Royal Blood (+ The Limiñanas) au Grand Théâtre de Fourvière (10.07.17)


Royal Blood, ou comment faire trembler les remparts d’un théâtre antique avec seulement une basse et une batterie. Dans le cadre du Festival des Nuits de Fourvière à Lyon, c’est dans un lieu mythique que ce gros concert de rock était prévu. Et s’il y a deux ans, Royal Blood remplissaient le Transbordeur à Villeurbanne avec seulement un album, avec 2, ils sont carrément passé à un stade supérieur. Le théâtre était complet, archi complet, pour accueillir le duo de Brighton. Retour sur une soirée de pur rock ’n roll.

 

The Limiñanas


En début de soirée, à 20h30 précises, ce sont des Français qui ont l’honneur de jouer en première partie. The Limiñanas, malgré leur nom à consonance hispanique, nous viennent tout droit de Perpignan. Et s’il s’agit d’un duo (guitare / batterie) composé de Lionel et Marie Limiñana, ce sont six musiciens qui jouent sur scène.
 

The liminanas, fourviere, festival, lyon, florentine pautet


Musique expérimentale et psychédélique, c’est ce que nous propose le groupe. Et si nous sommes perplexes quant à leur présence en première partie de Royal Blood ce soir, la fosse joue quand même le jeu et applaudira les musiciens après chaque morceau. Ben Thatcher lui-même (le batteur de Royal Blood) est venu faire un tour du côté de la scène afin de les encourager.
 

the liminanas, lyon, fourviere, festival, florentine pautet


The Limiñanas ne semblent pas s’être donnés de limites niveau style musical. On aime ou on aime pas, car la batterie est assez redondante et c’est presque avec le même tempo que Marie battra la mesure pendant une heure. La prestation est tout du moins correcte et le groupe fait son travail. Abondance de fuzz et riffs bien rythmés, c’est ce à quoi nous auront droit pendant tout le set.
 

The Liminanas, fourviere, lyon, florentine pautet, rock


Et le groupe ne s’arrête pas là : un certain guitariste avec sa Fender multicolore au fond se met à jouer… avec une cuillère. C’est une belle prestation néanmoins, et les acolytes Limiñanas auront surement conquis plus d’une personne aujourd’hui.
 

The Liminanas, fourviere, lyon, rock, florentine pautet

 

Royal Blood


Le ton monte réellement d’un cran lorsque les roadies du groupe en tête d’affiche viennent installer la batterie imposante de Ben Thatcher (qui, à l’applaudimètre, remporte largement la partie contre le premier groupe). On ne joue plus dans la même cour, et d’immenses panneaux lumineux sont dépliés. Après tout, il faut bien occuper la grande scène quand on n’a que 2 musiciens.
 

Royal Blood, mike kerr, ben thatcher, rock, lyon, fourviere, florentine pautet


Peu avant 22 heures, les spectateurs se mettent à scander le nom du groupe, et celui-ci fait son apparition sous un tonnerre d’applaudissements. Beaucoup attendus depuis 2 ans, Royal Blood sont accueillis comme les messies ce soir. Et face à leur performance, on comprend vite pourquoi. Mike Kerr (chant, basse) arrive donc avec son compère, lèvent un verre à la santé des lyonnais puis attaquent les choses sérieuses. «Where Are You Now?» en guise d’amuse-bouche, puis c’est la terrible «Lights Out» qui est exécutée. Single phare de leur nouvel album (How Did We Get So Dark? sorti en juin dernier) qui fait tout son effet en live. Et que dire lorsque le solo de basse retentit, Mike nous montre toute l’étendue de son talent (dont on n’a jamais douté une seconde).
 

Royal Blood, mike kerr, ben thatcher, rock, lyon, fourviere, florentine pautet


Et si l’audience est absolument géniale ce soir, c’est peut-être aussi car Royal Blood savent mettre le feu. Les pogos et les circle pits ne se font pas attendre, notamment quand le groupe entame «Come On Over» et son riff dantesque. L’ambiance ne faiblit jamais, au contraire, elle ne fera qu’augmenter durant tout le show. Les titres les plus connus dont «Little Monster» et «Blood Hands» font s’époumoner les spectateurs, qui hurlent littéralement les paroles avec le groupe.

On peut se demander comment deux musiciens, aussi bons soient-ils, arrivent à produire un son aussi énorme en live (ou sur CD). Un bon exemple est celui de «Figure It Out» (la chanson de la pub Nissan, aussi), qui, avec sa mélodie accrocheuse, arrive à faire lever tout le monde jusque dans le fond des gradins. Tout le monde se prend au jeu, et c’est beau à voir dans un tel lieu.
 

Royal Blood, mike kerr, ben thatcher, rock, lyon, fourviere, florentine pautet


Les chansons du dernier album, moins intenses que celles du premier, font office de «pause» entre les gigantesques «Ten Tonne Skeleton» ou encore «Loose Change». «She’s Creeping» et son refrain funk sur les bords nous montre un Royal Blood plus expérimental, tout comme avec «Hole In Your Heart», où Mike joue du synthé.

Le moment des présentations est enfin arrivé, et alors que Mike raconte sa petite histoire personnelle (toujours avec un brin d’humour), c’est au tour de Ben de se lever et venir sur le devant de la scène. Au grand étonnement de tous, celui-ci va tout simplement nous conter l’histoire de son fanatisme pour… Eric Cantona. Le public s’esclaffe, mais pas le temps de niaiser, Royal Blood reprennent les choses en main.
 

Royal Blood, mike kerr, ben thatcher, rock, lyon, fourviere, florentine pautet


C’est déjà l’heure de la dernière chanson, et rien de mieux pour clore le spectacle qu’une bonne dose de rock. C’est donc avec la légendaire «Out Of The Black», en version longue de 10 minutes s’il vous plait, que le groupe terminera ce court set. Mike demande même à la fosse de s’ouvrir, tel un leader de groupe de metal. Ni une, ni deux, chacun s’exécute et les mosh-pits se multiplient.

Royal Blood, mike kerr, ben thatcher, rock, lyon, fourviere, florentine pautet

Déjà, il y a 2 ans, Royal Blood nous livraient un concert de haute volée au Transbordeur devant plus de 1500 personnes. Aujourd’hui, forts d’un succès grandissant et d’un public plus que conséquent, Mike Kerr et Ben Thatcher nous prouvent qu’ils sont toujours là, et en bonne forme. Avec une équipe réduite, Royal Blood savent balancer la sauce avec leur rock sévère et puissant. On est plus qu’admiratif devant ce que fait Mike avec une seule basse et comment Ben peut donner le rythme aussi fougueusement derrière les fûts. A eux deux, les deux amis réussissent à faire aussi bien, voire même mieux que beaucoup de groupes de rock dit «classiques».
 

Royal Blood, mike kerr, ben thatcher, rock, lyon, fourviere, florentine pautet


 

Setlist :

Where Are You Now?
Lights Out
Come on Over
I Only Lie When I Love You
Little Monster
Hook, Line & Sinker
Blood Hands
She's Creeping
Hole in Your Heart
Figure It Out
Loose Change
Ten Tonne Skeleton
Out of the Black

Crédits photos : Florentine Pautet

Plus de photos du concert ici

 



Partagez cet article sur vos réseaux sociaux :

Ces articles en relation peuvent aussi vous intéresser...

Ces artistes en relation peuvent aussi vous intéresser...