On le sait depuis les Monty Python, les lapins sont méchants. Ceux-ci sont féroces, et ne dérogent pas à la règle. Ils détestent tout le monde, et disent à leurs malheureux auditeurs brimés de fermer leur gueule, le tout avec un sens de la formule à la Audiard qui semble pourtant leur plaire, les malades.
Le premier EP des Féroces lapins vient donc d'être pressé en disques, et il comporte 5 morceaux dont des titres racoleurs comme «Miss Nylon», dans un méchant style années 80 avec la grosse voix qui sussure des allitérations harmonieuses et les riffs de gratte derrière tandis que les chœurs approuvent ; ou encore «Where is my umbrella» afin d'apprendre l'anglais en mode punk.
Visiblement, ces lapins souhaitent s'exporter, à coup de «femme fatale» et de «bœuf mironton», des succès culturels indéniables, tout comme le métro et ses véritables captations d'ambiance qui font qu'on s'y croirait (heureusement que l'odorama n'existe pas encore).
Sans doute y parviendront-ils, puisqu'ils traitent leur public avec tant d'amour et lui crient «Tais-toi quand tu parles», avec un écoulement de fiel charmant, et des instrus bien enlevés qui vous feront vous lever pour danser quoi qu'il arrive.
Avec des inspirations épaisses de rock anglo-saxon des années 60-70, leur musique n'a pas une ride, parce que le second degré ça maintient la peau lisse (d'ailleurs, ne dit-on pas «haut les mains, peau de lapin» ?).
C'est rare de trouver des vraies chansons avec des vrais mots qui sont agencés d'une manière qui signifie quelque chose, alors ça mérite d'être mentionné. On espère que ces lapins-là se reproduiront et auront plein de petits albums aux grandes oreilles.
Sortie : mai 2017, indépendant.