Comme chaque année le festival les Déferlantes marque pour beaucoup le début de la saison estivale. Nous voila donc parti pour quatre jours de musique dans le cadre idyllique du château de Valmy.
Pour ce premier jour, arrivée pour nous, humbles serviteurs de La Grosse Radio, en toute fin d’après-midi. Bouchons oblige en ce jour programmé d’invasion en règle de la cité argelésienne par des hordes barbares de vacanciers, les festivaliers prennent leur mal en patience pour arriver en haut du château après l’ascension de 500 mètres qui pour certains revêt des allures d’ascension du Mont Ventoux pour faire un parallèle avec nos amis les rois de la pédale.
Arrivés au pied du château, nous découvrons un site toujours aussi bien mis en valeur et toujours aussi attractif. Pour s’échauffer, on va commencer avec les anglais de Bon Broco qui ce soir seront les seuls vrais représentants de la cause rock ‘n’ roll. D’entrée de jeu, le groupe met les guitares en avant et semble prendre du plaisir à jouer sur cette grande scène.
Le public répond présent pour cette première mise en bouche. Rob Dimiani, le chanteur, fait mouche avec sa voix et son charisme. Les mélodies pop rock du combo sont remarquablement bien troussées et respirent la joie de vivre. Une musique en totale adéquation avec le site de Valmy surplombant la mer et fleurant bon les vacances. Ca y est, le festival est bel et bien lancé.
Chers amis rockeurs, tout ce qui va suivre ne sera pas rock ‘n’ roll ! Maintenant que vous êtes prévenus, vous pouvez rester avec nous pour la suite ou nous retrouver très vite dans le report de la journée de demain pour causer Findlay, Sting, Midnight Oil ou Ludwig Von 88.
Beaucoup d’électro et ou de pop électro ce soir. Nous n’en parlerons que très peu. Juste un mot pour dire que Petit Biscuit, Jain ou encore Feder sont des gens qui ont leur public et qui font très bien le boulot mais nous n’adhérons pas.
Suivra le régional de l’étape, la parrain du festival Bruno Caliciuri dit "Cali". Pas vraiment rock, OK. Mais la prestation scénique du bonhomme mérite largement qu’on lui consacre quelques lignes. Une heure de set à fond comme à l’accoutumée. Bruno se donne. Il travaille en terrain conquis. Jouer sur son festival est pour lui une fête et le public le ressent. Bruno arrive à partager son émotion avec le public, de cette marque qui affine les grands artistes.
Même si certains diront que les nouveaux morceaux sont moins efficaces et que le set a un petit air de déjà-vu, on ne boude pas notre plaisir. Oui, Cali invite encore une fois sa fille pour chanter "Pensons à l’avenir". Cali slamme toujours et traverse la foule porté par le public. Mais ça fonctionne. Son groupe est top avec Robert Johnson excellent à la gratte.
Cali se permet un duo avec le chanteur des Silencers. Classe. Face à un performer de cette trempe, on ne peut que rester admiratif. Et le contraste sera grand avant d’enchaîner avec la légende Renaud.
Il est très difficile d’écrire quelques lignes sur la prestation de Renaud tant les émotions induites par le show sont diverses, contrastées ou parfois même diamétralement opposées. Renaud, l’idole, dont une grande partie du public connait les 10 premiers albums par cœur même sans les avoir écoutés depuis 20 ans ! Cette icône est là, à quelques mètres de nous. Forcement, il y a du plaisir, du respect, de l’admiration. Mais quelle tristesse de voir le personnage dans cet état là… Fragile, tremblant, errant, balbutiant tant bien que mal quelques anecdotes tout en s’excusant par avance de la qualité de sa voix. Emouvant et surtout très triste.
Les sentiments oscillent entre la joie de voir le personnage et la détresse de le voir souffrir autant sur scène pour tenir la barre pendant les une heure trente que va durer son show. Le groupe tente de sauver la situation musicalement mais on se demande vraiment si Renaud est réellement heureux d’être sur scène ou si d’autres « profiteurs » ne l’incitent pas à y monter pour se remplir les poches sur son dos. Chacun jugera…
Pour tout ces fans du chanteur au bandana rouge, une fois la souffrance passée, le plaisir arrive à reprendre le dessus en ré-entendrant des tubes qui pour eux sont intemporels et ont bercé leur enfance. La réaction du public qui a aidé Renaud sur quasiment tous les morceaux faisait également chaud au cœur. Quoi qu’il en soit le passage de Renaud fera certainement couler beaucoup d’encre…
Pour nous, la soirée va se terminer, on redescendra vers le village au son de Boulevard des Airs qui apparemment mettent le feu et on laissera les festivaliers s’aventurer vers le bout de la nuit en compagnie de la pop de Jain puis du DJ Feder pour le plus téméraires. Bonne nuit et à demain !
Textes et photos : Patrick Quinta et Eric Jorda