24h après son concert à Rennes, Anathema fait étape à Paris. Dans leurs valises, un nouvel album, The Optimist, pour lequel les Anglais se sont lancés dans une tournée européenne de plus de quarante dates. En 2015, leurs concerts au Trianon et à l’Église Saint-Eustache avaient été d’excellents shows. Ce soir, c’est le Bataclan que les Anglais investissent, pour plus de deux heures de concert. Avec en première partie, un groupe de chez nous, Alcest.
ALCEST
Le début du concert était annoncé à 20h sur les billets, mais c’est à 19h15 qu’Alcest commence à jouer, devant une salle forcement peu remplie. Le groupe attaque par "Kodama", le morceau-titre du dernier album, puis "Là où naissent les couleurs nouvelles", les deux parfaitement exécutés.
Comme à son habitude, le groupe est très calme et limite ses échanges avec le public. Alors on pourrait se demander quel est l’intérêt de voir Alcest en concert, si c’est juste pour voir le groupe derrière un rideau de fumée épaisse. Ce serait louper l’émotion provoquée par leurs morceaux, et la voix de Neige, toujours très propre en chant clair comme en growl.
Le chanteur lance quelques remerciements : "Merci beaucoup Paris, on est super content de rejouer ici, et on remercie Anathema de nous emmener sur leur tournée pendant deux mois." Des applaudissements nourris accompagnent les premières notes d"Autres temps". Le public est plus nombreux, et réactif dans les premiers rangs. Le chanteur annonce le dernier morceau de la soirée. Un petit "bouh" de rigueur du côté du public et c’est parti pour "Délivrance", de l’album Shelter. Avant de commencer, Neige, au milieu de la scène du Bataclan, tient à dédicacer le morceau. "Tous nos concerts à Paris sont spéciaux, celui là encore plus, pour des raisons évidentes."
Le groupe laisse la scène du Bataclan après une heure de concert. Neige revient seul pour un dernier salut. Si on peut juger un concert d’Alcest au nombre de gens qui pleurent dans les premiers rangs, alors celui-là était plutôt réussi.
Setlist :
Kodama
Là où naissent les couleurs nouvelles
Oiseaux de proie
Eclosion
Autre temps
Percées de lumière
Délivrance
ANATHEMA
C’est au tour d’Anathema d’entrer sur scène à 20h30 pile. Avant l’arrivée des musiciens, la salle est plongée dans le noir. Au fond de la scène, un grand écran affiche un décompte, puis une vidéo de plage. Daniel Cavanagh se place sur la gauche et lance un "Je t’aime Paris". Vincent Cavanagh arrive un téléphone à la main, pour filmer la foule. Après "San Francisco", les deux parties d’"Untouchable" ouvrent vraiment le concert. "Chantez !" demande Vincent, le public obéit en reprenant l’intégralité des paroles. Les deux morceaux permettent à Lee Douglas de faire entendre sa voix envoutante. Derrière elle, Vincent continue à fredonner les paroles.
Au fond de la scène, l’écran continue, et continuera durant tout le concert, de diffuser des vidéos que l’on pourrait regrouper dans la catégorie zen / relaxation / calme d’une banque d’image. Bref, de la pluie qui tombe au ralenti, un ciel bleu, des nuages, et autres images d'un intérêt assez limité.
Entre chaque morceau, Vincent prend un moment pour échanger avec le public. En français, il présente le nouvel album, The Optimist, et le groupe enchaîne sur trois nouveaux morceaux, "Can’t Let Go" "Endless Ways" et "The Optimist". Les nouvelles compositions sont bien accueillies. Elles sont forcement moins reprises par le public, mais autant applaudies que le tube qu'est "Untouchable".
Anathema est connu pour être un groupe propre sur scène, et ne manque pas à sa réputation avec bel enchaînement de "Thin air" de l'album We're Here Because We're Here et "Lightning song" de Weather Systems. Plus effacés, le batteur et le bassiste jouent eux aussi parfaitement leur rôle.
"Maintenant une chanson plus sérieuse, pour le gars avec le sweat Emperor au troisième rang" annonce Vincent Cavanagh avant d’attaquer "The Beginning and the End". "Closer" permet enfin au groupe de bien exploiter son écran, avec une tête robotique suivant la voix métallique de Vincent. Le morceau vient clore une heure et demi de concert. Mais Anathema n’allait pas en finir là. Après quelques minutes d’entracte, sans rallumer la salle, le groupe revient pour "Distant Satellites", puis "Springfield" et "Back to the Star".
Le chanteur demande le silence complet dans la salle et dédie le morceau suivant, "A Natural Disaster," aux victimes de l’attentat du Bataclan. L’écran devient noir et affiche les noms des victimes puis la devise de Paris, Fluctuat nec mergitur. Le groupe prend une longue pause, avant de finir sur "Fragile Dreams".
Après deux heures de concert et plus de seize morceaux, Anathema quitte la scène. Le groupe n’a rien offert de très nouveau à ses fans, la plupart des morceaux étant régulièrement joués en live. Mais les nombreuses interventions de Vincent Cavanagh en direction du public donnait une petite impression de nouveauté. Un concert sans vraie surprise donc, mais un beau moment d’émotion.
Setlist :
San Francisco
Untouchable part 1 et 2
Can’t Let Go
Endless Ways
The Optimist
Thin Air
Lightning Song
Dreaming light
The beginning and the End
Universal
Closer
Distant Satellites
Springfield
Back to the Star
A Natural Disaster
Fragile Dreams
Photographies : © Nidhal Marzouk - 2017
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