Main Square Festival – Jour 1 – Du rock tout en puissance

Comme tous les ans début juillet, la Citadelle d’Arras se met à vibrer avec le Main Square Festival, où plus de 100 000 spectateurs viennent passer 3 jours de folie. Cette année, la programmation est très éclectique (on passe des DJ de Major Lazer au blues de Seasick Steve par exemple) et le vendredi fait la part belle aux talents du rock. La météo annonçait de la pluie et de la fraîcheur tout le week-end, il était donc légitime de voir des festivaliers arriver en bottes en plastique. Finalement, le premier jour a échappé aux prédictions, et c’est sous un grand soleil que l’évènement s’est déroulé.

Comme le veut la tradition, ce sont les gagnants du Tremplin 2017 qui donnent le top départ du festival. North Rain entrent donc les premiers sur la scène de la Green Room, un peu stressés et devant faire face à des problèmes techniques dès le départ. Pas de chance, pour ces jeunes Arrageois qui avaient l’habitude de participer au Main Square en tant que spectateurs. Quelques supporters sont amassés derrière les barrières et arborent fièrement des t-shirt à l’effigie du groupe. Si le set n’est pas non plus parfait et le son assez brouillon, North Rain ont quand même le mérite d’avoir réussi à faire bouger quelques spectateurs, et ce, même tôt dans l’après-midi.

Retour sur la Grande Scène, et c’est au tour des Français de The Inspector Cluzo d’ouvrir les hostilités. Le duo guitare / batterie composé de Phil Jourdain et Malcom Lacrouts commence son set devant une scène assez vide, mais qui se remplira peu à peu. Ce n’est pas ça qui décourage les agriculteurs, et ceux-ci n’hésitent pas à demander au public de bouger. La batterie est quelques fois trop brouillonne et masque la guitare et le chant, mais les festivaliers ne s’en plaignent pas et s’en donnent à coeur joie. Le batteur nous offrira même une petite danse, avant de dédier une chanson à Royal Blood : «Fuck The Bass Player». L’ambiance est finalement assez moyenne, comparée aux Eurockéennes de l’année dernière où nous les avions vu devant un public beaucoup plus attentif et bougeon.
 

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À 18h30, c’est au tour de The NoFace de monter sur la Green Room. Les anciens membres de Skip The Use sont cette fois-ci accompagné d’une jeune femme, Oma (révélée par l’émission The Voice), à la voix plutôt incroyable et puissante. À en croire les fans qui portent tous le fameux masque noir et blanc, ce groupe était un des plus attendus ce vendredi.

L’énergie est présente, et The NoFace envoient du rock bien pêchu, toujours en anglais. Ils en profiteront également pour lancer la sortie d’un nouveau single intitulé «Mermaid Chant». Le public est au rendez-vous et n’hésite pas une seconde à lever les bras en l’air et à sauter dans tous les sens. Une vraie partie de plaisir pour le groupe, qui ne cache pas sa joie d’être là. Une belle découverte en cette fin d’après-midi, on espère que le quintet ira loin !

Les choses sérieuses ont désormais commencé sur la Grande Scène, avec les figures montantes du punk rock : Frank Carter & The Rattlesnakes. Véritables bêtes de scène et héritant d’une popularité grandissante en Europe, le petit rouquin (qui s’est teint les cheveux en rose) et sa bande ne sont pas là pour plaisanter. Dès son arrivé sur scène, le public hurle et les anglais balancent «Juggernaut». Une pluie de décibels s’abat alors sur la Citadelle, qui en redemande encore et encore. On ne change pas les bonnes habitudes, Frank Carter descend dans la fosse dès le second titre, «Lullaby», et dédicace la chanson à «sa magnifique fille».
 

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Toujours très bavard et près à mettre une ambiance de folie, Frank Carter en profite pour jouer une chanson «seulement pour que les femmes puissent faire du crowdsurfing». En effet, certaines ne se sentant pas en sécurité et ayant peur de subir des attouchements, c’est sur «Snake Eye» que les filles se mettent à slammer. «Et si vous ne respectez pas les femmes, je jure que je descends moi-même dans la fosse pour vous démonter», continue Carter, sous les applaudissements. Dean Richardson (guitare), prend lui aussi un petit bain de foule et sévit avec ses riffs dévastateurs.

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The Rattlesnakes avaient joué au Hellfest la semaine passée, et avaient même demander un énorme circle pit. Pas de surprises dans un festival metal, mais au Main Square, le pari était plus risqué. Et bien, pas du tout : lorsque que le groupe demande de faire «le plus gros circle pit possible», tout le monde s’y met. Et Frank Carter n’hésite pas à tout arrêter pour en engueuler certains «Je vous ai donné des putain d’instructions, et vous ne les respectez même pas!»; «Toi, avec le déguisement lapin, recule-toi!». Mais c’est toujours avec bienveillance que le show se déroule, et le groupe s’arrête aussi de jouer quand quelqu’un tombe par terre.

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Un belle leçon de respect et de punk rock, c’est ce qu’on retient d’un concert de Frank Carter & The Rattlesnakes, qui sont un choix plus que judicieux pour chauffer un festival comme celui-ci. Avant de rendre hommage aux victimes du Bataclan et de Manchester avec «Paradise». Le groupe finira avec «I Hate You», où les festivaliers ont chanté en choeur «I hate you and I wish you would die».
 

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Don Broco étaient attendus sur la Green Room devant un public assez nombreux, quoique tous amassés devant la scène. Si le groupe fait des ravages de l’autre côté de la Manche, en France, il reste assez peu connu. Ayant tourné avec des groupes tels que Bring Me The Horizon ou encore 5 Seconds Of Summer, Don Broco a l’habitude des grosses scènes. En une heure, ce sont les morceaux du dernier album Automatic qui sont joués, devant une foule moyenne niveau ambiance. Il en faut beaucoup pour que le public se mette à danser, mais Rob Damiani sait le faire et demande à tout le monde de se baisser, pour mieux sauter ensuite. «Money Power Fame», véritable hymne, est juste excellente en live, mais les autres morceaux ne sont toutefois pas mémorables. La musique des anglais est pourtant très originale et la basse frôle parfois le funk. Les mélodies électro apportent un peu de piment pendant que les riffs de guitares sont souvent plus violents. Quoi qu’il en soit, le pop rock de Don Broco a su conquérir bon nombre de spectateurs.
 

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20h45 pétantes, l’intro décalée («I Cannot Dance O Lord») de Biffy Clyro se fait entendre. Si le groupe remplit des stades au Royaume-Uni ou encore Wembley Arena, leur histoire en France est plus compliquée, et se ressent à chaque apparence en festival Français. Le public est assez nombreux devant la Grande Scène, mais c’était sûrement pour le groupe en tête d’affiche de la journée. C’est dommage, pour un tel groupe, de ne pas avoir autant de succès en France qu’outre Manche. Pourtant, ce n’est pas faute de morceaux violents et puissants. La mythique «Living Is A Problem…» ou la plus hard rock «That Golden Rule», malgré leurs breaks énergiques sont les seules à avoir fait bouger l’audience. On peut aussi citer la plus pop «Bubbles» ou la superbe «Animal Style», dont les refrains ont été propices aux slams ou autres clappements de mains. Le set de Biffy Clyro a beau être niquel, carré et sans fautes, seule une partie des adeptes chantent les paroles par coeur.
 

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On ne peut rien leur reprocher, car ils ont joué tous leurs plus gros tubes et surtout ceux du dernier album Ellipsis. La prestation du groupe force même le respect, car même en sachant jouer dans des festivals orientés rock / metal, les Écossais restent eux-mêmes et jouent des ballades telles que «Re-arrange» ou «Many Of Horror». Avec «Mountains» et «Stingin Belle», le trio nous quitte tout de même sous des applaudissements, et si vous doutez du talent des musiciens, on vous invite à aller regarder sur Youtube ce que donne un vrai concert de Biffy Clyro, à Glastonbury ou en tête d’affiche du Download UK.

Il est enfin l’heure d’accueillir la grosse tête d’affiche du jour : System Of A Down. Le public est déchaîné même avant le premier morceau, «Soldier Side». Le manque d’actualité du groupe, on entend par là que les derniers albums sont sortis en 2005, n’empêche pas les fans ardus de se montrer impatients et ravis de revoir le groupe en France.

Pour une première à Arras, les Américains d’origine arménienne ont littéralement fait trembler le sol de la Citadelle, où l’ambiance dans les premiers rangs était juste folle (on aurait pas aimé être compressé à la barrière). Avec ses titres phares : «Chop Suey», «B.Y.O.B» ou encore «Lonely Day», le groupe de Serj Tankian a su faire honneur à sa réputation. Parfois, on regrette le son de guitare un peu brouillon et le chant, qu'il faut vraiment aimer pour apprécier, mais l’originalité de SOAD est indéniable et leur succès mérité. Daron Malakian est en forme et propose une performance vocale à la hauteur.

Difficile pour les fans de s’empêcher de crier ou de sautiller lorsque le groupe entame «Bounce», suivi de «Suggestions» et «Psycho». L’ambiance ne fait que s’améliorer au fur et à mesure que l’on avance dans la setlist, et ça fait plaisir de voir la Place des Héros dans une telle euphorie. Il est vrai que SOAD délivre là un show absolument fédérateur pour des milliers de personnes.

Du coup, comment résumer un concert de SOAD en 2017 ? C’est tout simplement un enchaînement de tubes, presque sans pauses, qui déchaine l’adolescent nostalgique enfoui en chaque fan présent ce soir. Et si certains quittent le concert avant la fin, c’est avec «Sugar» que les américains laissent une Citadelle chaotique et complètement retournée.

La première journée du Main Square est donc officiellement terminée, et pour les plus courageux, Soulwaxx, Vitalic ODC Live et Above And Beyond électrisaient encore les 2 scènes d’Arras jusqu’à 2h20 du matin. 

Crédits photos : Elise Schipman



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