Pogo Car Crash Control. P3C.
Derrière ce nom, tiré d'un générateur de nom de groupe au résultat improbable, se cachent quatre fous furieux, quatre jeunes dragons qui crachent le feu. Grunge, Punk, Hardcore, un peu tout ça, les P3C, que La Grosse Radio avait croisé à Rock en Seine il y a quasiment un an, ont fait du chemin depuis. Ils ont croisé le fer avec les plus grands, de No One Is Innocent aux Wampas, fait le tour de France, et enchaînent les dates avec une régularité de métronome.
Une semaine après avoir offert un set mémorable au Supersonic pour la Tournée de l'innénarable Zebra, diffusée sur La Grosse Radio (voir plus bas), les P3C vont faire péter le casino. Le nouveau casino exactement.
Récit d'une soirée qui a poutré sévère, comme dit l'autre.
Tee Shirt
Pour cette sortie parisienne, les P3C ont demandé à Tee-Shirt de venir présenter leur projet. Coup de projecteur pour cette (très) jeune formation, dont c'était si ce n'est le premier concert, en tous cas l'un de leurs premiers.
Aux voix et aux cordes, un gars, une fille. Le gars bastonne sa basse, la fille fait de même avec sa guitare. A la batterie, ça bastonne aussi. Tu l'as compris, les 3 Tee-Shirt, derrière leur timidité et leur manque d'expérience, ont une culture musicale plutôt énervée, avec du Nirvana comme pivot.
Malgré quelques soucis techniques (caisse claire défaillante) et quelques erreurs de jeunesse, les Tee-Shirt ont montré de belles choses. Certes ils se cherchent un peu, leur set fait le grand écart entre des morceaux grunge et d'autre tirant sur une pop, voix douce sur tapis de guitare, mais la prestation est prometteuse.
Tee-Shirt a une page Facebook, à suivre ici.
Pogo Car Crash Control
La journée avait été étouffante. On attend l'orage, salvateur.
Le Nouveau Casino est en alerte orange, ça va cogner.
21h15, ça y est, les 4 Pogo Car Crash Control lâchent le son.
Premiers coups de boutoir, rythme très lourd, pesant. Olive (guitare/chant) en perd sa casquette. D'entrée. Pas grave, on continue. Le son est excellent, chaque instrument a sa place, tout est paré pour envoyer du pâté.
Côté public, les Pogo Car Crash Control ont fait le plein. Le Nouveau Casino les attend, et les accueille par un pogo d'entrée de jeu. Pas le temps d'attendre, l'urgence est partout. "Royaume de la douleur", avec ses changements de rythme multiples, fait monter la mayonnaise. Lola, à la basse, ponctue chaque moment où elle a un bras libre par un mouvement rageur. Ne pas se méfier de son visage tout en douceur, sur scène elle se métamorphose en bête sauvage. Libérés, délivrés, les P3C ne font pas dans la dentelle, ils ne sont pas chez Disney. Et ce n'est pas l'enchaînement avec "Paroles, M'assoment", qui va freiner le mouvement.
Les P3C ne sont pas venus les mains vides. Malgré leur succession de concerts, ils ont pris le temps de composer. Preuve, un morceau qui chatouille le Punk Hardcore. Délicatesse ? Pas vraiment !
Les Pogo Car Crash Control ont peur du silence. Même entre les morceaux, il faut que ça envoie. Pendant que les 2 guitaristes Olive et Simon s'accordent (et vu comment leurs cordes sont torturées, il y a du boulot !), Lola chatouille sa basse, et Louis laisse traîner ses baguettes. Pas de temps mort on a dit ! On n'est pas là pour enfiler des perles !
Changement (?) de style, les P3C se frottent aussi au rap. Simon au chant, ça claque. Mais du Power Rap, hein. Pas question de Boobatiser le set, on reste dans l'univers punk/grunge.
"Consensuel", retour aux morceaux extrait de leur premier EP. Et oui, un seul EP jusqu'à présent, les P3C font leurs armes sur scène. Nul doute que quand l'album va venir, il sera bien rodé et devrait sentir la sueur.
Et quand un petit problème technique vient interrompre l'enchaînement parfaitement huilé (même pas de setlist par terre, tout est dans les têtes), il n'y a pas de place au silence. Petite impro sauvage, puis une injonction claque : "Tu veux un conseil ? Casse-toi et laisse-moi tout seul". Non, désolé, on aime ça, on va rester !
La salle est bien pleine, et pleine de moins-de-trente-ans. C'est vrai, les P3C ne sont pas bien vieux, mais quand même, ça fait du bien de constater que la musique à grosse énergie fait encore recette !
Encore quelques éclairs de décibels, puis les Pogo Car Crash Control quittent la scène pour une pause bien méritée, avant un dernier retour sous forme de bombe atomique.
Cette fois, il n'y a plus de limite. Olive et Simon se jettent allègrement dans la foule, Simon saute sur la batterie de son frère, cette fin de set s'achève sous le signe du Rock'n'Roll le plus furieux. On apprendra quelques jours plus tard que le manche de guitare a cédé sous le choc... Les risques du métier...
Les Pogo Car Crash Control sont vraiment un phénomène, un concentré d'énergie. Malgré leur prestation scénique de folie, les calories brûlées, les décibels déversés, l'intensité n'a pas baissé durant le set. Vraiment des p'tits gars et fille à voir, et à revoir.
Pour toutes les dates de Pogo Car Crash Control, le plus simple reste leur page Facebook, ou leur site web.
Merci à Louis de Chakalaka.
Crédit photos : Rodolphe Goupil