La tournée des INOUIS du Printemps de Bourges passait par Lyon, mercredi 11 octobre dernier. Il s’agissait donc pour les gagnants du Tremplin de se retrouver ensemble sur la même affiche, afin de se produire dans différentes salles de France. Nous avons pu nous rendre au Ninkasi, où Eddy de Pretto, Lysistrata, Clément Bazin et Last Train étaient venus divertir un public Lyonnais très éclectique.
Eddy de Pretto
Eddy de Pretto, qui avait fait son apparition dans Quotidien de Yann Barthès sur TMC deux jours avant de se produire à Lyon, avait gros à jouer auprès d’un public qui l’attendait de pied ferme. Le chanteur au style oscillant entre variété française, rap et instru modernes ne s’est pas dégonflé devant cette salle comble du Ninkasi Kao.
iPhone à la main, Eddy déroule ses titres en passant par “Kid”, “Jungle de la chope”, “Fête de trop” ou encore “Beaulieue”. Suivant les rythmes de son batteur à merveille, il ne laisse place à aucune fausse note et emmène son public dans un voyage au son de ses paroles poétiques et profondes. Eddy de Pretto a sûrement fait forte impression chez les Lyonnais ce soir et s’inscrit dans la liste des artistes à suivre de près.
Lysistrata
C’est au tour du jeune groupe Français d’en découdre. Le trio est disposé assez bizarrement : les 2 chanteurs se font face, et ne sont presque jamais face à nous. Avec plusieurs EP prometteurs à leur actif, nous nous attendions à une prestation plutot excellente de leur part. Et nous n’avons absolument pas été déçu une seconde.
Dès les premières notes, Lysistrata envoient du lourd : la guitare est forte, incisive et la basse proéminente est jouée avec brio. Les jeunes ont du talent, et ne sont pas là par hasard. Le chant alterne entre les 3 compères, tantôt crié, tantôt clair. Et alors que le batteur joue ses rythmes effrénés, guitariste et bassiste semblent se parler, se répondre en alternant leurs parties vocales respectives.
Dans les premiers rangs, le public est conquis : «Putain, ça déménage!» ou encore «Ils sont forts!», on entendra plusieurs remarques de ce type. Parfois, les morceaux bénéficient de breakdown longs, trop longs. Mais le reste est à couper le souffle : on a rarement vu d’aussi jeunes gens aussi percutants, tant dans l’instrumental que dans leur prestance scénique. Le groupe a de bonnes idées, sait se montrer ultra convaincant et on attend la sortie d’un album complet pour mesurer leurs véritables capacités.
C’est avec «Asylum» que Lysistrata terminent leur set, et on ne peut qu’être conquis par la prestation du trio : du rock pur et dur, avec des influences Nada Surf et quelques fois plus hardcore avec le chant parlé. Le groupe est sans aucuns doutes la meilleure surprise de la soirée.
Clément Bazin
Pendant que la tête d’affiche se prépare, c’est Clément Bazin qui monte sur scène afin de délivrer aux Lyonnais un sorte d’interlude. Le beatmaker est connu pour avoir tourné pendant longtemps avec Woodkid, et nous fait gentiment patienter avec ses sons électro et ses instrus intimistes. D’habitude, ce genre d’artiste est programmé en fin de soirée, et il aurait peut-être fallu en faire de même pour cette mini tournée des Inouis.
LAST TRAIN
On ne présente plus les rockeurs alsaciens de Last Train. Longtemps adulés pour leur rock ’n roll simple efficace, ils sont aussi sujets à de nombreuses critiques (leur attitude scénique dérange, peut-être, on ne sait pas trop). Ce soir, on peut affirmer que la plupart des personnes présentes étaient venues applaudir le quatuor. C’est avec «Weathering» que le groupe choisit de faire son entrée, et le public est déjà aux aguets. On scande le nom du groupe, on frappe fort dans nos mains et on découvre en live certains titres du dernier album, sorti en avril.
L’excellente «Between Wounds» retentit et Last Train semblent prendre autant de plaisir que ses fans. Avec des mélodies prenantes et des parties plus douces, plus posées, le groupe sait mener un show digne de ce nom et mettre une ambiance de folie. «Holy Fire», «Way Out»… tous les meilleurs morceaux sont joués, et quand c’est le moment de se dire au revoir, on regrette que le groupe n’ait pu jouer plus longtemps.
Jean-Noel Scherrer, chanteur charismatique, en profitera même pour remercier le public lyonnais de toujours répondre présent, et ajoutera même : «On adore tellement cette ville qu’on s’est presque tous installé ici!».
Un concert de Last Train, c’est toujours aussi énorme : les sourires se lisent sur tous les visages, la sueur et la transpiration se ressentent, la recette pour show réussi a été respecté à merveille.
Merci aux Inouis du Printemps de Bourges ainsi qu'a Cold Fame Records pour les accréditations.
Crédits photo : Florentine Pautet