Un cube flottant avec une bouée à facettes au plafond... bienvenue dans le Petit Bain, qui accueillait le 13 septembre les quatre musiciens de The Districts, après le passage des Murlocks pour chauffer doucement la scène.
Pour un soir de semaine, le public était assez dense, dès le début du concert, et prêt à bouger et scander les paroles, surtout au premier rang. Les groupies se démenaient juste sous les micros, et les musiciens semblaient heureux, ou en tout cas très polis, remerciant la foule après chaque morceau.
Rob Grote, croisement d'un chanteur et d'une centrale électrique, laissait fuser son énergie, et sautillait nerveusement d'un élan qui aurait largement pu convenir à des mélodies bien plus dynamiques que la pop servie ce soir-là, accompagnée d'une batterie nonchalante.
Mais ils avaient la banane... lancée dans le public par le guitariste, dont seule la peau lui est revenue quelques secondes plus tard.
Avec deux guitares et une basse à réaccorder sans cesse, le style shoegaze n'a jamais aussi bien porté son nom : les trois musiciens sur le devant de la scène ont passé plus de temps à se réajuster en regardant leurs tennis qu'à jouer ; temps pendant lequel le batteur à l'arrière devait meubler, avec talent, mais sans grande conviction.
Toutefois, au premier rang, les groupies faisaient «hiii» sans discontinuer, et la tension provoquée à la vue des sursauts d'énergie du chanteur forçait les plus impassibles à se dandiner. La moyenne d'âge dans le public était bien plus élevée que celle des musiciens (ce qui n'est pas difficile), mais nous avons trouvé cela bien mou, impossible à faire décoller.
Ce n'est que sur la fin, au moment du rappel, que les Districts ont semblé s'agiter, laisser exploser leur énergie contenue.
Ils savent jouer, et bien ; ne reste plus qu'à faire coincider leur rage et leur rythme, et ce groupe va décoller bien haut.