MAJ du 06/12/17
L'annonce du prochain album de Ty Segall vient de tomber : Freedom's Goblin sortira le 26 janvier prochain chez Drag City Records.
Comme le Californien nous y a habitués, il devrait s'agir d'une nouvelle surenchère musclée sur sa propre discographie ; peut-être aussi sur celle de ses « concurrents » les plus sérieux de la scène indie – les Oh Sees (ou OCS ou quoi que ce soit), leurs sorties multiples sous différentes graphies, ou les nouveaux hype King Gizzard and the Lizard Wizard, avec leurs déjà quatre albums épiques en 2017.
Du côté de Ty, on annonce donc un double album, « quatre faces de vinyle » plus exactement, où se répartiront 19 titres présentés par la maison de disque comme issus d'une véritable entreprise libératrice, par l'artiste, pour son public. Cette idée récurrente de la liberté, relative à la création principalement, entre en parfaite cohérence avec la grande variété des titres déjà rendus publics : "Alta", "Meaning", "My Lady's On Fire", "The Main Pretender", liste à laquelle s'ajoute désormais le titre bleu "Every 1's a Winner". Comme avec son Emotional Mugger de 2016, le projet de Freedom's Goblin semble consistant, et son bagage thématique, bouclé avec application. Le communiqué indique notamment que l'auditeur pourra suivre « cinq à six personnalités à part entière, indifférentes aux conventions et à la continuité », ce qui apparaît comme la révélation de la signification du code couleur avec lequel Ty Segall s'est amusé à teaser son public depuis maintenant plus de deux mois.
Un sixième extrait a également été révélé sur le plateau de Conan, où Ty Segall a interprété, entouré de son désormais Freedom Band, le titre "Fanny Dog".
Crédits photo : Denee Segall
MAJ du 08/11/17
Ty Segall poursuit tranquillement son color run musical, avec la publication, sur sa page bancamp, d'un carré rouge, agrémenté d'un nouveau titre. "My Lady's On Fire", une belle ballade pop d'un autre temps qu'il traîne en tournée depuis plusieurs mois, n'a pas grand chose à voir avec le précédent "Meaning", si ce n'est l'éternelle curiosité des choix de production dont le Californien s'est fait le spécialiste, cette affection pour la fracture matérialisée ici par le point de colle entre l'introduction et le reste de la chanson, deux parties constituant une continuité logique mais présentant des sons, un mix et un tempo différents.
23/10/17
Infatigable, prolifique, créativité débordante, productivité étonnante, et autres termes inlassablement associés au nom de Ty Segall : passons rapidement sur l'éternelle introduction visant à rappeler à quel point Ty Segall bouscule, depuis que l'on s'intéresse à lui, les codes de fréquence de publication.
S'il aura finalement réussi à user la plupart des journalistes, rédacteurs, blogueurs et autres scribouillards, qui ne parviendront plus désormais à renouveler le vocabulaire employé pour évoquer son actualité permanente, le Californien est, lui, loin de stagner ; quand les articles se ressemblent tous, les œuvres présentées ne correspondent elles en rien à cet ennuyeux modèle. La preuve avec "Meaning", nouveau titre voyant l'artiste revenir à ses expérimentations visant à l'explosion du format pop, ainsi qu'à son amour pour la prise-par-surprise de son auditoire.
Et ça fonctionne, tout au long des trois minutes : si la fracture centrale entre les guitares gambadant joyeusement dans les prés sur fond de rythmique tribale, et la disto botte-cul qui leur succède, interpelle évidemment, c'est bien la présence inattendue au chant de Denée Segall, épouse du Ty, qui retient toute l'attention ; une performance impeccable, à la puissance et à la fureur exemplaires.
Meaning, avec son visuel jaune uni dont on ne sait trop quoi penser, fait suite à Alta, titre tout aussi étonnant et au visuel tout aussi uni, publié fin septembre.
Crédits photo : Larry Hirshowitz/KCRW