Noir Désir et d’autres l’avaient déjà prouvé avant, la scène bordelaise a du potentiel. Vincent (chant/guitare), Thomas (basse), Simon (batterie) et David (chant/guitare) forment les Kid Bombardos. Les trois premiers sont frères. Ils ont décidé de rendre hommage à leur arrière-grand-père, boxeur dans les années 20, en empruntant son surnom pour en faire leur nom de groupe. La vingtaine, mais déjà tout des grands. Après deux EPs, ils ont sorti en septembre 2011 Turnin’ Wrong. Ce premier album a été produit par Julien Gaulier, guitariste d'Hey Hey My My. Egalement Bordelais soit dit en passant.
‘’Wake Up’’ nous fait découvrir un rock indie posé. Clair. Frais. Vincent a la voix d’un crooner à la fois geignarde, vibrante et musicale. Le pop et dansant ‘’Sunday’’ est le titre qui a propulsé la formation à l’échelle nationale. Un rythme sentant déjà l’été. ‘’The Loneliest’’ propose des résonnances west coast.
‘’Honest Man’’ et son refrain plein d’énergie vont jusqu’à me faire penser à ‘’I Wanna Be Your Dog’’ des Stooges. ‘’I Round The Bend’’ procure des frissons dès sa merveilleuse intro. Le groupe semble vouloir fuguer vers une autre époque. Le piano s’invite ensuite sur ‘’The Light The Night’’. Ballade un peu soporifique, il faut l’avouer.
‘’I’m Gonna Try’’ est un titre au ralenti. Langoureux. Avant un rock'n rollesque feu d'artifice en guise de final. Quant au romantique ‘’Train Of Love’’, il est décontract et reposant.
‘’Running For Time’’ continue dans la veine indie pop pleine de bonne humeur. ‘’A Friend Is Gone’’ fait virevolter ses guitare claires. ‘’Pig Sty'' se présente plutôt kistch et surf. ‘’Turnin’ Wrong’’ est une ballade folk ne donnant malheureusement pas envie de remettre immédiatement l’album au début.
Que penser de cet opus finalement? Il est à double tranchant. Il est rempli de charme. La voix est élégante. Ecorchée. Aguicheuse. De quoi faire fondre le cœur de ces demoiselles. A mi-chemin entre les Strokes, les Coming Soon et les Kooks, le groupe ajoute une french touch ensoleillée à la britpop anglaise et au rock américain. Sans se décider de quel côté de l’Atlantique il veut passer. Une touche de nonchalance crâneuse. Une touche dandy. Une touche vintage, seventies. Le tout joué avec classe et insouciance. Tout en délicatesse et en douceur. Les Kid Bombardos ont trouvé leur mélange. Le genre d’album à écouter pour s’aérer la tête. Retrouver la sérénité.
Mais la musique des Bordelais n’est pas ce qu’il y a de plus original et exceptionnel. Dans l’ensemble c’est plutôt gentillet. L’album peut parfois manquer d’un peu de vie. Peut-être trop de simplicité pour pas assez d’efficacité. Certains morceaux rentrent par une oreille et ressortent par une autre. La seule tuerie restera ‘’I Round The Bend’’ accompagnée d’un clip dévoilant les gueules d’anges des garçons. Reste à voir si ceux-ci sont crédibles en live. Eurockéennes, Francofolies, Printemps de Bourges, Garorock, en passant par les premières parties de Vampire Week End ou HushPuppies, les garçons ont du vécu. Il parait qu’ils sont plutôt bons!
