Cotton Belly’s – Live Session vol.1

Nous avions reçu en interview les Cotton Belly's en février 2016 pour parler de leur album Rainy Road, le groupe de Yann Malek, Christophe Etienne, Jérôme Perraut et Aurélie Simenel nous avait séduits par sa simplicité, son approche de la musique, de leur façon de créer. Un an plus tard, au printemps dernier, le groupe est revenu avec Live Session vol.1, sorti pour être précis le 11 mai chez Musicast.

Quatrième production originale du groupe francilien, Live Session vol.1, vient donc après l'album Rainy Road de 2015, l'EP Given en 2014, l'album This Day en 2013 et le premier album éponyme en 2009. A celles-là s'ajoute en 2010 l'EP de reprises blues Black Brown And White pour bien montrer son amour du style et non pas sa simple appropriation culturelle. Avec cette nouvelle production printanière, nous trouvons de nouveau une reprise, celle de "Superstition" de Stevie Wonder, hors blues donc mais toujours à la croisée des chemins avec son rhythm and blues, funk, soul, qu'on pourrait croire vieilli par la version des Cotton Belly's en l'emmenant dans l'antre du bayou le plus roots en mode mineur pour amplifier le thème. Que nenni, les Cotton Belly's eux aussi réunissent les styles, du rock à la folk et donc le blues qui les lie.

Le groupe s'est enfin payé son rêve américain cette année et avec un certain succès puisqu'il est arrivé demi-finaliste de l'International Blues Challenge de Memphis. Le titre original "Broken Line" et la reprise de leur "Reason" ont d'ailleurs été enregistrés dans ce haut lieu musical états-unien qui a vu passer tous les plus grands artistes du 20ème siècle, de Jonnhy Cash à Elvis en passant par Aretha Franklin, Al Green, Muddy Waters entre autres génies et même Justin Timberlake, c'est dire ! C'est donc toujours un événement quand des frenchies se retrouvent en studio, le Willie Mitchell's Royal Studio, et sont enregistrés par Lawrence "Boo" Mitchell qui a déjà travaillé avec Al Green, Snoop Dog, Rod Stewart et même Axelle Red... Le rêve est donc maintenant sur bande et dans vos oreilles avec le clip live studio ci-dessus.

Le reste de l'EP est composé de morceaux live des albums précédents du groupe enfin revus, réarrangés et réenregistrés au plus proche de leur couleur en concert. Toujours en condition live pour garder leur approche originelle. Et pour faire vivre ces nouvelles versions de "Reason", "Three Times", "Greatness" et "Mr Bedman" le groupe vous en offre des clips présents sur cette page mais rien ne vous empêche de vous procurer les titres ici. Pour ces versions, les Cotton Belly's se sont adjoints des choristes comme Emilie Hedou, Harold et Ronald Vaubien et René Mirat au banjo (sur "Superstition") pour parfaire au mieux leur vision de l'ensemble. Et la large partie (4 titres) non enregistrée à Memphis a été produite au Pyranha Studio par Christophe Lasager.

Ce qui est plaisant avec Cotton Belly's est que l'on retrouve une vivacité d'interprétation, une joie de vivre même lors de thèmes sombres, comme si rien ne pouvait nous arriver, que la musique nous protège de tout ou du moins nous éloigne de la torpeur. Et ici, tout a été fait pour placer l'auditeur en condition de concert, l'inviter à bouger, à prendre plaisir, à partager ce moment musical. Du propre aveu du groupe, ce CD est destiné à proposer au public après les concerts la fidélité de ce qu'il venait d'entendre. Et pour retranscrire la scène, rien de tel que l'émotion, celle qui passe dans "Reason" ou dans le "Mr Bedman" par exemple, ballades nous appelant au voyage intérieur (et sur la route, au mieux), comme nous avions pu déjà le vivre avec Rainy Road.

Mais encore la joie de vivre de transmettre, de partager, de l'onde positive même lors d'une "Broken Line", écrite pourtant en hommage à leur ami chanteur Lamine, récemment décédé. La mort n'est pas vraiment une fin, la musique nous fait nous prolonger. Enthousiasme aussi dans ce "Three Times" des plus enjoués, alors que c'était une version acoustique sobre dans le deuxième album. Le son est rond, moelleux, brillant dans le médium lorsque les basses s'emportent et que l'harmonica se fait acide. Christophe Lasager et Lawrence "Boo" Mitchell n'ont pas chômé dans leurs mixages, le son est clair et précis, les basses ronflantes en arrière-plan, les voix à niveau, pas gênée par les grattes. Si le groupe voulait un rendu live, il aura eu bien mieux ! Ecoutez donc le long passage instru en seconde partie du dansant "Greatness" où les instruments se répondent, où la guitare s'envole sans laisser de côté la basse qui nous pète une grande ligne. Il est rare de trouver un EP indé à ce niveau de qualité sonore. Peut-être même trop propre pourraient dire certains puristes du blues qui verraient dans cette production un grand manque de grain, d'accroche. Mais sûr qu'ils ne bouderont tout de même pas leur plaisir avec ce Live Session vol.1. Alors, vivement le volume 2 qui devrait paraître en octobre avec encore de nouvelles surprises.

Sortie le 11 mai chez Musicast

Prochains concerts :

05/08 - Little Town Festival - Cramans (39)
06/08 - Fêtes des Boucholeurs - Châtellon plage (17)
23/08 - Blues in Corsica - Corse
25/08 - Ce murmure festival - Semur en Auxois (21)
26/08 - Blues en Chenin - Saint Lambert du Lattay (49)
02/09 - 30 ans du Val d'Europe - Chessy (77)
22/09 - L’Entrepôt - Paris (75)
23/09 - Festivendanges - Sancerre (21)
07/10 - Limeil Brévannes (94)
14/10 - Les 26 Couleurs - Saint Fargeau Ponthierry (77)
30/10 - Nuit du Blues Val d'Europe

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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