Nous sommes déjà le dimanche 17 juillet et nous attaquons un peu fatigué cette 4ème et dernière journée de festival Musilac mais on est toujours très heureux d’être là. Au programme pour cette dernière ligne droite, on compte voir les drôles et déjantés Steve’n’Seagulls, la Reine Mère Calypso Rose, l’ovni LP, la star française Julien Doré et le revenant Jamiroquai.
Steve’n’Seagulls
A 16 heures, le public est enfin autorisé à courir dans l’esplanade du Bourget en direction des barrières de la scène Montagne. Pour certains, c’est le 4 ème jour de Musilac et l’envie est donc toujours là. Le beau temps est encore de la partie et on va attendre un petit peu pour voir sur scène notre premier concert de la journée qui se nomme Steve’n’Seagulls et qui est prévu à 17h05. C’est maintenant l’heure et le groupe originaire de Finlande débarque devant nous. Vu leur tenue, leur bonhommie, on est déjà sûr d’une chose, on va se marrer. Les joyeux lurons qui ont sorti leur premier album Farm Machine en 2015 donnent dans la reprise Rock et Metal à la sauce bluegrass et à l’odeur irlandaise.
Ici, pas de guitare électrique, pas de solo interminable, c’est de l’acoustique hyper intense et festive qu’on va avoir droit. Durant 50 minutes, on va écouter des reprises d’Ac/dc, de Metallica, de Rammstein, d’Offspring, de Led Zeppelin et pour faire plaisir au public français, c’est "Antisocial" de Trust qui va nous être servi. On apprécie le geste et on passe un bon moment avec ces hommes venus du froid qui ont bien chaud en cette fin d’après-midi. L’opération séduction est parfaite. Sur scène, le spectacle est bon enfant. On est au royaume de Robin des Bois et on peut voir un bon nounours chanteur-guitariste au visage poupon, un autre au banjo ou à l’accordéon version peau de raton laveur sur la tête et pour finir, un bassiste, un violoncelliste et un batteur pour compléter le tableau. Musilac saute et en redemande. Au final, on a pris un océan de bonne humeur et c’est donc bien là, l’essentiel.
Calypso Rose
Cette grande dame de 77 ans au sourire incroyable et contagieux qui affiche plus de 20 albums au compteur et plus de 50 ans de carrière n’en finit plus de faire parler d’elle depuis un an en France et la sortie de son dernier disque Far from Home produit par Manu Chao. En regardant son nom sur l’affiche de cette nouvelle édition de Musilac, on pouvait penser que sa musique serait un peu décalée par rapport au reste de la programmation. Sur scène, elle a fait voler en éclat nos a priori à son sujet. Durant 60 minutes, elle a rayonné sur la scène et offert beaucoup de bonheur aux festivaliers présents. Elle, la reine mère du calypso musique de carnaval, va nous enchanter et nous faire danser. Calypso chante avec coeur, avec passion et dispose d’une sacrée voix. La joie était partout et elle a éclairé Musilac de sa grâce et de son aura. Derrière, elle avait une belle bande de musiciens et deux choristes. Il fallait la voir marcher à petits pas tout en remuant son popotin avec un sourire complice. Ce fut un des moments magiques de cette édition.
LP
L’artiste s’appelle Laura Pergolizzi en réalité et la musicienne auteur-compositrice-interprète commence à se faire un nom et à sortir enfin de l’ombre. C’est son 4ème album Lost on You qui est sorti en décembre dernier bien aidé par le single qui porte le même nom qui lui a permis d’obtenir le succès dans l’Europe entière. Avant d’obtenir la reconnaissance du public à 36 ans, LP a composé pour d’autres artistes et notamment pour Rihanna, Christine Aguilera et on en passe. Alors mettre son talent au service des autres, c’est bien mais de marcher soi-même avec ses propres compositions, c’est bien également. LP devant un public très réceptif à ses chansons a offert durant une heure un concert très plaisant. Derrière ses lunettes noires, elle a su jouer avec le public de Musilac qui s’est laissé séduire par ses chansons aux belles mélodies. La rockeuse à la voix rauque a conquis les bords du lac.
Julien Doré
Il y a 10 ans déjà, Julien Doré gagnait la nouvelle star. Depuis, il n’a cessé de monter en flèche pour finir par devenir en France un artiste qui compte et un des plus aimés. L’année dernière, il sortait son 4ème album &. A 21h15, sur la scène Montagne, c’est peu dire qu’il était attendu par ses fans bien déchainés remplis d’un enthousiasme débordant. La foule est immense et il arrive en dernier, après ses musiciens dans un nuage de fumée. Il démarre d’entrée par le morceau «Le Lac» qui n’est donc pas forcément un hasard vu là où on se situe. Bien joué, tout le monde ou presque est en extase. Il est rempli d’émotion par l’amour qu’il reçoit. L’artiste est sensible et touchant. Il ne triche pas et il dit à son public qu’il est immensément heureux d’être avec nous et de recevoir cet océan d’amour. Accueilli comme un prince, le public l’aime passionnément. Il lance "Vous êtes impressionnants". En une heure dix de temps, son groupe de copains et lui-même vont jouer plusieurs de leurs titres les plus connus et des extraits du nouvel album. L’alchimie sera parfaite avec cette énergie folle du public et nous concernant, on apprécie son univers sans plus mais on respecte l’artiste car en chanson française, actuellement, c’est un des meilleurs. Sans être transcendant, on a passé un bon moment en sa compagnie.
Jamiroquai
On enchaine encore et encore, c’est que le début, d’accord d’accord. Bon mon cher Francis, pour nous, c’est plutôt la fin de la journée et du festival, le début est maintenant déjà bien loin. Avant de boucler la boucle, il nous reste encore un gros morceau à avaler avec le retour de Jamiroquai sur scène après des années d’absence. Deux évènements très importants ont marqué sa carrière ces derniers mois avec la sortie du 7ème album Automaton 7 ans après le dernier et surtout, triste nouvelle, Toby Smith qui fut le membre fondateur avec Jay Kay du groupe est décédé à l’âge de 47 ans d’un cancer. Le claviériste au talent immense avait quitté la formation en 2002 et c’était lui le principal compositeur. C’est donc lui qui a écrit tous les grands tubes que nous connaissons aujourd’hui. C’est la raison pour laquelle, nous voulions le citer en lui rendant hommage. Si Musilac s’est tenu sur 4 jours cette année, c’est un peu grâce à Jamiroquai qui ne pouvait être présent à Aix les Bains les jours précédents mais seulement ce dimanche, voilà pour l’anecdote. Par contre, il a donné des sueurs froides aux organisateurs car avant le jour j, il avait dû annuler quelques shows en raison de problèmes de dos. Il a dû faire un séjour à l’hôpital. Finalement, tout s’est bien passé et l’anglais a pu tenir sa place en tête d’affiche de cette journée. Les musiciens arrivent à 22h30 sur la scène et Jay Kay débarque quelques instants plus tard. La clameur du public se fait entendre
.
L’homme a vieilli et grossi. Le temps passe, surtout après une vie d’excès et c’est pour tout le monde pareil. Il porte un casque atypique sur la tête rempli d’antennes lumineuses qui sortent ou rentrent à sa guise et durant 90 minutes, on va recevoir de l’excellent electro funk dans les oreilles. On regrette de voir par contre Jay Kay et certains de ces musiciens habillés en survêtement alors oui, ils ont moins la classe que notre bien-aimé Lee Fields et ses complices. Qu’importe, on passe un bon moment en leur compagnie. Le rythme est enlevé, on danse, on lève les bras et on a plaisir à le voir sur scène. Mais, il manque l’étincelle pour véritablement décoller. Est-ce parce qu’on n’est pas très fan du personnage, est-ce parce qu’on entend beaucoup trop de titres de son dernier album et de la deuxième monture de Jamiroquai, celle à partir du 5 ème album (2005), est-ce parce qu’il ne bouge pas trop en raison de son dos, il fera régulièrement des étirements pendant le concert, est-ce parce que l’homme a trop le melon ou a bien mal considéré ses anciens musiciens par le passé ou c’est tout cela à la fois car on aime certes mais sans plus au final. On espérait peut-être trop, peut-être mieux, allez savoir. On termine le set par un 17ème morceau qui sera le fantastique et classique "Virtual Insanity". Il est un peu plus de minuit maintenant et on profite un maximum des derniers instants. A 1 heure du matin, on se retrouve avec l’ensemble des photographes pour la photo souvenir, on lève un verre à notre santé tout en écoutant Kungs au loin et on se dit avec un grand sourire, à l’année prochaine.
On tient à remercier tout particulièrement Isabelle Beranger, Remi Perrier, Aminata et tous ceux qui nous ont accompagnés pendant ce séjour qui fut formidable à tout point de vue. On reviendra donc à nouveau avec plaisir l’année prochaine pour une nouvelle aventure Musilac 2018.
crédit photos: Jérôme Agier
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