The Districts – Popular Manipulations

 

The Districts, c'est surtout des mélodies aigre-douces qui accrochent l'oreille et la tiennent en apesanteur, sur un style qui fait retourner dans l'adolescence, entre énergie et lassitude.

 

 

Les trois membres fondateurs de The Districts (Rob Grote le guitariste et chanteur, Connor Jacobus le bassiste, et Braden Lawrence le batteur) se connaissent depuis l'école primaire, et c'est sans doute en raison de cette amitié durable que le groupe parvient à sa cohésion et ses envies d'essayer plusieurs styles.

 

Leur premier album, Telephone, sort en 2012 et reprend des morceaux déjà joués sur scène lors des tournées dans la région de ce groupe de trois lycéens. C'est ainsi que Fat Possum, le label des indépendants, les repère, et que leur deuxième disque, A Flourish and a Spoil, sort en 2015.

 

Mais cela ne leur suffit pas, et les trois compères fourmillent d'idées, expérimentent, cherchent à s'améliorer, et embarquent dans l'aventure en 2016 un second guitariste et quatrième membre, Pat Cassidy.

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Avec Popular Manipulations, en effet, les choses sont bien différentes de leurs deux premiers essais. D'après Rob Grote ce titre « fait allusion à la façon qu’ont les gens de se servir les uns des autres, dans le bon sens ou dans le mauvais, et à la façon dont on se manipule soi-même et les autres dans chaque interaction de la vie quotidienne ».

 

Sa voix claire sussure des chansons aux accents nostalgiques, avec un côté pop ethérée qui rappelle Muse, ou plus récemment le style entre pêche et émotion des Nothing but Thieves. Le lyrisme est heureusement vigoureusement soutenu par une batterie un peu lourde et deux guitares qui redonnent de l'énergie aux morceaux.

 

Les mélodies sont claires, pures, même les saturations rendent un son propre, avec une production signée John Congleton (qui a produit entre autres Franz Ferdinand, Blondie, Cloud Nothing...), un rendu net et bien coupé dans le style minimaliste Velvet Underground. En 11 morceaux, le style s'affirme, les quatre artistes se trouvent, entre shoegaze et pop.

 

Si vous ne deviez écouter qu'un seul titre pour vous faire un avis de l'album, la mélodie entêtante de «Ordinary Day» avec la guitare qui gémit derrière la voix lancinante ne lâchera pas vos oreilles.

 

Son petit goût aigre doux, comme toute la pop sucrée qui fait la signature de l'album, fait hésiter entre pendaison et headbang. On ne sait pas trop sur quel pied danser, et cette ambivalence laisse l'oreille en attente, et finalement, on réécouterait bien le tout. Comme ça, pour voir. Ça vaut le coup quand même.

 

Les Districts sont jeunes, et pleins de bonne volonté d'apprendre, assurent-ils. Ils ont encore beaucoup à découvrir, à essayer, mais la technique et les idées dont ils font déjà preuve ne peuvent que présager d'un bon avenir.

 

À venir écouter sur scène à Paris le 13 septembre pour constater cela par soi-même !

 

Popular Manipulations est sorti le 11 août chez Fat Possum / Differ Ant

Crédit photo : DR

NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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