Madjive – Business First


Du riff gras et un rock énervé à tendance punk servi par des textes engagés et humoristiques, la formule de Madjive est simple et certainement peu originale, mais le groupe la maitrise. Business First, le nouvel essai des français, marie "les riffs simples répétés à l’envie" et les textes dépeignant la froideur du monde des affaires.

Quelques accords de guitare pour construire des riffs, pas mal de cris et de la bonne ambiance. Les gars de Madjive reviennent pour leur troisième album avec un punk/rock musicalement pas prétentieux et centré autour du thème des affaires, terreau fertile pour écrire des textes dénonçant aussi bien la financiarisation à outrance de l’économie que la dérive carriériste poussant des artistes à sacrifier leur identité sur l’autel du succès commercial. Business First ne propose pas de circonvolutions superflues à sa musique : on va avoir droit à une bonne mandale, c’est parti.

Plusieurs enregistrements de radios (en français, mais pas uniquement) décrivant le groupe et sa musique assortis de riffs déjà bien pêchus constituent l’introduction, “Ignition Program”, et la sauce prend très vite, avec ces “décharges d’énergie dans la gueule” en guise de morceaux. Difficile de contredire ceci à l’écoute du second titre, “I Am Addicted” : la musique développée par le groupe est effectivement très directe avec des riffs simples mais efficaces répétés à l’envie, et des choeurs scandant les refrains calibrés pour le secouage de nuque en règle, en tenant ou non une pinte, selon l’état d’ébriété atteint. Le but est de délivrer le plus d’énergie possible dans des temps courts (moins de deux minutes trente par titre en moyenne), et dans ce registre le groupe s’en sort plutôt très bien, comme le prouvent “Kid Bazooka” ou encore “We’re Clear”.

 

Si la formule choisie a naturellement tendance à se répéter (inévitable quand on touche au registre du punk), on apprécie quelques choix faits par Madjive pour éviter le plus possible cet écueil. Tout d’abord, le temps est très condensé à l’échelle de l’album. Trente minutes à peine suffisent à en voir le bout, et les quelques titres plus lents à se mettre en route, déjà minoritaires au sein de Business First, ne parviennent pas à diluer suffisamment cette énergie qui vient animer les riffs du groupe : on reste donc dans le mouvement jusqu’au bout de l’album. Enfin, certains passages judicieusement placés renouvellent l’intérêt et évitent les coups de mou en apportant des éléments différents, on pense notamment à la fin en bossa-nova financière de “Draft Sketch & Outlines”, ou encore à “Desert Peddler” et son ambiance clin d’oeil aux thèmes d’un certain Ennio Morricone, associés au genre du film de Western.

 

Madjive

Madjive délivre avec son troisième album un punk-rock efficace qui ravira sans problème les amateurs et ceux qui veulent se faire plaisir en savourant une musique qui ne se prend pas trop au sérieux. L’humour largement présent dans les textes fait de Business First un album rafraîchissant qui se laisse très bien écouter, et on imagine bien ce que peut donner l’énergie des compositions en live.

Sortie le 1er mars en indépendant

Tracklist : 

Ignition program
I am addicted
Same bone
A spooky bargain
Kid bazooka
Business first
Draft, sketch and outlines
I can’t complain
Rigged show
We’re clear
Desert peddler
Another guidance

Madjive, Business First

NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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