2 ans après la sortie de leur quatrième album, les Américains de Our Last Night sont de retour avec un nouvel EP. Rappelons-le, le quatuor de post-hardcore est avant tout réputé pour ses reprises rock / metal de chansons pop, electro, ce qui passe à la radio, en somme. Composé des deux frères Trevor et Matthew Wentworth, de Tim Molloy et d’Alex Woodrow, le groupe a construit sa notoriété grâce à des talents d’arrangeurs hors du commun.
Lorsqu’il s’agit de reprendre des tubes de Justin Bieber, Taylor Swift ou encore Ed Sheeran, Our Last Night répondent présent et postent sur YouTube des reprises absolument étonnantes tant elles sont souvent réussies. Les Californiens sont très doués pour ça, et le prouvent à chaque vidéo. Cependant, quand il s’agit de composer leurs propres morceaux, la tâche s’avère plus compliquée. Tous leurs albums sont auto-produits, et en général, le résultat est plutôt bon, mais pas transcendant.
Évoluant dans un style post-hardcore avec des influences plus pop et du chant crié, Our Last Night ont toujours signé de bonnes productions. Younger Dreams, leur précédent opus, était moyennement bon. Certains titres sortaient du lot, mais globalement, il manquait un truc. CE truc, qui ferait que le groupe monte d’un cran.
Cet EP relève un peu le niveau, à savoir qu’il regorge de morceaux intéressants et que l’on prend plaisir à écouter. Cela reste du Our Last Night, le style, les compositions de changent pas : la voix épurée et puissante de Trevor Wentworth fait des prouesses et les lignes de guitares sont toujours très techniques et mélodiques. À côté de ça, on a des morceaux assez lourds, frôlant le metal progressif : «Ivory Tower» par exemple.
«Common Ground», premier single, nous avait bien mis l’eau à la bouche. Avec une atmosphère planante, aérienne, Our Last Night avaient enfin réussi à écrire des riffs énergiques, puissants et des ponts instrumentaux dignes de ce nom. Mais tous les morceaux ne sont pas de ce style. Ou plutot, ils se ressemblent tous. Trop. Heureusement, sur les sept titres, quelques uns ont le mérite d’être différents, notamment «Ghost In The Machine» et son refrain fédérateur.
Il est assez complexe de juger un tel EP, car Our Last Night pourraient faire beaucoup mieux. Mais, en même temps, les morceaux, pris un par un, valent le coup d’oeil et sont impeccables. On comprend alors mieux pourquoi le groupe a fait le choix d’un EP. Un peu plus power pop que leurs précédents albums, Selective Hearing est un bon EP, sans être relativement exceptionnel non plus. On conseille tout de même : «Free Radicals» et «Ghost In The Machine», les deux points forts du disque.
Sortie le 9 juin 2017 chez Our Last Night (leur propre label).
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