K’s Choice c’est pour beaucoup ces hymnes comme "Not An Addict", "Believe", "Everything For Free", qui savaient, par l'équilibre fragile entre le rock exutoire et la voix tendue, apaiser les angoisses adolescentes des 90's.
Mais depuis 25 ans, le groupe a continué sa route, entre pauses, projets solos et reprise du groupe en 2010. C’est au total 6 albums originaux que le groupe affiche au compteur, dont le dernier est sorti en 2015, plus un album de reprises de leurs propres titres en 2016. Cette année, c’est un Best of qui est édité, et qui accompagne la tournée des 25 ans. Cette tournée Best of sillonne la France et l’Europe. Nous voilà à l’étape montpelliéraine, pour nous plonger dans le Rock 90's pur jus.
JIM BAUER
En première partie nous découvrons Jim Bauer qui les accompagne pour toute la tournée française.
L'artiste solo présente un E.P. The Misfit Boy, sous la forme d'un court metrage.
Seul sur scène, sa voix haut-perchée et légèrement voilée est soutenue par beaucoup de reverb.
Il chante en anglais ou en français ses compos de pop folk moderne, accompagné à la guitare acoustique qui se fait parfois minimaliste, pour laisser la place à sa voix. Au hasard d'un couac à la régie, le micro du chant se trouve coupé. Jim ne se démonte pas et nous montre qu'il n'a besoin d'être ni amplifié, ni soutenu par tant de reverb. Ça n'a duré qu'un instant, mais ce que nous avons entendu, plus rugueux, et tout aussi puissant valait vraiment le coup de relâcher la pédale à effets.
Las, le micro revient vite et le set continue sur sa lancée, alternant des morceaux pop ensoleillés et optimistes qui entrainent rapidement le public avec lui, des ballades folk à l'intensité crescendo, et pour finir un medley unplugged et funky de Daft Punk, de C2C Justice et de David Guetta, avec respectivement "Harder Better Faster Stonger", "Down The Road", "D.A.N.C.E" et "Love Don’t Let Me Go".
K'S CHOICE
Le Rockstore est quasiment plein, surtout de fans de la première heure venus célébrer les retrouvailles avec un des groupes fétiches des années 90.
Le groupe attaque tout de suite avec le jeu énergique des deux guitares de Tom Lodewyckx et de Gert Bettens, tempéré par la voix emblématique de sa soeur Sarah Bettens qui ouvre le concert avec "Mr Freeze".
Aussi sur scène Reinout RJ Swinnen aux claviers, le bassiste Bart Van Lierde et le batteur Wim Van Der Westen.
C’est une tournée Best of, avec de nombreuses chansons que le public est ravi d'entendre ce soir, retraçant de manière sinueuse le parcours du groupe. Les trois premiers albums sont à l’honneur, avec de beaucoup de titres issus des albums d’avant la pause de 2002. Entre les classiques "Cocoon Crash", "Believe", "If You’re Not Scared", "Almost Happy" s’intercalent de nombreux titres plus récents, comme les excellents "Perfect Scar" de The Phantom cowboy (2015), l'entrainant "Echo Mountain" de l'album éponyme (2010), et "Resonate" morceau inédit présent sur 25.
Au début du concert, Sarah ne parle pas beaucoup entre les morceaux, quelques mots seulement, et échange surtout des sourires complices avec son public. Mais au cours de la soirée, elle deviendra de plus en plus bavarde, fera des petites blagues, se piquera de coquetterie en nous disant qu'elle n'avait que 5 ans il y a 25 ans, lors de leur premier enregistrement. Elle est bondissante, sa voix est souvent malicieuse et toujours aussi juvénile. Les lumières qui éclairent le groupe jouent avec sa silhouette, la découpant souvent en ombre chinoise quand elle se penche sur sa guitare.
Aux deux guitares électriques de Bert et Tom, donnant déjà bien le La du Rock, s'ajoute celle jouée par Sarah à de nombreuses reprises, prouvant bel et bien que K’s Choice est avant tout un groupe de rock alternatif, avec pas moins de trois guitares électriques sur scène. La chanson "I Will Carry You" de l'album Echo Mountain en est un exemple criant : le morceau est mené tambour battant par un rythme classique rock de la batterie "Poum tchack poum poum tchack", accompagné par un petit riff enervé joué par Bert à la guitare. Les trois guitares electriques sur scène s'emballent dans des éclairages stroboscopiques. Pas de distortion cela dit, le son reste clair et propre. Le bassiste fait le clown sur scène, le public tape des mains au rythme de la grosse caisse. Reinout au fond de la scène est debout, penché sur ses claviers, Entre les bras levés du public, on apperçoit aussi Wim à la batterie qui a vraiment l'air de s'amuser.
Impossible de faire l'impasse sur "Not an addict", qui provoque des vivas de joie dans le public aux premiers "Hou hou". 21 ans ont passés depuis la sortie de ce titre, et si la ferveur du public est toujours présente, la technologie quant à elle, a bien changé : fi des briquets, c'est une nuée de téléphones portables qui se lève pour filmer, ces derniers ayant l'avantage d'immoraliser la scène, en plus de l'éclairer.
Sarah, une main sur le ventre battant le tempo, l'autre sur le cœur en contretemps, chante les yeux fermés d'abord, puis les ouvre tout sourire sur son public. Le Rock des années 90 n'a pas changé non plus : solo de batterie qui envoie juste ce qu'il faut d'énergie, des guitares, des ponts et reprises.
Après ça, Sarah nous remercie chaleureusement, nous fait part de son grand plaisir d'être sur scène puis nous présente les membres du groupe avant le dernier morceau, "Every thing for free" à la hargne contenue, et qui sera aussi largement chanté par le public.
Evidement qu'ils n'avaient pas fini ! Après une courte pause, Sarah revient sur scène, à la guitare sèche pour chanter "20 000 seconds".
Le groupe revient ensuite avec "Another Year" comme une promesse de nombreux concerts à venir. De nouveau de sincères et chaleureux remerciements de Sarah, qui rend cette fois hommage à son groupe et à son frère, ainsi qu'à la loyauté de son public. Elle est tellement prise à ses remerciements qu'elle en oublie de remettre sa guitare pour le morceau suivant qui clot vraiment le set "We Are Glaciers", de l'album Waving At The Sun, sa longue intro aux claviers, ses guitares qui montent en intensité et en puissance. La batterie martelle sa grosse caisse, les guitares crient, avant le retour au calme, et le doux "Bonne nuit Montpellier" sussuré par Sarah avant de quitter la scène.
On pourrait croire que le concert est achevé, et pourtant le public s'accroche encore un peu. Sont-ce les lumières de la salle pas encore rallumées qui nous laissent présager d'une surprise ? Au bout de quelques minutes, Sarah, Bert et Reinout reviennent sur scène chanter à cappella et sans micro "Killing dragons" que nous écouterons religieusement.
Cette fois c'est bien fini. On remercie à notre tour chaleureusement K's Choice pour continuer d'exister aussi simplement qu'ils l'ont fait depuis 25 ans.
La tournée continue, retrouvez toutes les dates ici.
Crédits photo : Yann Landry - La Tête de L'artiste
