On l'avait lu il y a un an quasiment, son bouquin. La France est Rock. Tu m'étonnes! Pascal Pacaly est de retour. Cette fois-ci, il nous entraîne dans le Paris des petites salles et autres squats, et nous fait vivre la face cachée de la lune, ce Paris qui vit dans l'ombre. Paris Rock Underground, son dernier livre en date, vient de sortir aux éditions Black-Out. Entretien avec un passionné.
Un an après "La France est Rock", qui n'est lui même pas le premier de tes livres consacrés au rock, tu récidive avec "Paris Rock Underground". Tu n'as toujours pas épuisé le sujet?
Tu sais que je vis à Sainté, 170 000 habitants... on a environ 200 groupes de rock et affiliés...alors, j'imagine même pas Paris... En soixante ans d'histoire rock, ce que j'ai écrit ne doit être qu'un centième, allez deux de ce qui se rapporte à Paris. D'ailleurs c'est très frustrant de ne pas pouvoir tout mettre. Il y a tant de groupes, d'artistes, de lieux...on pourrait faire cinq volumes, facile. Ce sujet est donc loin d'être épuisé, et c'est tant mieux : rencontrer toutes ces personnes, raconter toutes ces anecdotes : quel pied !
Cette fois-ci, tu es parti chercher plus dans le Punk, dans les musiques alternatives. C'est une suite logique dans ta démarche ?
Pas spécialement en fait. Je me laisse porter par le destin. La musique, de toute façon, c'est un arbre avec un tronc rock et des branches qui vont dans tous les sens : du punk au hard, en passant par le métal, etc etc. Et puis, autant que la musique, ce sont des histoires d'hommes et de femmes, de coeurs et d'âmes. Chaque époque à son courant musical mais les rêves, eux, sont les mêmes depuis la nuit des temps.
Car jouer de la musique, c'est quoi ? C'est d'abord faire passer un message, une envie, parfois une révolte ou un combat, parfois juste une envie de danser, de libérer son corps. Bien sûr, entre le punk et, par exemple, la variété, il y a un écart immense dans la vision de la société, de la vie aussi. Il était donc évident que j'allais continuer à gratter là dedans, dans le rock. Le vernis est tellement plus joli avec quelques mousses et quelques crêtes : c'est dans la volonté de se mettre de côté qu'on trouve le plus de combats à partager.
Photo : PPP
La playlist de ton livre, comme tu l'écris si bien, est composée d'artistes qui ont une solide expérience, et qui sont là depuis longtemps. Il n'y a pas de "jeunes" dans l'underground?
Mais si, mais si, il y a quelques chroniques consacrés aux "jeunes" groupes... Comme Twisted Oaks, Central Express, ou So was the Sun... J'y tenais d'autant plus que c'était une manière de vraiment faire le tour des choses comme il faut : on y apprend en effet que pour ces groupes, c'est parfois - souvent - assez galère sur Paris. Il faut un réseau... tout est tellement plus business. Les salles ne parient sur toi que si tu es un peu quelqu'un, que si tu ramènes du monde et donc du fric. Le passage consacré au groupe Twisted Oaks est très révélateur à cet effet.
Parmi toutes ces rencontres, si tu devais en faire sortir une du lot, ce serait laquelle, et pourquoi ?
C'est plutôt dur de choisir tu sais...chaque rencontre est passionnante : tu apprends des 70's jusqu'à aujourd'hui....tu parcours ces époques, tu découvres, tu comprends... c'est aussi l'un des buts de Paris Rock Underground d'ailleurs. Dans une France bercée yéyé-variété, c'est bon d'essayer de montrer à un plus grand public que le rock et le métal sont des musiques qui ont des âmes, qui ne sont pas destinées à finir entre trente secondes de yaourt et de lessives à laver...
Tu me disais qu'il y a un vivier rock à St Etienne, ta ville. As-tu prévu d'écrire sur le sujet, pour aider ces groupes à émerger?
Oui, je suis en plein dans un manuscrit. Comme je te disais plus haut est 170 000 à Sainté, mais il y a bien 200 groupes qui traînent autour du rock. Ce n'est pas tant pour aider à émerger que poser ça pour de bon dans un livre. En effet, quand tu discutes le coup avec des musiciens, tu te rends compte que tout ça se transmet oralement, mais un jour.... Donc je pars du principe que c'est mieux que ce soit encré dans un livre, ça restera pour les générations à venir. On n'oubliera pas. Devoir de mémoire en somme. Qui est aussi la démarche de Paris Rock Underground.
On sait ce sur quoi tu écris, mais on ne sait pas ce qu'il y a dans ton walkman. Qu'écoutes-tu en ce moment?
Là, au moment même où je t'écris il y a " White Pony" des Deftones. Après j'adore Bowie et toute la brit pop, et en Français ça va de Mass Hysteria à Eiffel en passant par Daytona, le dernier cd de The Off-Keys ou Eve's Bite un jeune groupe de hard rock stéphanois que je conseille à tout le monde.
J'aime bien quand tu parles de walkman : ça me rappelle ma jeunesse pourrie : heureusement qu'il y avait des walkmans pour faire coincer des bulles de rêves !
Tu écris sur le rock, mais pas uniquement. Quels sont tes prochains projets?
J'écris pas mal de poésie, c'est vrai... Mais je vais malgré tout continuer sur le rock encore un peu... "Sainté Rock" donc, mais aussi La France est (vraiment) rock, et toujours faire découvrir des groupes, des artistes, des âmes...
Paris Rock Underground, de Pascal Pacaly. Editions Black-Out
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Cadeau, le teaser du livre est en libre circulation. Et c'est tant mieux.