Why Mud est un quatuor hautement mélodique comme on avait pu le remarquer avec l'album psychédélique et conceptuel Adam&Joe sorti l'an dernier. Et à la fin du printemps dernier, le groupe est revenu avec un EP 4 titres sobrement et étonnamment intitulé Ketchup. Un condiment sauce tomate hautement doux et sucré, une manière bien culinaire de définir la musique de Why Mud.
Adam&Joe nous avait marqué par son rock progressif teinté de psyché mais aussi et surtout par ses mélodies entêtantes et pas si simples que ça. Avec Ketchup, ce nouvel EP de 4 titres aux durées radiophoniques, il était moins évident de conserver l'aspect progressif de la tambouille. Et c'est bien un autre pan de la musique qui est en avant ici. L'ensemble est bien plus léger, presque dansant, bien plus pop diront certains, nous trouverons surtout que le groupe s'est encore allégé pour se focaliser d'encore bien plus près sur les mélodies.
Les quatre titres ont des thèmes musicaux assez variés pour montrer la diversité de leur savoir-faire. Le groupe s'offre même le disco-pop "Basilic", chanté en français et aux synthés en pompe, qui aurait pu prétendre à une bonne place au Top 50 dans les années 80. C'est frais, simple et enjoué. Ce morceau est pourtant bien particulier au sein de cet EP mais y a aussi sa place auprès de son pendant anglophone "Ketchup (to get in shape)", léger à la rythmique entraînante. Un EP résolument d'été, pour se dandiner à la plage sans se soucier du quotidien.
Les deux autres titres "Savage" et "Seven Tides" sont aussi à mettre en relation par leur tendance plus mélancolique, digressive, planante. Là, vous êtes le soir et le soleil tombe devant vos yeux sur l'océan marqué de mille reflets scintillants, on écoute la musique du crépuscule et on se laisse aller à la contemplation onirique. C'est dans ces moments-là que Why Mud est le meilleur, pour nous proposer de nous apaiser en musique. On ne saura pas ce qu'auraient donné ces quatre compositions dans un album complet d'une dizaine de titres mais Ketchup peut s'écouter ad libitum.
Sortie le 2 juin chez Baguette Publishing
Crédit photo : Julie Oona