En 2005, alors que Paris ne jurait que par le rock ripoliné des babyrockers, Los Calaveras donnaient déjà dans le garage débridé. Après une pause de plusieurs années, où chacun s'est consacré à des projets personnels, les parisiens font leur retour. En avril, ils ont enflammé la Mécanique Ondulatoire et remettaient le couvert au Truskel. Un pub rock du côté des grands boulevards de Paname, où ils ont partagé la soirée avec les britons de Sisteray.
L'arrière salle du Truskel. Micro club comme il se définit lui-même... C'est là que cela se passe. Un format mouchoir de poche, mais pourvu d'enceintes mastoques. Aïe, on a oublié les indispensables bouchons… Tandis que les Los Calaveras s'installent, de jeunes drôles mâles et femelles, probablement venus pour leurs compatriotes Sisteray, massacrent joyeusement "Don't let me down" qui sort des baffles. Aurélien, barbu jovial à casquette occupé à régler son eastwood airline, s'empare du micro et reprend avec eux le standard des Beatles. John le chanteur, dandy à la silhouette féline chausse ses ray-ban, dégaine son tambourin de sa main gauche ganté de noir et siffle l'arrêt de jeu. Let's rock ! L'imposant Will, l'autre guitariste lance la machine, soutenue par Aaron aux drums. Trouvant le public bien trop loin à son goût, John l'exorte à se rapprocher. Comme si l'ambiance n'était suffisament chaleureuse, une machine à fumée crache ses volutes, pâle copie des fumées de cigarettes qui devaient envahir le lieu à l'époque où Los Cavaleros faisait ses gammes. Le son laisse à désirer pour le technicien régie, qui doit se glisser à quatre pattes sur scène entre les jambes du groupe pour faire ses réglages. Les aléas du métier dans les petites salles...
© Antoine H-B
John annonce "Falling down" le troisième morceau du set. Une nouvelle compo du groupe. "Lost your heart / Lost your soul / It isn't only rock n'roll". Message reçu fort et clair par le public qui commence à se trémousser. "Vous êtes chauds !" constate John. "À poil !" lui répond un petit rigolo. Il n'a pas tort. On serait mieux en tenue de plage ; le pic de chaleur de la journée se poursuit au Truskel. Los Cavaleros enchaine sur un autre titre tout aussi pêchu. Nous balance une autre nouveauté, "Give it to me" qui démarre bluesy pour bien s'énerver ensuite… John prend la pause sur fond de rock psyché, main gantée dans la poche tandis que William part dans un beau solo. Il descend de l'estrade qui tient lieu de scène et se colte gentimment au public ravi de cette promiscuité. "Hot pants", "Night of the whip", "Cocaine addict" et autre "Weird attraction", les titres des paroles de John connaissent les trois principes sacrés ; les mythiques sexe, drogue and rock n'roll ! Et si leur nouveau single a des accents stoogien, leur final convoque lui l'esprit du Grand Led Zep. C'était "Whole lotta love" pour tout l'monde ce soir là au Truskel !
© Antoine H-B
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