Formé en 2010, Broadside arrivent tout droit de Richmond en Virginie. Leur premier EP de 5 titres est sorti un an après, et leur premier LP en 2015. Cette année, les Américains reviennent avec un second opus, sobrement intitulé Paradise. Ressemblant à Title Flight, A Loss For Words ou encore Such Gold, le groupe amène beaucoup de fraicheur en cette période caniculaire.
Encore un groupe cliché, allez-vous dire. Des jeunes américains qui évoluent dans un style pop/punk, portent des Vans et des casquettes à l’envers. Certes. Mais de nos jours, nombreux sont les groupes qui n’aiment plus êtres catégorisés dans un genre particulier. Car même si la musique sonne évidemment comme du pop/punk, on pourrait facilement dire que Broadside font du rock, alternatif ou autre.
Le premier album de Broadside, Old Bones, était déjà étonnant de par sa qualité de production, et les morceaux qui allaient avec. Avec Paradise, on a à peu près la même recette. En un peu mieux cela dit. «Hidden Colors», le premier single et introduction du disque, représente tout ce qu’on peut adorer dans le genre : c’est frais, c’est coloré et ça apporte de la bonne humeur. La voix typée pop/punk d’Ollie Baxxter est vraiment appréciable et apporte déjà un très bon point à cet album.
Dans plusieurs morceaux, les éléments électro viennent pimenter un peu le tout, mais de façon assez discrète. Ce qu’a fait Broadside s’apparente légèrement à ce que peut faire des groupes comme Neck Deep, au final. Globalement, on entend la même chose, les titres sont assez similaires. Cependant, et pour notre plus grand plaisir, des subtilités ont été introduites : un solo de guitare rapide et prenant («Miss Imperius»), des choeurs ou encore des synthés («Laps Around A Picture Frame»).
Que serait un album de pop / punk sans la petite ballade acoustique qui va avec ? «Summer Stained» en est victime, et casse un peu le rythme de l’album. Il aurait été plus judicieux de la placer à la fin en guise d’épilogue ou au milieu de l’album. Dommage, car le morceau est bien réussi et les alternances entre les 2 vocalistes sont excellentes.
Mais on trouve peu à redire d’un tel effort. Tout est maîtrisé, et même si on peut avoir l’impression d’un déjà vu, Broadside ont des titres qui sortent du lot : «Disconnect» et son intro bien pêchue, «Tunnel Vision» et sa basse omniprésente… Il en va de même pour le chant, puisque celui-ci est tout bonnement impeccable. «Puzzle Pieces», qui arrive en avant dernière position, est le titre le plus «rentre-dedans» de Paradise. On aime : les choeurs plus violents, les passages parlés (c’est la mode en ce moment) et le pont instrumental.
Avec des rythmiques saccadées et des refrains propices à faire chanter le public en concert, Broadside a quand même réussi le pari de sortir un très bon album. Dans le genre, pas de doutes, le groupe va réussir à trouver des adeptes avec leur musique punk mignonne et rafraichissante. Mention spéciale à «I Love You. I Love You". It’s Disgusting» qui nous rappelle la très bonne «House Of Gold» de Twenty One Pilots, avec son doux son de ukulélé.
Sortie le 16 juin chez Victory Records
| Track Listing: 1. Hidden Colors |  |
