le concert. Deux chansons annonçant bel et bien l’arrivée d’un tout nouveau chapitre dans l’histoire des baltimoriens, puisqu’elles ne ressemblent que très peu à ce que ces derniers avaient pu nous présenter jusqu'ici. On aime ou on n’aime pas, pour notre part, même si nous ne sommes pas spécialement transcendés, nous attendons d’entendre ces morceaux en studio avant de pouvoir y porter un jugement constructif.
Abstraction faite de tout débat sur le choix (judicieux ou non) des morceaux qui font leur apparition ce soir, c’est toute la prestation de All Time Low, ainsi que de sa fidèle équipe en coulisses, qui sera à saluer. Le spectacle est assuré, tant musicalement que visuellement. Le groupe est comme à son habitude très professionnel et carré dans sa performance et une mention très spéciale est à accorder à l’ingé lumières (le dénommé Jeff Maker, fidèle au poste depuis les débuts), qui a ravi nos yeux du début à la fin (et permis à notre photographe de faire des merveilles, par la même occasion.)
Ce qui est surtout appréciable chez All Time Low, c’est leur capacité à toujours retranscrire cette ambiance presque familiale de la première heure, même en jouant des salles dont le public se compte en milliers. Bien que leurs blagues de grands enfants (toujours les mêmes) commencent à se faire vieilles, il demeure chez eux cette humilité indéniable et ce plaisir de partager un bon moment, qui avouons-le, continue de nous toucher, même pour ceux d’entre-nous qui avaient déjà commencé à s’éloigner de cet univers depuis quelques temps déjà.
En bref, ce “petit” concert d’All Time Low, c’était un peu la fête du printemps, des copains et du bon temps et nous sommes bien contents d’avoir pu y participer.
Crédits photos : Emilie Cuer