Dans un mail d'un attaché de presse de l'an dernier, l'on nous disait "pour les fans de Shaka Ponk, Muse, Linkin Park", c'est bien ça, un groupe de jeunes pour des jeunes. L'on ne dénigrera absolument pas leur énergie folle, leur entrain joviale, leur fougue étonnante. Mr Yéyé est un vrai groupe de scène. Et le public le prend comme tel, un vrai groupe pop, au sens où son public vit le même concert qur le groupe, connait toutes les paroles, où tout le monde fait corps. En revanche, après une tournée rapide de 11 dates, de leur propre aveu, le groupe est fatigué et l'on a pas l'impression d'assister à leur meilleur concert. Il faut donc lire la suite comme telle. On retentera notre chance une prochaine fois.
Grosse et étonnante ovation du public d'entrée de jeu. Intro basse batterie rutilante. Vocalises du chanteur. Grosse agitation dans la fosse. Le chanteur prend place debout sur les retours et nous chante en français depuis le royaume des morts. Il joue au "garçon sérieux". Le public, jeune, chante le refrain en chœur. Une première fan, ventre nu, monte sur scène pour se coller au chanteur, puis part en slam.
Le sol du Nouveau Casino tremble au rythme des sauts du public, derrière la musique est dense. Le groupe enchaîne avec un rap rock puis nous arangue pour foutre le bordel, d'une voix aigüe. Le guitariste nous arrose de riffs roulants. Le batteur aime jetter son regard et ses baguettes au ciel. Du gros Rock classique et contemporain, une pêche folle, l'équation est bonne face à ce public jeune qui lance des "à poil !" pendant que le chanteur lance un "Bouge ton boule" bien funky en français. Et c'est le deuxième slam d'un mec torse sans poil en kilt qui arrive. Le chanteur n'a "plus les mots".
Là, le public est accroupi puis sur une annonce du chanteur se met à sauter sur un air pop rock guilleret. Le chanteur n'a toujours pas les mots, c'est lui qui le dit. Parmi les quelques trentenaires présents, on se sent vieux. C'est tellement frais et fougueux, mais en même temps le chanteur se plaint d'enchaîner 11 dates avec peu de répos. Snif. Et il annonce un morceau prétentieux, on est perdu. C'est bien, on ne ressent pas grand chose. C'est bien foutu, y a des boucles de guitares invisibles. Mais que c'est post-adolescent ! "Je ne suis qu'une étoile au dessus de ton onde".... Coin coin.
Et le chanteur joue les fiers à bras sur les retours. C'est bien. Le fantôme de Kyo n'est pas loin. C'est pas mal mais on sent qu'il manque quelque chose. Et pourtant le single nous avait séduits. Raté. C'est surfait et fade en même temps. Comme un manque de précision ce soir. Ah, on nous annonce "Idole" du nouvel album, peut-être que ça ira mieux. Le chanteur veut la faire en acoustique pour "que l'émotion passe plus". Mouais. La guitare acoustique est de sortie, pour quelques notes... Le public connait déjà les paroles simples. "Tu as l'air gentil et un brin innocent", c'est bien le problème ! Un second chanteur se pointe, voix grave pour pas grand chose... On passe.
Les musiciens et le public ont l'air très satisfait. Tant mieux pour eux. On abandonne lors d'une ballade en guitare voix. Le public est assis, nous n'y sommes plus. La suite du show sera toujours aussi percutante, vibrante, le chanteur allant même se tenir debout sur le bar pour être au plus près de son audience, il y met tout son coeur, le public en redemande. Une bonne partie du public, éprouvée, restera d'ailleurs longtemps après le concert pour savourer l'after avec le groupe.
Crédit photo : Alexis Gloaguen