C’est parti pour le dernier jour du Main Square Festival. Si la veille, les groupes de rock manquaient à l’appel, c’est autre chose ce dimanche. On attendait de pieds fermes les américains de Highly Suspect, les performances de La Femme ou Savages mais surtout celle de Radiohead. Et si la pluie a montré le bout de son nez en début d’après-midi, elle nous a laissé tranquille le reste de la journée, et tout le monde a pu apprécié correctement les artistes qui s’enchainaient sur les 2 scènes.
Il est encore tôt lorsque Highly Suspect débarquent sur la Grande Scène afin d’ouvrir le bal. Le monde se fait encore attendre, mais le DJ du groupe commence à mixer et à mettre l’ambiance. Vêtu d’un t-shirt Gojira, le batteur de Highly Suspect entre le premier et déchaine les passions. Avec deux albums dans les bacs dont un sorti fin 2016, les Américains ont encore tout à prouver devant un public varié ce jour-là.
Même si Highly Suspect restent timides au début, ce ne sera pas le cas de tout le set. Johnny (chant, guitare) se met vite à assumer sa fonction de leader et jouera même quelques titres allongé par terre. Leur musique varie entre rock alternatif, grunge et hard rock, avec des parties electro. Un mélange osé, mais qui fonctionne parfaitement. Mention spéciale à «My Name Is Human» qui aura fait chanter très fort les quelques festivaliers présents.
Sur la Green Room, ce sont les Hollandais de Kensington qui entrent en scène. Armé d’une musique pop rock aux mélodies accrocheuses, le quatuor a été plus que convaincant. Tous les titres les plus efficaces comme «All Or Nothing», «Sorry» ou «St Helena» ont été joués, et les festivaliers ont su apprécier le groupe à sa juste valeur.
Mark Lanegan et sa bande rentrent sur la Grande Scène et commence avec «Death’s Head Tattoo», de quoi donner le ton pour le reste du show. Vocalement, le bonhomme est en forme et ses musiciens ne sont pas en reste. Tout le set est carré, sans forcément de remarques à faire. Le groupe est écouté par bon nombre de personnes présentes devant les barrières et finira son concert avec brio : un hommage à Joy Division avec une reprise de la mythique «Love Will Tear Us Apart».
Pas le temps de niaiser, c’est à Seasick Steve de faire le boulot maintenant. Beaucoup de fans se sont déjà amassés devant la scène, pour voir le fameux blues-man. Avec sa collection de guitares improbables et son timbre de voix éraillé, le musicien a fait des heureux ce soir.
Les emblématiques La Femme débarquent sur la Grande Scène à 18h30. Si on ne les présente plus car ils font maintenant partie du paysage rock Français, les membres du groupe, sur scène, sont assez impressionnants et plutôt drôles. On apprécie, ou pas d’ailleurs, mais on ne peut leur reprocher leur charisme.
Puis, ce sont au tour de Savages de venir faire des ravages. Et des ravages, le groupe en a fait. entièrement composé de musiciennes, Savages a su faire vibrer les festivaliers avec leur rock énergique. Leur prestation pleine de bonne humeur et de riffs rapides passe crème, juste avant Radiohead.
C’est enfin aux tant attendus Radiohead de pointer leurs têtes sur la Main Stage. Si le Main Square a battu son record d’affluence, c’est bien grâce aux britanniques (et peut-être aussi grâce à SOAD). Le dimanche, tout le monde les attendait, et la bande à Thom Yorke a livré un set en demi-teinte. En effet, pendant les deux heures et demie de show, rien ne décolle vraiment. Pourtant, Radiohead démarrent avec 2 ballades au piano du dernier album : «Daydreaming» et «Desert Island Disk». Alors que la nuit n’est même pas encore tombée, le décor du groupe est tout de même gracieux et magnifique : des lumières et des images différentes à chaque titre. Certes. Le public est aussi mitigé que nous. Il manque un truc pour que l’ambiance augmente, sérieusement. Certains ont beau s’époumoner, il faudra attendre la moitié du set pour que les 5 compères nous délivrent un spectacle digne de ce nom.
L’absence de «Creep» et «Karma Police» n’y est pour rien (alors qu’ils ont été joués quelques jours plus tot à Glastonbury), car des titres phares de OK Computer gagnent tous les applaudissements du public.
C’est sûr, Radiohead a conquis les fans les plus ardus. Mais pour le reste, c’est avec un goût amer que l’on repart, car on attendait beaucoup mieux d’un concert de plus de deux heures, surtout en close du Main Square.
En misant chaque année sur une programmation étonnamment variée : metal, rap, electro, rock… le Main Square réussit toujours son cout grâce à des artistes qui en veulent et savent mettre l’ambiance. Espérons que l’année prochaine, de grosses têtes d’affiches seront encore de la partie.
Crédits photo : Elise Schipman