Ils ont vendu des millions d'albums dans les années 2000, ils ont pondu d'immenses tubes internationaux, ils remplissent certaines des plus grosses salles du monde et pourtant Nickelback est bien un des groupes les plus détestés. En fait, il s'avère que c'est tout simplement cet énorme succès d'il y a quinze ans qui rebute le public, enfin qui rebute surtout les internautes. Mettons la haine gratuite de côté et intéressons nous à Feed The Machine, ce nouvel opus plutôt satisfaisant.
Des horreurs sur le combo canadien, on en voit passer un paquet depuis des années sur Internet et pourtant Chad Kroeger et sa bande réagissent souvent sur le ton de l'humour face à toutes ces railleries. Et c'est ça qu'on aime, ce côté « dites ce que vous voulez, nous on fait notre musique, on s'amuse, on aime ce qu'on fait ». D'ailleurs c'est exactement ce qui ressort de Feed the Machine, le nouvel effort du groupe qui sortira le 16 juin.
On est d'accord, Nickelback a une grosse étiquette « Mainstream » collée dans le dos et cet album n'échappe pas à la règle. Pour être plus précis, le côté vu et revu que l'on retrouve dans Feed the Machine se ressent en grande partie sur les ballades orientées rock. Des paroles mielleuses qui suivent une instru simpliste et basique. En revanche, les Canadiens ont réellement cherché à faire original dans leurs titres plus percutants et le résultat est clairement convaincant.
La mise au point se fait directement avec le premier titre, « Feed The Machine ». Des riffs de guitare qui penchent côté metal hargneux (comme sur « This Means War » sortie en 2012), un léger côté progressif, un super solo, des éléments que l'on peut qualifier d'électroniques pour coller au titre et un refrain résolument accrocheur. Cette recette fonctionne tellement bien qu'elle est reprise sur « Coin For The Ferryman ». Grosse saturation pour un son rock / metal alternatif, une basse claquante qui suit parfaitement le chant de Chad Kroeger.
Sur ces deux premiers titres on s'éclate, on peut même dire qu'on prend notre pied tout autant que le groupe a du le prendre en jouant ces morceaux. Cet engouement se ressent quand on se laisse porter par ces deux titres ravageurs. Mais comme toute bonne chose a une fin, on arrive inévitablement sur la première chanson mignonnette du disque. « Song On Fire » n'est en soi pas une mauvaise chanson. Le chant est bon, les arrangements sont agréables, mais comme souvent avec Nickelback on tombe dans le cliché musical de la ballade rock et on imagine très bien le genre de clip mielleux qui a pu sortir avec ce titre.
Heureusement les choses sérieuses reprennent avec « Must Be Nice » au rythme imparable et une façon de chanter fort originale, qui en font un des titres phares du disque. Mike Kroeger et sa basse savent d'ailleurs se faire plaisir sur un tel titre, le groove qu'il apporte n'est pas négligeable. Pour le reste de ce Feed The Machine, on oscille entre de l'excellent et du très moyen. Avec des titres comme « After The Rain » et « Everytime We're Together », nous vous laissons imaginer où se trouve le très moyen.
Nickelback a évolué de bien des manières depuis 1996 en s'essayant au post-grunge, au heavy metal, à la pop ou à l'alternatif. Pourtant en 2017, le groupe n'oublie pas d'où vient son succès planétaire. On parle évidemment du titre « How You Remind Me » (2001) dont on retrouve l'ambiance et le style dans la chanson « Home », surtout dans le chant sur le refrain puis dans la composition du titre.
Il y a du très bon dans cet album, comme du bien moyen, voire du mauvais. Heureusement, le très bon prend l'avantage sur le reste et on retient des titres comme « Feed The Machine », « The Betrayal (Act III) », « For The River » ou encore l'excellent instrumental acoustique « The Betrayal (Act I) ». Ecouter un tel album apporte une sorte de sentiment de bien être car on arrive a percevoir le bonheur que le groupe a éprouvé lors de sa conception. Faire passer des émotions c'est l'essence même de la musique et Nickelback l'a bien compris avec Feed The Machine. Après trois ans d'absence, ce retour en force est très bien maîtrisé et grandement réussi par les canadiens.
Sortie prévue le 16 juin 2017 chez BMG
Tracklist :
1. Feed the Machine
2. Coin For The Ferryman
3. Song on Fire
4. Must Be Nice
5. After The Rain
6. For The River
7. Home
8. The Betrayal (act III)
9. Silent Majority
10. Every Time We're Together
11. The Betrayal (act I)