À chaque nouvel album de Mr Big, et particulièrement depuis leur retour concret et les sorties qui ont suivi What If en 2011, deux questions se posent : Pat Torpey sera-t-il encore cette fois-ci de la partie, et le groupe réussira-t-il à nous faire comme toujours taper du pied au son de son rock tapageur et tellement groovy ?
Si les problèmes de santé du batteur inquiètent, Defying Gravity n'aura pas raison de lui. Et si Matt Starr prendra encore plus de place lors de la tournée, l'ami Pat aura bel et bien parfait l'enregistrement de l'album jusqu'au bout. On ne sait pas le nombre de prises qu'il aura fallu, mais à l'écoute, son jeu n'a aucune entache, bien au contraire, et sert parfaitement les compositions. Car si What If et The Stories We Could Tell (2014) étaient un abord hésitant (bien que recèlant de nombreuses perles) de l'identité actuelle du groupe depuis le retour de Paul Gilbert (guitare) (ainsi que les dix ans de hiatus), Defying Gravity remet les hésitations au placard pour nous balancer ce que l'on était en droit d'attendre depuis trois albums.
Non seulement cohérent de bout en bout, l'album se targue d'une entrée de jeu hyper efficace avec "Open Your Eyes", qui laisse dévoiler le ton. Bien éloigné des compositions ultra démonstratives quant au jeu du duo Gilbert / Billy Sheehan, et laissant l'aspect technique de côté, les morceaux sont empreints de cette vague rock n roll, de celles qui emportent, et que l'on sentira immédiatement sur "Defying Gravity" et "Everybody Needs A Little Trouble".
Mais Mr Big n'oublie pas les riffs irrévérencieux et originaux qui faisaient leur marque de fabrique, et que l'on retrouvera sur "Mean To Me". On sent l'influence des Winery Dogs dans certaines compositions, ainsi que de l'album solo "I Can Destroy" de Paul Gilbert mais globalement, le travail est un travail de groupe, qui ne perd rien de son empreinte.
À la question d'est-il pertinent d'écouter un groupe tel que Mr Big à l'heure actuelle, la réponse est oui, car Mr Big ne fait pas partie de ces groupes de glam has been qui ont définitivement mal vieilli. Il a su évoluer avec son temps, proposer des mélodies nouvelles toujours complètement addictives, par des musiciens excessivement actifs. Et pour ceux qui auraient un dernier doute quant aux capacités d'Eric Martin, que l'on se rassure : Mr Vocalist est lui aussi de la partie.
Sortie le 7 juillet chez Frontiers Music