La première édition française du festival Lollapalooza s’est déroulée le 22 et 23 juillet derniers à l’hippodrome de Longchamp à Paris. Cette organisation est à l’origine un festival de musique itinérant américain qui a été crée par Perry Farrell le leader du groupe Jane’s Addiction et de Porno for Pyros. La première tournée remonte à 1991. Jusqu’en 1997, Lollapalooza était itinérant et le festival sillonnait alors les Etats-Unis et le Canada. Depuis 2005, il se déroule à Chicago. C’est donc un gros évènement qui a débarqué aux portes de Paris cette année. Après le Download festival début juin, après les Solidays qui se tient chaque année sur ce même lieu fin juin et avant le festival Rock en Seine qui aura lieu fin août au domaine de Saint-Cloud, voici donc une 4ème grosse machine à tête d’affiche qui s’est posé à Paris au beau milieu de l’été. Au niveau programmation, on pourra toujours critiquer, polémiquer sur certains noms qui se trouvent au programme (Imagine Dragons, the Weeknd, la Femme...) mais quand on découvre la partie rock, on se dit quand même qu’on a de quoi largement être satisfait et prendre beaucoup de plaisir. On vous donne quels noms qui nous titillent bien : pour le samedi, the Hives, LP, The Roots et concernant le dimanche, rien de moins que Seasick Steve, Rivals Sons, Editors, Pixies et Red Hot Chili Peppers au menu.
Présentation
Cela faisait un an à peine que nous étions rendus à l’hippodrome de Longchamp pour la dernière fois, c’était à l’occasion de la première édition française du Download Festival en juin 2016. Cet endroit qui se situe du côté du bois de Boulogne est donc un lieu pour les premières. On ne pensait pas également rejoindre un jour en France un festival portant ce drôle de nom Lollapalooza. A ce sujet, on repense à ces groupes incroyables qui ont participé lors des premières années au festival. on citera Nine Inch Nails, Red Hot Chili Peppers, Soundgarden, Pearl Jam, Rage Against the Machine, Stone Temple Pilots, Tool, Alice in Chains, Smashing Pumpkins,Sonic Youth, Pavement, Girls Against Boys. Des noms qui nous faisaient rêver à l’époque. Aujourd’hui, nous sommes le samedi 22 juillet 2017, c’est la première journée, nous sommes en France au Lolapalooza et deux noms nous font rêver voir plus encore, celui de the Roots et à un moindre degré celui de the Hives. Sur ces deux jours, le programme sera bien chargé avec de la musique dès 12h45. Il y a 4 scènes, les deux énormes d’un côté, Main Stage 1 et Main Stage 2 et de l’autre côté Alternative Stage et la plus petite Perry’s Stage.
Niveau organisation, dès qu’un concert s’arrêtera sur la Main Stage 1, c’est un autre qui débutera sur la Main Stage 2 et vice-versa. Au même moment, d’autres concerts se dérouleront sur les deux autres scènes ce qui fait qu’on devra parfois choisir entre deux groupes à voir. Dans notre cas, on s’en est bien sorti car on se souhaitait pas tout voir et en même temps, on ne pouvait pas tout voir non plus. Avant de parler musique, on a remarqué le premier jour qu’on n’était bien face à une première qui s’est finalement bien passé, météo incluse et que le public était un peu différent que d’habitude. C’était le but entre autres de Live Nation derrière tout cela d’attirer d’une manière importante un public d’étrangers, ceux qui viennent en vacances l’été à Paris et en France. Pari réussi car on confirme, beaucoup d’étrangers : Américains, Irlandais, Anglais, Ecossais, Hollandais, Belges, Espagnols, Portugais, Italiens et on en passe, s’étaient donnés rendez-vous ce week-end du 22 et 23 juillet à l’hippodrome de Longchamp pour s’amuser et prendre du bon temps.
The Hives
Il est bientôt 18h30 et les Suédois de the Hives vont débarquer sur la Main Stage 2 d’ici peu. Le groupe de punk version bien rock garage n’ont pas sorti de nouvel album depuis 2012 mais peu importe, les programmateurs n’hésitent pas à les signer malgré le fait qu’ils n’ont pas d’actualité en ce moment. Avec ou sans album sous les bras à défendre, the hives reste un des meilleurs groupes de rock sur scène. C’est pour cette raison qu’ils sont régulièrement sollicités. On espère d’ailleurs un jour voir un successeur à Lex Hives leur 6ème album. En attendant, ils déboulent devant nous à 18h30 précise devant un public nombreux et chaud à l’idée de s’éclater au gros son rock punk de ces fous furieux qui ont souvent été élus par le passé comme meilleur groupe live au monde par la presse spécialisée. Ils débutent par "Jaws:thème" un titre de John Williams en guise d’introduction et enchaineront par... one, two, thee, four, le très énergique "Come One!"
Ils portent toujours leurs fameux complets noir et blanc qui fait partie intégrante de l’image du groupe. Pelle Almqvist le chanteur est à nouveau dingue et déchainé. Lui et ses compagnons mettent le feu d’entrée. Pas de doute, on est bien à un concert de the Hives. Il ressemble toujours un peu à Mick Jagger par son physique et ses attitudes également. Sur scène, ils sont cinq avec notamment son frère Niklas à la guitare. Ils vont nous asséner 12 titres comme 12 uppercuts qui vont aller droit au but. Pelle Almqvist fera quelques pauses le temps de parler au public et de s’amuser un peu avec lui. Sans être démentiel, on aura passé malgré tout et durant une heure un furieux moment. Malheureusement, on aura dû se reculer un peu à la fin dans le but d’être ponctuel aux photos pour l’arrivée de the Roots à 19h30 pétante sur la Main Stage 1. On espère revoir the Hives prochainement avec un nouvel album à défendre.
The Roots
On ne va pas y aller par quatre chemins. On est passionnément amoureux de the Roots et cela depuis la nuit des temps. On est d’ailleurs immensément heureux de les retrouver en live car clairement, on les aime profondément. De plus, cela faisait 5 ans que the Roots n’avait pas joué en France et à Paris. Cela remonte déjà à juin 2012 et c’était au Zénith. On a donc les crocs quand ils arrivent sur scène. On compte rapidement, ils sont dix devants nous. C’est énorme et il faut le souligner. A sa tête, on retrouve bien évidemment les deux énormes piliers Black Thought au chant et QuestLove à la batterie plus 8 autres musiciens dont on connaît la plupart notamment le bassiste, ceux aux cuivres et le fantastique guitariste Captain Kirk Douglas.
Le public qui s’est amassé devant est nombreux, certains les connaissent et les autres vont les découvrir pour la première fois. Pour ceux qui ne le savent pas, les deux piliers ont formé le groupe très jeunes en 1987, ils ont sorti leur premier album en 1993 et à ce jour ils comptent 11 albums studios. C’est un groupe de hip-hop, de rap qui sait jouer de tous, qui sait tous faire et qui se nourrit en permanence de tous types de musique notamment de rock (ce jour, on va être particulièrement gâté de ce côté-là), de funk, de jazz, de trip hop entre autres. Pour les avoir en live vu par le passé et par notre expérience des concerts, on peut l’écrire voir le crier haut et fort, the Roots est un des plus grands groupes de scène qu’on a vu en live.
Dès les premières notes de musique, on reçoit un océan de bonheur à vous coller des frissons. C’est d’ailleurs une des raisons pour laquelle on est de cette première édition. On les dévore donc des yeux et des oreilles. QuestLove de son vrai nom Ahmir Khalib Thompson derrière ses futs nous hypnotise. Il est toujours aussi impressionnant et il donne toujours autant d’impulsion au groupe. Le batteur/percussionniste est doté d’un sens du rythme à nous faire pleurer et son niveau technique est à tomber par terre. Le seul défaut de ce groupe, c’est que depuis 2010, ils tournent beaucoup moins en Europe et donc en France. Ils sont tellement bons en tant que musiciens et on insiste, musiciens oui, pas uniquement des types qui connaissent deux accords ou savent appuyer sur des boutons, de grands musiciens qu’ils sont donc bien connus du milieu.
Conséquence, la formation a entamé depuis 2009 une collaboration dans la célèbre émission Late Night with Jimmy Fallon diffusée sur la NBC. Cette émission est d’ailleurs très populaire aux Etats-Unis. Au grand dam des fans européens que nous sommes et qui sont obligés de se contenter de miettes en live depuis. Aujourd’hui, au festival Lollapalooza, de 19h30 à 20h30, ils ont fait exploser leur immense talent sur l’hippodrome de Longchamps. Pour nous faire plaisir, on va entendre leurs morceaux rap et hip-hop mais on aura droit à la sauce rock ce jour également. Ils jouent à fond, les 10 musiciens nous en mettant pleins les oreilles et parfois, ils ralentissent le tempo et repartent sur une reprise comme par exemple, celle de "Sweet Child o Mine" de Guns and Roses.
Vous fermiez les yeux et on pouvez croire que c’était Slash qui jouait et bien non, c’était simplement Captain Kirk Douglas qui balançait le son. On le dit et redit, ces mecs savent tout jouer. On va essayer de se calmer un peu maintenant. Que dire de plus, en 60 minutes, on a pris un plaisir immense et comme à chaque fois d’ailleurs. C’est l’effet The Roots. Autre problème, c’est de les voir seulement 1 heure et quand ils nous quittent, on pleure et on est dégouté car on pouvait en prendre 4 heures sans jamais se lasser. Le public a été particulièrement attentif, réactif et l’ovation qu’ils ont reçue à la fin disait tout.
On a aimé passionnément, à la folie ce moment avec eux. Pour conclure, on aurait aimé revoir LP qu’on avait vu le week-end dernier au festival Musilac à Aix-les-Bains mais elle passait en même temps que the Roots sur la scène Alternative Stage. Comme on vous le disait, ici, parfois, il faut faire un choix et nous, ils portaient un nom : The Roots. On laissera les festivaliers au son de the Imagine Dragons et de the Weeknd qui continuera dans la foulée et qui clora cette première journée à 23h30.
A demain pour de nouvelles aventures
Crédit photos : Jérôme Agier