"C’est de ce genre de monde dont parle la chanson "The Rabies Are Back", ce monde qui arrive. Je me rappelle, quand j'étais enfant, dans les années 70, début 80, il y avait tout le temps des pubs : « n'allez pas en France, vous allez attraper la rage », toutes ces choses à propos de l'Europe continentale..."
Ainsi parlait Adrian Flanagan, tête pensante des Moonlandingz, lorsque nous le rencontrions à Paris il y a quelques semaines. Le titre dont il était question, extrait de leur premier album Interplanetary Class Classics, vient d'obtenir son clip, mettant en scène Johnny Rockett, avatar exubérant de Lias Saoudi, occupé à l'entretien de sa pilosité faciale au moyen d'un rasoir fixé à une très grosse branche d'arbre, depuis le sommet d'une colline de Sheffield battue par les vents. Le tout visant, selon le communiqué de presse, à toucher à une « représentation de la lutte de l'humanité ». Le groupe s'est également félicité qu'« aucune artère [n'ait été] touchée » durant le tournage. Après s'être vêtu d'une brassière constituée d'oeufs au plat pour la vidéo de "The Strangle of Anna", on note que le chanteur a indéniablement franchi un nouveau palier dans son investissement corporel pour l'Art.
Alors que les conditions du Brexit sont actuellement en négociation, le choix de remettre un tel morceau d'actualité apparaît évidemment comme une référence politique, d'autant que les Moonlandingz ont suivi de près la campagne des législatives britanniques, n'hésitant pas, sur les réseaux sociaux, à prendre position pour le parti du Labour, opposé à celui des conservateurs de Theresa May.
Photo : Extrait du clip de "The Rabies are Back", réalisé par Annie Watson