Toujours grands défenseurs du Do It Yourself, et fort de leur succès grandissant dans les pays de l'Est, les gars de La Mathilde reviennent sur le devant de la scène bien décidés à conquérir la métropole avec un nouvel E.P. autoproduit sobrement intitulé La Mathilde.
Trois titres, c'est très court. Mais les deux premiers titres "Aurore" et "Boréale" nous replongent immédiatement dans l'univers du groupe. Les ambiances instaurées rappellent la froideur des grands The Cure époque Disintegration. Ca monte en puissance, ça gronde. On retrouve Eliott, le chanteur, qui nous invite à le suivre avec sa voix rauque au timbre particulier, râpeux et écorché. Le décor est planté.
Paroles et musique chez La Mathilde nous évoquent des paysages de désolation. Les textes sont désabusées et noirs mais étrangement, il en émane de belles lueurs d’espoir. Quand les cuivres s’ajoutent une dimension de rébellion se fait sentir soutenue par les guitares distordues et sauvages qui enfoncent le clou. On tient là beaucoup des ingrédients qui donnent sa coloration musicale à La Mathilde.
La Mathilde sait aussi se faire plus calme comme pour l'intro du morceau "Le Silence est De Neige". On se croirait embarqué dans des arpèges à la "Nothing Else Matters". La Mathilde verserait-elle dans le slow sirupeux ? Que nenni ! Qu'il est bon de trouver encore des gens avec des choses à dire et surtout capable de les exprimer sans grossièretés, onomatopées et autres langages familiers ! Au risque de passer pour un vieux con réac’, je n'hésite pas à le dire : "Un peu de poésie dans ce monde de brute, c’es quand même rudement bon !"
Et pour se faire une idée plus précise de ce qu'est La Mathilde, rendez-vous est pris le 15 juin 2017 au O'Gib à Montreuil.