Rencontre avec The Buns

Vous allez lire l’histoire de Molly & June, Molly Jin et June Cooper… Mais la bande son de cette rencontre avec Julie Gomel et Émilie Rambaud aka The Buns, c’est pas vraiment du Gainsbarre… Plutôt de bons gros riffs garage, boostés par deux voix certes cristallines, mais bien pêchues. Chic et choc, le duo guitare / batterie. The Buns a littéralement enflammé le mois dernier le Bus Palladium lors du MaMa 2017… Elles ont remisé au dressing leur panoplie de dactylo-rock des débuts. Plus besoin de se cacher derrière un costume, même pour la bonne cause. Elles sont de super womens et de sacrées rockeuses ! Et s’il vous fallait une preuve supplémentaire après la lecture de cette interview, sachez que leur premier best of sortira bientôt… en Angleterre !

 

LGR June, Molly. Question bateau. Comment vous-êtes vous rencontrés ?

June On s'est rencontrés en 2010 lors de la tournée du chanteur Ludéal. Molly était aux claviers et moi à la batterie. Et nous faisions toutes les deux les choeurs.

LGR Et c'est là que vous avez décidé de créer votre duo ?

June Non, pas à ce moment là. C'est venu après la tournée qui a suivi, avec Aaron. Molly s'était mise à la guitare et avait donc envie de faire du rock. On a commencé par des reprises, Little Barrie et d'autres… Et vite mises à composer. Une copine cherchait du monde pour la Fête de la musique. En un mois et demi, on a du créer dix chansons, un concept, un groupe, quoi…

LGR Sacrément rapide comme enchaînement…

Molly Un sacré challenge, tu veux dire !

LGR Puisqu'on évoque votre passé musical, un de nos informateurs nous a glissé que l'une de vous deux se cachait derrière l'un des masques du duo Sparrow and Nightingale…

June Hey, il est bon votre informateur ! C'est mon groupe le moins connu, je pense… Oui, c'était moi Nightingale.

LGR Votre background musical, autodidacte ou conservatoire ?

Molly On a une formation de conservatoire toutes les deux. Moi au piano et j'ai pris également des cours de chant lyriques. Et une fac de musicologie, mais c'est pas ça qui m'a appris à faire du rock n'roll ! La guitare, c'est venu plus tard, avec mon père.

June Conservatoire au collègue, percussions classique et batterie. Cours individuels ensuite… Et ensuite, l'école ATLA.

The Buns © A. De Bonnechose
Photo © A. De Bonnechose

LGR Si on joue au jeu des références et on vous dit… Royal Blood ?

Molly Oui !! On les a rencontré au Printemps de Bourges en 2014. On jouait l'après-midi pour les Inouïs dans la même salle, au 22 d'Auron. Et Emily m'a dit, eux, faut les voir !

June On a pris une bonne claque ! C'était avant qu'ils soient connus. Il y avait seulement une trentaine de personnes dans la salle. Les pros étaient ailleurs, au bar sans doute…

Molly On est allé les voir après leur set, pour leur filer notre disque. Le chanteur était présent lors de nos balances et avait bien apprécié.

June Et on a fini la soirée ensemble. Mais on te dira ce qui c'est passé ensuite ! (rires)

LGR On continue à jouer. Led Zep ?

Molly Bien sûr ! Mon père était fan et joue dans un groupe qui fait des reprises de Led Zep, de Deep purple

LGR C'est ce qui t'a amené à vouloir jouer du rock justement ?

Molly C'est pas venu tout de suite. J'ai d'abord commençé par le folk…

LGR Et toi, June ?

June Je faisais partie d'un groupe à La Rochelle, rock à tendance funky…

The Buns © A. De Bonnechose
Photo © A. De Bonnechose

LGR Vous avez abandonné votre look dactylo-rock fifties des débuts. Ce n'était plus raccord avec votre musique, moins conforme avec l'image que vous souhaitez renvoyer ? 

Molly Il y a un peu de tout ça… On a notament arrêté à cause du côté "logistique". On passait une heure à se préparer avant le show… Et le tailleur comme costume de scène, c'était cool comme contraste avec la musique, mais très contraignant pour bouger… On s'est aussi dit qu'on allait finir prisonnières de ces personnages. Ces versions super-héroïnes de nous-mêmes nous avaient bien aidé au début. Mais maintenant plus besoin de costumes, nous sommes de super-héroïnes !

June On a fait comme les secrétaires que l'on évoquait dans les textes, on s'est affranchi ! Bon, moi j'ai gardé le chignon car je n'ai pas la chevelure rock n'roll de Molly !

Molly Les filles et leurs cheveux, éternel problème ! Ça peut tout changer…

June Chez les mecs aussi !

LGR Sentiment partagé… Les rockers se doivent de signer leurs coupes, qu'elles soient jusqu'en bas du dos ou à l'iroquoise ! Revenons sur votre premier album. Il a été produit par Liam Watson (White Stripes, The Kills). Pourquoi ce choix ?

June Parce qu'on voulait un son brut, de la prise live et en analogique. Et un vrai réal qui allait chercher à nous rendre plus d'efficace. Jouant à deux, on avait tendance à en rajouter et on était donc prêtes à épurer nos compos.

Molly On gardait l'essentiel. C'est sa manière de travailler de toute façon et on lui faisait entière confiance. C'est que nous recherchions, en plus de refiler la tâche à quelqu'un d'autre.

LGR Tout a été pris en live donc…

Molly Pour les prises guitare / batterie, oui. Et les voix en même temps dans le même studio. Super confort...

June Et c'était que deux prises par morceau. Pas de temps pour chipoter !

Molly Un parti-pris qui nous allait bien. Il y a forcément des erreurs, des couacs avec l'analogique mais c'est ce qui en fait le charme.

LGR Vous n'avez vraiment été que tous les deux à enregistrer ?

Molly Il y a deux petites basses cachées, bien discrètes… On vous laisse les trouver !

The Buns © A. De Bonnechose
Photo © A. De Bonnechose

LGR Votre premier EP "True story of Molli Jin & June Cooper" est récemment ressorti en Angleterre chez Well Suspect…

Molly Non, c'est notre premier Best Of !

June Un mélange de nos deux premiers EP et de l'album en fait…

Molly On avait rencontré ce label il y a quatre ans de cela, mais on n'était pas encore prêtes… Et nous nous ont relançé à la sortie de l'album.

LGR Vous avez conquis Londres et avez même déjà tourné en Italie…

June Oui, l'Italie du Nord et la Sicile. Et en décembre le sud.

LGR Vous êtes de vrais adeptes du Do It Yourself et avez même tourné vous-même le clip de "Stockholm"…

Molly On n'avait ni tune, ni personne disposé à le faire gratuitement. On l'a donc fait nous-même avec notre Iphone, en mode selfie et avec l'appli 8mn !

LGR Et le résultat est là, très pro et qui illustre parfaitement le thème du morceau !

Molly C'est comme si on s'était filmé en étant réellement enfermées dans cette cave. Il se trouve qu'il y avait une batterie et une guitare, on ne sait pas trop pourquoi…

LGR Sans doute pour ne pas s'ennuyer, même en étant séquestrées !

June Ça doit être ça ! (rires)

LGR Vous faites également des reprises : "Miss you" des Stones et "Do you wanna touch" de Joan Jett…

June Hey ! Comment as-tu appris ça ? On l'a joué que deux ou trois en Angleterre. Joan Jett, on adore. Pour son côté hyper frontal notamment…

LGR Comment votre duo est-il perçu au sein d'un monde de la musique, qui est tout de même un tout petit peu macho…

June Pas du tout !

Molly On ne voit pas du coup ce que tu insinues par là ! C'est une question qui revient souvent et à laquelle on adore répondre.

June Quand ce sont deux mecs qui jouent ensemble, personne ne se pose la question. Et pour deux filles, c'est forcément un choix ! Alors qu'il s'agit juste d'une rencontre et que ça matche….

Molly On suscite également cette question également car il y a peu de duo de femmes. A part les Brigiite auxquelles on nous compare…

June "Vous êtes comme les Brigitte !", ben non…

Molly Lorsqu'on arrive sur une scène, on sent parfois une petite tension côté gente masculine.

June Qui ne savent pas trop comment nous prendre, qui ont peur qu'on fasse nos princesses…

Molly …Ou qui nous expliquent comment fonctionne un ampli ! On se marre bien dans ces moments-là…

June On s'est servi de notre formule duo. Nos textes sont très féminins. Si nous avions été un groupe mixte, les thèmes auraient très différents...

LGR Il y a effectivement assez peu de groupes de filles. Vous connaissez The Darts, un groupe d'Arizona avec Nicole Laurenne et Christina Nunez, deux ex-Love Me Nots ?

June Oui ! On a joué avec les Love Me Nots. Elles ont formé un groupe, super !

LGR Vous jouerez peut-être avec elles si elles reviennent en France… Après avoir tourné en Italie d et fait votre release party londonniene, vous avez peut-être un embryon de nouvel album ?

June Oui, mais alors vraiment un embryon… (rires)

Molly Un embryon chacune, un titre chacune !

LGR Vous écrivez toutes les deux donc ?

Molly Oui, on part de nos idées mutuelles et on les travaille ensuite ensemble… Un vrai duo binôme, quoi !

LGR Merci à vous Molly and June !

Pour écouter The Buns, c’est ici et pour suivre leur actu c’est là !



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