L'édition 2017 de Musilac est le 15ème anniversaire de cet évènement musical qui est devenu au fil des années le plus grand festival de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Musilac offre un large panel de musique et prouve encore une fois sa grande ouverture d’esprit. C’est aussi pour cela que l’on retrouve sur l’esplanade du lac du Bourget, qui se situe entre lac et montagne et qui offre un cadre somptueux aux festivaliers, des artistes que l’on peut aimer un peu, beaucoup, passionnément, à la folie ou pas du tout. On aura donc eu la possibilité de voir sur scène 12 artistes par jour avec d’un côté les deux immenses scènes Lac et Montagne et la 3ème «le Korner», la plus petite située du côté de l’entrée principale. D’après Rémi Perrier son cofondateur, Musilac qui s’est déroulé exceptionnellement sur 4 jours a attiré 90 000 spectateurs. Musilac reviendra évidemment l’année prochaine en version classique sur trois jours les 13,14 et 15 juillet. En attendant, le festival aura lancé une version Mont-Blanc à Chamonix du 19 au 21 avril 2018.
On est très heureux de revenir ici à Musilac comme chaque année maintenant. On a toujours cette joie de retrouver cette petite famille et il faut dire qu’on est vraiment bien accueilli par les organisateurs. C’est donc avec un grand plaisir que nous nous retrouvons ici à Aix les Bains pour 4 jours qui s’annoncent bien vu la météo et la riche programmation qui nous attend. On vous avoue d’entrée que la journée la plus excitante et passionnante pour nous à la Grosse Radio Rock sera celle de demain vendredi 14 juillet car elle va nous offrir à coup sûr un feu d’artifice de bons sons. Limite, cette deuxième journée sera trop chargée en plaisir, on y reviendra.
Kery James
Pour notre premier concert de ces 4 jours, c’est donc le rappeur Kery James qui se présente devant nous à 18h45 sur la scène Montagne devant un public très nombreux même si ce n’est pas encore l’heure pour la foule immense. C’est son collectif qui ouvre les hostilités bien dans l’esprit rap puis le chanteur arrive enfin en peignoir de boxeur. Il incarne Mouhammad Alix le personnage central de son sixième album qui porte le même nom. Une fois sa tenue retirée, Kery James aborde un tee-shirt avec un logo "Musique Nègre" qui est un tacle à un haut fonctionnaire et accessoirement homme politique qui considère le rap comme une musique immonde. On n’accroche pas à la musique, au style mais on reconnaitra malgré tout un certain talent. De plus, par rapport à Nekfeu sur la même scène l’année dernière, Kery James, c’est humainement autre chose, beaucoup moins poseur et beaucoup plus charismatique. On n’est pas obligé d’aimer la musique mais on appréciera l’homme et ce qu’il fait dans sa globalité.
Airbourne
On démarre vraiment Musilac avec le hard rock de Airbourne en tant que rockeur passionné et fan de musique. D’emblée, tous les voyants sont au rouge. Le groupe est visiblement heureux d’être ici et de nombreux fans sont déchainés. Les pogos sont nombreux, le circle pit est de sortie et les agents de sécurité ont eu beaucoup de travail. Croyez-nous, les kangourous, ils s’en souviendront tant le public a été en ébullition. On ne reverra plus autant d’intensité et d’énergie par la suite dans le public et cela jusqu’à la fin du festival.
Les frères O’Keeffe chant/guitare et batterie ainsi que le bassiste Justin Street et le second guitariste Harri Harrison «the Riff Doctor» auront marqué Musilac de leur passage. Ils joueront une bonne partie de leur dernier album Breakin’Outta Hell et quelques classiques du groupe. Vu que leur set est souvent court en salle, c’est un peu le seul truc qu’on leur ai d’ailleurs reproché lors de leurs deux concerts donnés au Trianon à Paris récemment (ils repasseront à l’Olympia en octobre) on aura eu au final la même durée soit 60 minutes de prestation de haute volée. Rien de neuf à l’horizon, Airbourne, c’est du AC/DC version années 2000 donc simple mais terriblement efficace et que dire de la prestation de Joel O’Keeffe, un fou furieux comme à son habitude et de ses compagnons, pieds aux planchers du début jusqu’à la fin.
Phoenix
On n’a pas le temps de se remettre des diablotins qu’on se retrouve face à Phoenix le groupe français de pop qui cartonne chez nous et à l’étranger, aux Etats-Unis et on en passe. Ils passeront d’ailleurs défendre leur 6ème album studio Ti Amo à Bercy. Bref, ils cartonnent avec leur pop bourrée d’électronique à la sauce rock. Ce n’est pas parce que le rythme est bien enlevé et balancé qu’on aime pour autant. C’est bien... propre mais un peu aseptisé pour nos oreilles.
Il faut leur reconnaître malgré tout un certain talent avec un concert carré et un poil excitant. Ils sont habitués aux grandes scènes et ça se ressent. On donnera une mention spéciale au batteur qui apporte beaucoup par un jeu exceptionnel et ses frappes lourdes. Ce dernier ne fait pas officiellement partie du groupe. On assiste à un excellent show et on a plaisir à voir toutes ces couleurs et ces effets de lumière. Le miroir géant qui se trouve en arrière-plan des musiciens, il faut l’avouer, c’est impressionnant et cela donne comme résultat, le plus beau des effets. On ne craquera pas pour autant sur leur musique mais ce fut une jolie surprise que cette prestation de nos compatriotes qui marchent sur le monde depuis un bout de temps.
DIE ANTWOORD
Après 90 minutes de Phoenix, on enchaîne encore sur ces tarés de Die Antwoord pour finir cette première journée. Aucun photographe ne sera autorisé par la formation à photographier le show de ces déjantés originaire d’Afrique du Sud, le seule groupe dans ce cas. On va aller découvrir ce spectacle malgré tout et voir s’il va nous réveiller car il est déjà 23h35. On a découvert Die Antwoord récemment et on a pu apprécier leurs vidéos et leur univers très intrigant et bien barré. Avec eux, pas de souci, ils savent entretenir le mystère et leur communication. Pendant 70 minutes, on aura droit à du rap-rave à gros son qui va nous réveiller et nous tenir les yeux bien ouverts jusqu’à la fin. On n’attendait rien et au final on a bien apprécié le show. A bientôt 1 heure du matin, on en termine là cette première journée car demain, le programme va être bien chargé.
A demain...
crédit photos: Jérôme Agier