Un des groupes les plus populaires des années 80 et du début des années 90 Simple Minds fête cette année leurs 40 ans de carrière. A l’occasion de cet anniversaire, Jim Kerr et Charlie Burchill les deux compères qui ont fondé le groupe en 1977 ont décidé en fin d’année dernière de sortir un disque entièrement acoustique. Il contient 12 de leurs plus beaux titres réinventés de manière plus épurée. Par la même occasion, ils se sont lancés en live dans cette nouvelle aventure acoustique. En France, ils auront offert 4 concerts, le 29 avril à Toulouse, le 8 mai à Bordeaux, le 9 mai à Nantes et pour finir ce 11 mai au Grand Rex à Paris, l'occasion de voir ce groupe mythique se mettre à nu avec ces titres immenses. On devrait entendre rejaillir leurs racines celtes et voir le groupe dans cette configuration unique et atypique offrir une belle intimité à ses fans les plus dévoués et aimants. En invité, nous retrouverons la chanteuse écossaise KT Tunstall grande amie du groupe.
On se trouve devant le Grand Rex, boulevard poissonnière, il est 20 heures 15. On peut observer une petite file d’attente et quelques vendeurs qui cherchent à vendre des places. Ce soir, le concert n’affiche pas complet car le prix des billets n’est pas à la portée de toutes les bourses. C’est donc un public plutôt âgé et très grand fan du groupe voir de la première heure qui rentre au Grand Rex. Le lieu qui est une immense salle de cinéma ne s’apprête guère au concert car la configuration n’est franchement pas idéale. En réalité, sur les 2500 places assises fosse comprise que contient le Grand Rex, la moitié se trouve sur le premier petit balcon et l’autre sur le deuxième gigantesque balcon. C’est bien là le problème. La majorité des spectateurs installés au deuxième balcon sont relativement très loin de la scène et ne voit surtout que cette dernière. Assis en plus, il est quasi impossible de rester connecter totalement et de vivre pleinement et intensément son spectacle.
C’est pour cela que l’on s’y rend très rarement mais ce n’est pas la salle qui va gâcher notre plaisir de voir un groupe qui représente pour certains d’entre nous présent ce soir toute sa jeunesse ou bien toute sa vie tout simplement. On arrive à notre place au moment où les lumières viennent de s’éteindre et que les premières notes de musique se font entendre, il est 20 heures 40. On nous a donné une place au 1er rang pile au centre du fameux grand balcon alors normalement, on devrait pouvoir ne pas s’endormir dans son siège confortable. Avant cela, KT Tunstall la chanteuse à la voix joliment éraillée aura joué 30 minutes en première partie. On est donc plutôt 2000 personnes ce soir dont la majorité va faire une immense fête à son groupe préféré et à son leader Jim Kerr qui va avoir 58 ans en juillet prochain. Sur scène, ils se retrouvent à 6 mais il n’y aura pas de Mel Gaynor leur batteur emblématique qui ne fait donc pas partie de ce projet acoustique.
Par contre, on retrouvera leur bassiste actuel Ged Grimes et un ami guitariste de Glasgow plus leur choriste attitré Sarah Brown et bien entendu Jim Kerr au chant et Charlie Burchill à la guitare. On n’oubliera pas non plus la seconde femme de ce magnifique plateau qui se nomme Cherisse Osei. C’est elle d’ailleurs qui débute le show debout, devant son immense batterie acoustique. Les musiciens vont un par un prendre place devant nous et Jim Kerr arrivera en dernier sous la clameur de ses fans. L’Ecossais est toujours aussi charismatique. On débute par "New Gold Dream (81,82,83,84)" datant de 1982, un de leurs premiers gros succès. Les fans et le groupe sont heureux de ces retrouvailles dans ce lieu relativement intime. La dernière fois qu’ils s’étaient vus, c’était le 20 novembre 2015 au Zénith de Paris. Ce soir-là avait été incroyablement intense émotionnellement au vu de ce qui s’était passé toute la semaine précédente.
De plus leur dernier album studio Big Music (2014) s’était avéré d’excellente facture. On enchaine par "See The Lights" extrait de l’album Real Life de 1991. C’est d’ailleurs à ce moment-là que Simple Minds a vu son succès décliner et qu’ils ont connu une forme de déclin tant au niveau artistique que commercial avant qu’ils ne reprennent de belles couleurs à partir de 2005. Sur ces deux premiers titres, on voit Jim Kerr quittait la grande scène pour rejoindre cette grande fosse aux places assises et venir chercher son public. Il tape dans les mains de ses fans qui arrivent parfois à le prendre par l’épaule pendant que Jim Kerr continue de chanter. Il a l’air très heureux d’être là ce soir et on ressent sa reconnaissance envers son public si fidèle qui mange dans ses mains. L’ambiance est très conviviale et Jim Kerr finira par retrouver la scène. Il tombe par terre tout en chantant, ses jambes repliées, l’homme a envie de donner ce soir.
Le son est plutôt excellent et on est agréablement surpris d’entendre ce show acoustique finalement plutôt bien enlevé et pêchu. Nous ne sommes pas en version light ce soir mais plutôt dans une version très intense et dynamique. Ce qui nous réjouit car on finit par être bien réveillé alors que la plupart d’entre nous sommes assis voire en hauteur comme on vous le disait plus haut. D’ailleurs, les fans ne tenant pas en place pour certains ont fini par se lever rapidement de leur siège pour se mettre debout devant la scène afin de danser et chanter les bras levés. On se retrouve dans une ambiance de feu et on apprécie vraiment le spectacle. On avait émis des doutes sur ce registre acoustique mais là, vraiment, c’est prenant et bien rythmé. On entendra par ailleurs l’ensemble de leurs morceaux qui compose cet album acoustique à l’exception de "Long Black Train" plus d’autres titres phares tels que "Mandela Day" ou "Big Sleep" .
De plus, on aura droit à quelques surprises comme l’interprétation au chant de son ami guitariste originaire de Glasgow avec ce bel hommage à David Bowie sur le titre "Andy Warhol" ainsi que le titre "Let The Day Begin" de The Call qui sera interprété par leur très classe choriste Sarah Brown. Jim Kerr nous parle, il nous raconte de jolies anecdotes sur leur très longue carrière, sur cette époque où ils se faisaient un max de blé et en tant qu’écossais, ils appréciaient énormément. Il a beaucoup d’humour, d’autodérision et vraiment ce soir, toutes les lumières sont sur lui. Derrière, soyez rassurés, ça tourne à la perfection. Jim Kerr taquine beaucoup son éternel complice Charlie Burchill qui lui répond par de magnifiques sourires. Le concert passe très vite et on aura droit à un joli rappel de 4 morceaux. Sur les deux premiers, "The Cross" une reprise de Prince et "Promise You a Miracle", on reverra sur scène KT Tunstall rejoindre Jim Kerr afin de chanter ces deux titres en duo.
En guise de conclusion, Simple Minds clora cette très belle prestation par la troisième reprise de la soirée "For What It’s Worth" des Buffalo Springfield et par le tube interplanétaire "Alive And Kicking" qui sera repris par 2000 paires de poumons et un public totalement debout qui aura vu lors de cette soirée, toute leur vie défilée. Les musiciens nous saluent puis nous quittent et la lumière se rallument. A ce moment-là, une musique dynamique se fait entendre et Jim Kerr reste encore sur scène tout sourire. Il mime quelques pas de danse et semble ne pas vouloir quitter la scène. L’Ecossais finira malgré tout par nous dire au revoir en nous embrassant une dernière fois. Une dame derrière nous disait à son mari en parlant de Jim Kerr, "il a l’air d’avoir eu beaucoup de plaisir ce soir". On confirme et nous aussi par la même occasion.
Remerciements à lisa Chappot et Caroline International France
ainsi qu’à Ana Martinez et Alias
Crédit photos: Robert Gil
durée du concert 1 heure 50
set-list
New Gold Dream (81-82-83-84)
See The Lights
Glittering Prize
Mandela Day
Chelsea Girl
Big Sleep
Stand By Love
Someone Somewhere in Summertime
Waterfront
Andy Warhol
(David Bowie cover)
Let The Day Begin
(The Call cover)
The American
Don't You (Forget About Me)
Sanctify Yourself
Rappel:
The Cross
(Prince cover)
Promised You a Miracle
For What It's Worth
(Buffalo Springfield cover)
Alive And Kicking