Après avoir fait sensation dans les festivals estivaux européens, ayant suscité aléatoirement enthousiasme ou dégoût, sans laisser, à quiconque, la moindre chance de demeurer indifférent, HMLTD poursuit l'édification de son œuvre visuelle avec la publication du clip de "Satan, Luella and I", single dévoilé au début du mois de septembre.
Avec ce nouveau titre, HMLTD place son nom tout en haut de la liste des héritiers les plus créatifs de David Bowie, remettant au goût du jour l'esthétique androgyne-alien des années Ziggy Stardust, tout en l'approfondissant, la modernisant rigoureusement. Il en résulte une œuvre hybride, profondément actuelle, à mi-chemin entre la SF foutraque gavée de synthés des Moonlandingz, et la poésie sombre de l'indémodable Nick Cave, dans sa faculté à aborder le burlesque kitsch avec un sérieux indéfectible.
Comme le groupe l'avait confié à La Grosse Radio lors de son passage aux Eurockéennes, la vidéo prend une place importante dans le projet du sextet ; dès lors, nous ne serons pas étonnés de constater le soin méticuleux accordé au clip de "Satan, Luella and I". Les images y sont magnifiques, et les thèmes, formidablement anachroniques – autant que la musique elle-même qui, tout en proposant quelque chose de sensiblement différent de ce que l'on connaissait de HMLTD, s'impose par la qualité de son écriture, et trouve finalement sa place en dévoilant un aspect plus romantique des Londoniens, que l'on avait déjà soupçonné à la vue des formidables dentelles de leurs costumes de scène baroques.
Crédits photo : Thomas Sanna