Nine Inch Nails – Add Violence

"Difficile d'être très enthousiaste devant cette nouvelle livraison, qui une fois de plus apporte autant de satisfactions que de frustrations"

Reznor avait prévenu, il prévoit de sortir 3 EP, voire d'en tirer un album plus tard, en retravaillant le tout, en réagençant, en enlevant quelques trucs et en en ajoutant d'autres... Tout cela n'est que de l'ordre de l'hypothétique, alors concentrons-nous sur le deuxième volet de cette trilogie d'EP, Add Violence, sortie fin juillet et faisant suite à Not the Actual Events. 3 bons titres entrecoupés de morceaux plus discutables, le bilan est une nouvelle fois en demi-teinte et donne l'impression que Reznor est un peu perdu dans un désert créatif dont il peine à trouver la sortie.


reznor, atticus ross, less than


Cet EP, comme son prédécesseur, correspond parfaitement à l'expression souffler le chaud et le froid. Le premier single "Less Than" est un modèle d'efficacité, un tube impeccable d'ores et déjà appelé à faire un malheur en concert. Alors certes le titre est court, mais il rentrerait dans le crâne de n'importe qui. Problème, après cette bonne entrée en matière, on enchaîne avec "The Lovers", qui ne propose aucune mélodie marquante, et qui s'achève avant même d'avoir démarré. On ignore si Reznor est tombé en transe devant les bruitages qui sont censés habiller tout ça, mais difficile de croire que l'homme, du haut de ses quasi 30 ans de carrière, nous propose un titre aussi vide.

Fort heureusement, notre incompréhension laisse rapidement place à l'enthousiasme grâce à "This isn't the place", titre lourd, sombre et plaintif comme Reznor sait les faire, mais qui fonctionne bien, notamment grâce à une production très inspirée et des sons plus rugueux que d'habitude. Une nouvelle réussite qui laisse donc place à un nouveau ratage avec "Not Anymore". Ratage, le mot est fort, inachevé correspond mieux. Il y a quelque chose de sauvage dans ce titre, qui aurait pu être mieux exploité avec plus de travail, du peaufinage. En l'état, le titre est essentiellement frustrant.


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Pour finir, la réussite et le ratage au sein du même titre : la première partie de "The Background world" nous met du baume au coeur : avec ses bruitages sortis de Year Zero, son placement non-conventionnel du chant et ses paroles inspirées, le titre commence par éveiller un vif intérêt avant d'entamer une longue descente aux enfers : une boucle qui se répète encore et encore, le son devenant de plus en plus massacré à chaque passage, jusqu'à devenir une bouillie inaudible. Pourquoi pas, mais était-il bien nécessaire d'étaler ce petit jeu sur pas loin de 7 minutes ??? 2 ou 3 ça ne suffisait pas ? Résultat des courses, 99% des auditeurs couperont le titre avant sa fin quand ils l'écouteront.

L'EP résumé en un titre : du très bon suivi de sans intérêt


Difficile d'être très enthousiaste devant cette nouvelle livraison, qui une fois de plus apporte autant de satisfactions que de frustrations. Si Reznor se décide à tirer un album de ces 3 EP, on espère qu'il reviendra à la raison, rebossera certains titres et passages (ou les flanque carrément au rebut) et réduira ses délires à leur portion congrue, sous peine d'aboutir à un véritable échec. Car ce que l'on pardonne sur une petite vingtaine de minutes prendrait une toute dimension sur un album entier. Attendons la suite, car il est possible que sortir des EP soit également une façon de tâtonner pour trouver la bonne formule, mais pour l'instant, ce retour de NIN constitue globalement un non-événement. Et c'est un gros fan qui vous le dit.

Sortie le le 19 juillet 2017 chez The Null Corporation, puis en composante physique la semaine du 8 et en CD le 1ᵉʳ septembre.
 

NOTE DE L'AUTEUR : 6 / 10



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