The Mystery Lights (+ Gliese & Kepler) au Rockstore de Montpellier le 06.06.17

Grosse soirée Garage ce 6 juin au Rockstore de Montpellier, et pour un mardi le public avait plutôt bien répondu. Ce soir il y avait quelques jeunes fans du groupe du cru Gliese & Kepler, pas mal de connaisseurs des new-yorkais de The Mystery Lights et beaucoup de curieux ravis. 

 

Gliese & Kepler

Bon choix que ce jeune quartet montpelliérain pour ouvrir la danse mystique ce soir avant les fugueux psychédélique de The Mystery Lights, une mise en ambiance lente et raffinée. Quatre jeunes gars sur scène pour six instruments... Equation intéressante, Shiva aime ça. Ou un jongleur. 
Ca débute tout en douceur, la basse est très ronde, la batterie est sèche et éclatante, la guitare est saturée et la voix encercle le tout de d'une nappe neigeuse.

Ce jeune groupe est laconique, point de discussion avec le public, ça sent la concentration pendant qu'une lumière rouge inonde la scène, le morceau qui suit est planant... "I'm so lazy". C'est zébré d'accords dissonants, la voix en retrait, pendant les ponts les deux guitares électiques s'emballent et c'est bien cette basse qui structure l'ensemble de la compo.

Lors du passage à une lumière blueue, le rythme du morceau suivant se fait plus nerveux avec avec des riffs de guitares à notes claires, comme détachées, et sert de fil rouge à cette chanson autour de laquelle la seconde guitare brode, saturée. La basse se fait mélodique et la batterie fait monter le morceau.

Les pauses entre les morceaux, c'est un souci pour cette ambiance qui se veut envoûtante, cela nous fait redescendre...  Les réglages quand on a six instru pour quatre, peut-être... Mais c'est franchement long, et quand ça repart pour le dernier morceau, on est ravi de ce qu'on entend, le riff est entêtant et répétitif. Cette longue intro se finit par l'arrivée de la disto sur ce même riff. Le chant se laisse attendre mais arrivera certainement le même jour que Godot... Le morceau se développe tranquillement dans un rythme saccadé, en tempo chaloupé 7/4 et nous enveloppe tout comme les lumières stroboscopiques qui nous bercent dans la conclusion de ce set bien psyché.

 

The Mystery Lights

L'ambiance se fera encore plus psyché avec les new-yorkais de The Mystery Lights dont on avait fort apprécié leur album sorti l'été dernier (chro' ici) chez le fameux label soul Daptone Records. Le label ne s'est pas trompé en signant ces 5 larrons foufous tout droit arrivé des 70's qui ont enregistré sur une bande 8 pistes, rien de tel pour ce grain bien garage.

D'entrée, le concert est calibré comme un vrai show, une bande passe un rythme synthétique pour faire monter la sauce avant l'arrivée des artistes qui ne se font pas trop attendre pour autant. Ce rythme est inquiétant puis les jacks craquent, la guitare entame le même rythme lent et le synthé se fait menaçant. La batterie s'éveille peu à peu avant un déferlement électrique. C'est parti et c'est psyché à mort !

Et ça commence comme le dernier album pour les 4 premiers morceaux : une intro (pas la même), "Follow Me Home", "Flowers In My Hair, Demons In My Head" et "Too Many Girls"... D'ailleurs, pas d'ornements supplémentaires par rapport à l'album, c'est net et précis, autant que du Garage peut l'être, mais dans la compo, c'est énorme.

Une voix de fou, presque punk et criarde pour ce chanteur tenant sa guitare très haute, presque verticale, très à l'ancienne, sous le bras, servant à souhait un "Flower in my hair" de haute volée bien attendu par les fans que hullulent dès l'arrivée des premières notes de la mélodie. Le reste de l'équipe est d'une inébranlable efficacité, c'est fluide et beau.  Pour "Too many girls", morceau plus costaud, un pogo, petit mais efficace, se met en action juste devant la scène. Cela se poursuit sur le titre suivant avec encore plus de passion.

Puis retour au calme avec "Without Me" et ses basse et guitares langoureuses, l'ambiance se pose, l'assistance est lascive et conquise... L'ensemble de l'album éponyme y passe, c'est tendu et sans délai, ça enchaîne avec férocité. quand la dernière note d'un titre retentit, bim, la note d'ouverture du suivant arrive. C'est dissonant, le synthé en perfusion lente nous balance du peyotl direct dans les tympans. 
 

Ce garage psyché qui nous arrive d'une cave de  New York nous ramène dans le Village de la fin des 60's. Sans être vintage, ça se vit au moment présent, un acide sous la langue. Les lumières rouges et les spots blancs scintillants font battre nos coeurs étrangement. Si la musique est notre drogue, les Mystery Lights sont nos dealers de joie psyché. Le bondissant chanteur en Doc spécial pur jus. Le synthé en longue tignasse blonde se prend pour nore coeur, les soliste et bassiste aux carrés ébouriffés n'arrêtent pas de headbanguer doucétement tandis qu'en relai le batteur tout aussi chevelu nous perce, nous percute.

Si les morceaux s'assemblent bien, c'est qu'ils se ressemblent dans l'attitude, sans ambigüité ni franfreluche superflues. C'est vivant, et c'est vivant maintenant. Le public a les hanches qui se remuent toutes seules. La salle est ravie, la communion se confirme quand les bières s'échangent, que le chanteur sert de sa grande bouteille leur dose de houblon aux gens du premier rang. Ou comment se faire aimer par des rockeurs, qui n'en demandaient même pas tant.

Pas moins de 18 morceaux joués ce soir, dont 4 après un chaleureux rappel de la foule alors que le chanteur qui avait déjà enlevé ses chaussures doive les rechausser pour continuer à hausser le ton et poursuivre cette ambiance folle de fin de nuit. Il est pourtant 23 heures et quelques, mais nous aurons fait un lourd et effarant trip.

Le set complet en photos à cette page sur La Tête de l'Artiste

Crédits photos : Yann Landry / La Tête de l'Artiste



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