En pleine tournée des festivals, le groupe de pop/punk As It Is était de passage à Lyon pour le Longlive Rockfest 2017. Avant leur passage sur scène, on a pu s’entretenir avec Patty Walters (chant) et Ben Langford-Biss (guitare et chant). Les deux amis, originaires de Brighton, ne manquent jamais d’humour et aiment plaisanter sur tout. On a pu discuter de leur dernier album, mais aussi de leurs objectifs pour le futur et même de country.
(English version below)
Salut les gars ! Comment allez-vous ?
Patty : Très bien, il fait très chaud.
Ben : Oui, mais un peu trop chaud. C’est ma seule plainte.
Patty : Si Ben ne se plaint qu’une fois, alors c’est une très bonne journée !
Ben : C’est vrai. Hier je me suis beaucoup plaint. Mais on a passé la journée sur la route donc…
Comment se passe votre tournée des festivals ?
Patty : C’est génial. C’est le troisième festival avec ce line-up donc Pierce The Veil, Sleeping With Sirens, State Champs, Issues et Crown The Empire. C’est marrant ! On connait la majorité des groupes et on va découvrir ceux qu’on ne connait pas.
Ben : Ouais je m’amuse bien aussi.
Patty : Il y a une bonne ambiance.
La dernière fois que vous êtes venus en France, c’était d’ailleurs avec State Champs en février. Vous avez aimé ?
Patty : On a adoré ! On a quand même eu de gros problèmes techniques. Tout le monde avait le son d’un autre dans les oreilles donc personne ne pouvait s’entendre correctement. Mais ça en est devenu drôle. C’est un de ces trucs qui allait tellement mal mais qui en est devenu hilarant à la fin.
Ben : C’était la faute d’Ali ! (rires) Le public avait l’air de vraiment s’amuser donc on s’en est un peu fichu. Si ça avait été un mauvais concert et que le public était mauvais, alors tout aurait été nul. Mais le public était cool alors on a fait le concert normalement et on a oublié les problèmes.
Patty : C’était très drôle.
Votre nouvel album Okay. est sorti en janvier dernier. A-t-il eu le succès que vous espériez ?
Patty : Je pense que oui. C’est énorme de voir à quel point il a été bien reçu, non seulement par les personnes qui aimaient déjà le groupe, mais aussi par les personnes qui ne nous connaissaient pas avec le premier album. C’est sympa de voir que ces 2 groupes de personnes ont été impressionnés par cet album.
Ben : C’est ce qu’on voulait accomplir. Tu dois faire plaisir aux fans que tu as déjà mais tu dois aussi vouloir essayer des choses et gagner de nouveaux fans avec chaque album. Je pense qu’on a réussi, je suis super content. Beaucoup de personnes pensaient qu’on n’était pas cool avec le premier disque. On ne l’est toujours pas, mais un peu plus quand même ! (rires) Peut-être qu’avec le prochain ça ira mieux et les gens diront «Oh d’accord, j’ai compris maintenant !».
Crédits photo : Florentine PAUTET
Dans l’album, il y a un morceau plus agressif que les autres : «Soap». D’où vient-il, quelle-est son histoire ?
Patty : Ali (ndlr: le deuxième guitariste du groupe). (rires) Il a commencé à écrire la chanson, c’était son riff en fait. On voulait expérimenter et rétablir la façon dont Ben et moi chantons ensemble. A peu près dans tout le premier album, Ben et moi on chante de la même perspective. Dans «Soap», on voulait jouer 2 personnages différents. Il y a un projet qui s’appelle Two Tongues qu’on aime tous les deux. C’est Chris Conley et Max Bremis de 2 groupes différents. Et la dynamique de leur chant est géniale. Ils sont complémentaires. On voulait faire quelque chose de similaire donc je chante de ma perspective et Ben chante l’antagoniste en moi. C’est un peu mon coté obscur, mon côté inquiet. C’est vraiment cool, c’est un peu comme si les deux se faisaient la guerre.
Pouvez-vous nous expliquer votre méthode de composition et comment vous enregistrez les morceaux en studio ?
Patty : Oui, chaque chanson a été écrite légèrement différemment. Tout le monde a touché à chaque morceau en fait. C’est comme ça qu’on a toujours fait. L’un d’entre nous amène une idée, que ce soit juste un riff, ou une chanson entière. Ensuite, on doit arriver à un point où on est tous satisfait. Chaque titre, au niveau des paroles, est très différent dans le nouvel album. Il y a des chansons sur ma famille, il y en a sur la famille de Ben… C’est un peu une combinaison de toutes nos vies. Pour Okay., le processus n’était pas le même parce qu’on écrivait à propos de quelque chose. Pour le premier album, Never Happy Ever After, on écrivait sur ce qu’on avait retenu.
Ben : Je pense aussi qu’avec Okay., on était plus ouvert au changement en studio. Pour Never Happy, les démos étaient exactement les mêmes que les versions finales. Cette fois, on a écouté notre producteur. On a bien aimé joué des choses différentes.
J’ai entendu dire que vous vouliez enregistrer un album de country. C’est vrai ?
(les deux explosent de rire)
Patty : Si ça ne tenait qu’à moi, ouais on le ferait !
Ben : On adore la country !
Patty : J’aimerais beaucoup que Fearless Records, d’ailleurs, s’il vous plait, lisez cette interview, fassent un «Punk Goes Country», vu qu’ils font déjà un «Punk Goes Pop». On ferait la moitié de l’album !
Patty, comment vois-tu ton évolution depuis YouTube, quand tu faisais des reprises, jusqu’à aujourd’hui, avec ton groupe signé chez une maison de disques ?
Patty : Je ne sais pas trop. C’est beaucoup de travail intelligent et aussi beaucoup d’amusement. J’ai toujours apprécié être sur YouTube et aujourd’hui, je pense qu’on suit la bonne direction. Je ne me suis jamais attendu à être signé chez Fearless Records et pouvoir faire des tournées mondiales ! C’est une très bonne surprise et on adore le faire avec As It Is !
Ben : On en est à un point où tous les 5, on a quitté nos emplois pourris, l’école et les cafés. Patty en a fait de même et il nous a tellement apporté. C’était nécessaire. Les gens disent souvent «Oh tu ne sais pas ce que ça fait d’avoir un boulot normal», mais être dans un groupe, ça demande du travail 24h sur 24. Mais on est super content.
Qu’est-ce que vous préférez durant l’enregistrement d’un album ?
Patty : Ecrire des chansons est toujours très cathartique, c’est une thérapie pour nous et ça demande beaucoup de respect. Pouvoir voir les chansons résonner avec les fans et pouvoir entendre leurs vies et comment ils se rapportent à elles, que ce soit pour exactement la même raison ou quelque chose de similaire, c’est unique pour eux. Tout est incroyable et le casse-tête d’écrire une chanson avec toutes les difficultés en valait donc la peine. C’est surement la meilleure récompense de ce qu’on fait.
Ben : C’est sûr, car on est vraiment 5 personnes différentes. Des fois, ils écrivent des chansons sur un combat et tout le monde a une idée différente de comment la chanson devrait sonner. Du coup, on ne passe pas à la chanson suivante tant qu’on est pas tous content du résultat. Des fois ça va vite, mais ça peut aussi prendre des mois pour un seul morceau. En fin de compte, quand on sort du studio et que l’album sonne de telle ou telle manière, mais que tout le monde est satisfait, c’est le meilleur sentiment.
Quelles-sont vos plus grandes influences musicales ?
Patty : Pour nous tous c’est probablement Jimmy Eat World.
Ben : Taking Back Sunday en est une grande aussi.
Patty : Motion City Soundtrack, The Starting Line…
Ben : New Found Glory ! On a tous personnellement des influences différentes. Pour les paroles, c’est Elliott Smith qui m’influence le plus. Pour Patty, c’est Owl City ou des trucs électro du genre. Ali est influencé par Sleeping With Sirens.
Patty : Ali est influencé par ses écouteurs ! (rires) Je pense que c’est ce qui fait un groupe. On a une selection de groupes qu’on aime tous mais en fin de compte on écoute tous des trucs différents. Et avec Okay., on a laissé toutes ces influences.
Quelles-sont vos ambitions pour le futur, par exemple être en tête d’affiche de gros festivals ?
Patty : Ce serait trop bien !
Ben : On regardait Biffy Clyro qui jouaient en tête d’affiche du Download en Angleterre l’autre jour et je me suis dit «Putain, ce serait énorme d’avoir une telle production!».
Patty : Un jour peut-être.
Ben : Mais tu sais quoi ? Si on est toujours un groupe dans 10 ans, je serais quand même content.
Patty : Je suis d’accord.
Ben : Mon plus grand objectif, c’est de ne jamais refaire un travail normal.
Patty : C’est sûr !
Ben : Si je peux continuer de faire de la musique, alors ça me va.
Prévoyez-vous de revenir en France pour des concerts en tête d’affiche ?
Patty : On aimerait bien !
Ben : On espère.
Quelque chose à ajouter ?
Patty : On vous aime, les Français ! Vous êtes géniaux.
Ben : La France est géniale. C’est le premier endroit où on est venu en Europe donc vous avez une place spéciale dans nos coeurs.
Patty : Je remercie Kenny, ma correspondante Française que j’avais pendant mes études ! Peace !
Merci pour votre temps !
Patty et Ben : Merci beaucoup !
Crédits photo : D.R
English version
Hi guys, how are you today ?
Patty : Very good. It’s very warm.
Ben : Yes, but a bit to warm. It’s my only complain.
Patty : If Ben only has one complain, then it’s a very good day.
Ben : That’s true actually. Yesterday I had a lotto complains. That was a driving day so…
How’s going the festival tour so far ?
Patty : It’s been awesome ! This our third festival with pretty much this exact line-up (Pierce The Veil, Sleeping With Sirens, State Champs, Issues, Crown The Empire…). It’s really fun ! We know the majority of the bands and we’re going to know the bands that we don’t know as well.
Ben : Yeah I’ve been having a great time !
Patty : Good vibes around.
Last time you were in France was in Paris with State Champs again. Did you like it ?
Patty : We loved it ! We’ve had crazy technical difficulties. Everybody had someone else’s mix in their ears so nobody could hear them very well. But it just kind of became fun. It was one of those things where it was so wrong but it became hilarious !
Ben : It was all Ali’s fault ! (laughs) The crowd was having such a good time that it didn’t matter. If it was like a bad show, and the crowd was bad, then it would have been bad around. But the crowd was good so we did it normally and the problems didn’t matter !
Patty : It was really fun !
Your new album Okay. was released about one month ago. Did it get the success you expected ?
Patty : I think so. It’s been amazing to see it was well received with people that already liked our band and people who didn’t previously with our first album. It was nice that both those groups of people were impressed by this record.
Ben : That’s what we wanted to achieve. You got to please the fans that you already have but you always want to try and make new fans with each album. I think we did that, I was very happy. We’ve had a lot of people thinking we were marginally more cool with the first record. We’re still not cool, but a little bit more so. Maybe with the next album that would be fine and people will be «Oh okay, I get it now».
There’s a song more agressive than the others : Soap. What’s the story behind it?
Patty : Ali. He started writing the song, it was his riff. We wanted to experiment and reestablish how Ben and I sing together. Pretty much the entirety of the first album, Ben and I sing with the same perspective. With «Soap», we wanted to play two different characters. There’s a project called Two Tongues that we both love, which is Chris Conley and Max Bemis from two different bands. And it’s just really cool the dynamic of how they sing, they have complementarity. We wanted to do something similar so I’m singing with my perspective and Ben is singing from the antagonist within myself, it’s like my dark side and my insecure version of me. It’s really cool, it feels like the two comes together and have a war with each other.
Crédits photo : D.R
Can you tell us how you record songs / the composition process ?
Patty : Yeah, each song was written slightly differently. Everybody touched every song. I think thats how we have always written. Somebody brings an idea in, whether it’s just a riff or wether it’s most of a song or a whole song, and then we get to a point where we’re all happy with it. Each song, lyrically is very different on this album, there’s song about my family, there’s song about your family Ben, there’s like a combinaison of a few of our lives. It was a different process with Okay. because we wrote a song about something. Never Happy, Ever After was about picking up what we laughed at.
Ben : I think as well, we were a lot more opened in the studio to change with the new album. For Never Happy, the demos were the exact same as the finished songs. This time we were opened to change from our producer. We enjoyed playing different things !
In a previous interview, you said you’re gonna be releasing a country album. Can you tell us more ?
Patty : If we have my way, yeah we would release a country album.
Ben : We love country !
Patty : I really want Fearless Records, please look at this interview, to do a Punk Goes Country Album, as well as Punk Goes Pop. We would do half the record !
Patty : how do you see your evolution from being a youtuber to be signed with Fearless Records ?
Patty : I don’t really know. It’s a lot of working very intelligently and having a lot of fun. I’ve always had a good time on Youtube and now we are in the good direction. Signing with Fearless Record and touring the world was never expected for me, so that’s all a really pleasant surprise and something we love doing.
Ben : We just got to a point where the four of us quit our shit jobs, schools and coffee shops. Patty did the same and gave to us so much. That was kind of necessary. People are always like «Oh you don’t know what’s like work a real job» but being in a band is a 24h/24h job! We are really happy though.
Favorite part about composing and recording music?
Patty : Writing songs is always really cathartic, it’s therapy for us and a huge respect. Getting to see the songs resonate with people and getting to hear about their lives and how they relate to them, be that exact same situation or be similar but unique to them, both are incredible and make everything worth it about the struggle of writing songs, the difficulties… That’s probably the biggest reward of doing what we do.
Ben : Yes, because we are 5 really different people. So sometimes they write a song about a battle and everyone has a different idea of how they want the song to go and we never quit a song until the 5 of us are happy with it. Sometimes it happens like super fast but sometimes it can take months to get a song. Ultimately, when you come out at the end of the studio process and it’s sounds the way it does and everyone’s happy, that’s the best feeling.
What’s your biggest influences musically speaking ?
Patty : For us the biggest is probably Jimmy Eat World.
Ben : Taking Back Sunday is a big one too.
Patty : Motion City Soundtrack, The Starting Line…
Ben : New Found Glory ! We all have personally different influences as well. Lyrically I’m very influenced by Elliott Smith, Patty is influenced by Owl City or electronic stuff like that. Ali is influenced by Sleeping With Sirens.
Patty : Ali’s very influenced by his headphones ! I think that’s what makes a good band. We have a select few bands that everyone loves but ultimately we all listen to complete different things. With OKAY. we let those influences in.
What’s your ambitions for the future ? (headline big festivals etc.)
Patty : That would be great !
Ben : We were watching Biffy Clyro headline Download Festival and was thinking «God, that would be cool to have production like that!». But you know what? If we’re still a band in 10 years I’d still be happy.
Patty : I agree with that.
Ben : My main goal is to never work a normal job again.
Patty : For sure !
Ben : If I can continue to make music then I’m happy !
Are you planning to come back to France as headliners ?
Patty : We would love to !
Ben : Hopefully yes.
Anything to add ?
Patty : We love you, French people ! You are awesome.
Ben : France is awesome. That’s the first place we went in Europe so it’s a special place in our hearts.
Patty : Shout out to Kenny, my French student exchange from school. Peace !
Thank you for your time !
Patty and Ben : Thank you so much !
Interview : Florentine Pautet