C’est un album qui sent bon la poussière du désert nord – chilien. Avec son quatrième album Sonora, le groupe sud-américain Vuelveteloca nous entraine dans un rock garage mâtiné de psychédélique. Une sorte de Queens of the Stone Age hispanophone qui vaut le détour !
Une piste de sable poussiéreuse, un camion qui brinqueballe sur les cahots du chemin, et l’auto-radio qui joue un morceau aux guitares qui grincent. C’est à peu près ce qu’on imagine quand on ferme les yeux en écoutant Sonora, le nouvel album du groupe chilien Vuelveteloca.
Cet album montre, s’il en était encore besoin, que le rock garage n’est pas l’apanage du sud des Etats-Unis, loin s’en faut. Dans cet opus, les guitares distordues grincent à souhait, évoquant fréquemment Queens Of The Stone Age.
La plupart des chansons sont brutes, directes, assez rentre-dedans, terriblement efficaces, notamment sur les premiers titres, l’accrocheuse chanson d’ouverture "La Niebla", qui donne envie de chanter à tue-tête dans le camion précédemment mentionné (note : penser à acheter un camion), et la suivante "Alta Montaña" dont le rythme finir par hypnotiser auditivement.
D’autres chansons sont plus aériennes, comme "Ataque Massivo", qui s’adjoint les services d’un clavier pour faire planer l’ensemble et fait progressivement monter la tension, se lance dans un passage un peu plus musclé, revient sur un passage aux accents chimériques avant de monter de nouveau en puissance. La voix à la fois éthérée et métallique du chanteur Tomas Olivos (par ailleurs dessinateur, si ça vous intéresse) fait d’ailleurs plus naturelle sur ce type de morceaux que sur ceux plus bruts. Mais l’alliance de son timbre et des guitares lourdes crée un contraste intéressant qui confère une identité propre au groupe.
Beaucoup de morceaux jouent aussi sur le contraste rythmique, montent en puissance, languissent, trainent de façon délicieusement énervante avant d’exploser, puis repartent planer avant de revenir montrer une pointe d’énervement.
Et puis il y a des morceaux qu’on ne sait trop où classer, comme ce "Carnaval" et son rythme saccadé et magnétique. Ou "Chepical", avec sa voix sourde doublée de chœurs fantomatiques, tandis que les arrangements oscillent entre un déferlement garage et un clavier à la timide inspiration symphonique.
La fin arrive sur "Cientologia y altiplano", l’ultime chanson, un morceau de bravoure de près de huit minutes, qui garde ces mêmes arrangements tantôt planants tantôt bruts de décoffrage du reste de l’album et donne l’impression que le temps s’est arrêté.
L’album subjugue de bout en bout, donne envie d’y revenir encore et encore. Plus garage que les quatre albums précédents de la formation, il semble à première vue plus brut et plus accessible, mais offre aussi une plus grande variété tout à fait bienvenue. Cela fait du bien d’entendre des guitares se déployer et s’assumer sans complexes sans se départir d’une certaine recherche musicale. Bref, on part sur les pistes sinueuses en compagnie du groupe sur le champ. Avec ou sans camion.
Tracklist
1- La Niebla
2- Alta Montaña
3- Ataque Masivo
4- Carnaval
5- L.A.
6- El Lado Frio
7- Tormento
8- Chepical
9- Cientologia y Altiplano
Sorti le 27 octobre chez Fuzzclub