Cette troisième journée parait un peu fade sur le papier si on commence à la comparer avec la journée précédente. En même temps, la spécificité du festival Musilac, c’est son ouverture à tous les types de musique. C’est même ce qui en ferait son charme indépendamment de son cadre absolument majestueux. Nous concernant, on va aller chercher bonheur du côté de Deap Vally, de La Maison Tellier voir peut-être du côté de Texas mais là, rien n’est moins sûr.
Deap Vally
Cela nous arrange bien finalement d’être plus léger en ce samedi 15 juillet 3ème jour de cette 16ème édition et date anniversaire. On profite du cadre, d’Aix les Bains mais l’heure tourne toujours aussi vite. On a un premier rendez-vous qui nous attend ce jour et il porte un nom Deap Vally. Il y encore peu, on ne connaissait absolument rien à ce duo rock féminin de Los Angeles. On a vu que le festival avait programmé le groupe, on a donc écouté et on a bien aimé. Deux femmes, chant/guitare et batterie, on pense forcément aux Black Keys, aux Whites Stripes, à Black box Revelation et notre curiosité nous amène donc sur la troisième scène, la plus petite du festival qui se situe du côté de l’entrée. Il est 17h45 et on est prêt à vivre notre premier concert de la journée. Il fait toujours aussi bon du côté de la météo et la chaleur va monter d’un cran à l’arrivée de Lindsey Troy et de Julie Edwards sur scène. Le parterre devant est bien rempli mais ce n’est pas la grande foule.
Avant de parler de leur prestation, on a envie d’adresser un message aux organisateurs. Ce fut une excellente idée de mettre davantage en valeur cette 3ème scène le Korner en comparaison avec l’année dernière. Cette année, il y a eu plusieurs bons concerts qui ont été programmés sur cette petite scène. L’année dernière, elle était plus réservée aux soirées DJ et nous concernant, ça nous a fait du bien de vivre la musique dans un cadre plus intime que du côté de la scène Lac et de la scène montagne. Le duo démarre pied au plancher. Elles sont kitsch dans leur tenue et elles ont un côté très power flower. Musicalement, elles vont nous balancer du gros son et une énergie brute. On entendra des titres de leur second album Femejism qui est sorti en septembre 2016 et des morceaux de leur premier Sistrionix. On croirait voir une Courtney Love en moins déchanté, moins défoncé mais tout autant rock et bien barré. On apprécie les chansons qui sont bien grasses par leur côté garage. Ce duo n’invente rien mais les compositions sont suffisamment prenantes pour nous faire passer un bon moment.
Olivia Ruiz
Voici maintenant la prestation d’Olivia Ruiz. On n’est pas fan de sa musique, de sa voix mais on lui reconnait un certain talent et beaucoup de charisme. Si on résume ce qu’on a vu et surtout entendu, la femme chocolat est devenue une rockeuse en béton armé. On la verra en femme fatale habillée en robe en dentelle, lèvres rouges et lunettes noires. Olivia Ruiz est devenue une panthère, féline, caline et sûre d’elle. Elle revisitera ses tubes en version bien rock et enlevés. Bourrée d’énergie, Olivia Ruiz a beaucoup sauter en l’air et son concert nous a bien plu. C’est une artiste qu’on n’aime pas forcément musicalement mais on comprend qu’elle peut plaire énormément à certains.
La Maison Tellier
On retourne à la scène le Korner afin d’assister à la prestation de La Maison Tellier. On ne les avait pas vu en live depuis un set délivrée en fin d’après-midi du côté des Francofolies de la Rochelle et on est content de les retrouver 3 ans après. Depuis, ils ont sortis un nouvel album leur 5ème Avalanche. Il est maintenant 19h45 et les musiciens se retrouvent devant nous. Certains dans le public connaissaient très bien le groupe, ce qui a rendu le concert encore plus convivial. L’ambiance est excellente, le groupe est en forme et visiblement, le public est ravi. Les frères Tellier donnent dans le folk rock country à la sauce française. On capte leurs racines telles que Neil Young, l’américana et on en passe.
Leurs morceaux sont plutôt bien écrits et il y a beaucoup de profondeur, de vérité dans leurs chansons. Il faut d’ailleurs prendre le temps d’écouter leurs paroles. Helmut Tellier qui chante et qui tient la guitare respire la musique anglo-saxonne, la mélancolie, la littérature et l’humour noir. Le public se donne de plus en plus jusqu’à terminer à bloc. Cela fait plaisir tant le groupe mériterait encore davantage de reconnaissance en France même s’il a son public. Dans leur maison, on retrouve un clavier, une batterie, une trompette, un banjo, des guitares, une basse et une contrebasse. On finira ces 45 minutes par une reprise de Miossec.
Texas
Etant donné que la Maison Tellier jouait au même moment que Birdy, on n’a pas vu sa prestation car il fallait faire un choix. Il est 22 heures et il y a 25 000 personnes ce soir pour accueillir Sharleen Spiteri et ses musiciens. On n’avait jamais vu Texas en concert jusqu’à présent. Il faut dire que leur musique ne nous attire pas plus que cela. Après les deux premiers albums Southside et Mothers Heaven en 1989 et 1991 plutôt rock et convaincant, ils sont partis dans une pop bien légère qui leur a permis de cartonner mais pas de séduire la tranche rock de leur public. On reconnait par contre à Sharleen Spiteri beaucoup de charisme et de disposer d’une très belle voix. C’est pour cette raison que nous sommes contents malgré tout d’être là devant elle.
Dans son costume, elle nous déclare d’entrée «I don’t want a lover» et c’est parti pour 70 minutes qui ressemblera à un best of incluant 2 titres de leur neuvième album Jump on Board sorti cette année. Déhanché par-ci, sourire ravageur par-là, Sharleen a mis le feu et le public à ses pieds. Il faut dire que la France a toujours eu un grand amour pour son groupe. Elle déroule et offre beaucoup d’enthousiasme. On aura apprécié le moment passé avec Texas même si au final, on ne deviendra toujours pas de grands fans. Qu’importe, le public de Musilac a passé du bon temps avec une Sharleen Spiteri qui adore la scène. Le duo Justice va poursuivre la soirée et le groupe va donner un show qui plaira beaucoup. Musilac se transformera en dance floor géant pour l’occasion. On va en terminer là pour aujourd’hui et on vous donne rendez-vous demain dimanche pour la 4ème et dernière journée de cette très belle et riche édition 2017.
crédit photos: Jérôme Agier