The Pretty Reckless est déjà de retour en France moins d'un an après son dernier passage en tête d'affiche dans notre belle ville de Paris. Nous étions au Bataclan en janvier dernier et ce soir c'est la magnifique salle du Trianon qui accueille Taylor Momsen et ses compères pour une nouvelle tournée en promotion de Who you selling for? malheureusement sans la première partie prévue, The Cruel Knives. On espérait des nouveautés dans la setlist et The Pretty Reckless ne nous aura pas déçu, retour en mots et en images sur cette soirée.
Suite à l’annulation de The Cruel Knives quelques heures avant le concert dû à des problèmes de transport, nous arrivons au Trianon sans savoir ce qui nous attend pour la première partie de The Pretty Reckless. C'est finalement avec surprise que nous voyons apparaître sur scène une chanteuse accompagné d’un guitariste. Il semble donc que c’est au duo de relever le défi de chauffer le public.
Rapidement la chanteuse nous explique qu’ils ont été appelés il y a deux heures et qu’ils vont faire de leur mieux pour nous préparer au groupe suivant ! Le duo enchaînera différents titres blues à la guitare acoustique, parfois à deux guitares, parfois guitare/voix. Le jeune public, qui ne semble pas avoir l’habitude de se genre de première partie, se laissera néanmoins emporter facilement par la puissante voix de la chanteuse et par les solos de guitare proposés.
Le set de la première partie durera une demi-heure avant de laisser place à l’excitation de l’attente pour The Pretty Reckless ! Le public ce soir est assez hétéroclite, beaucoup de jeunes spectatrices sont là pour une seule personne : Taylor Momsen (on a arrêté de compter le nombre de fois où on aura entendu le nom de la frontwoman pendant l’attente), puis au fond de la fosse hurlant à gorge déployée un certain nombre de métalleux (que l’on retrouvera certainement au Hellfest) qui essaient tant bien que mal de mettre l’ambiance avant le concert.
C’est donc dans une ambiance en demi-teinte que les lumières s’éteignent et que la musique d’intro de "Follow Me Down" commence. Les cris de Jenna Haze retentissent dans la sono et les musiciens rentrent sur scène au même moment. Il faut avouer que cette intro à le don de chauffer le public de toutes les manières possibles. Taylor arrive vêtu de son long manteau noir en cuir quelques secondes après le reste du groupe et c’est parti pour quatre vingt-dix minutes de rock pur et dur.
Si vous avez déjà assisté à des concerts de The Pretty Reckless, vous savez qu’en général l’ambiance dans la fosse est différente des autres concerts de rock, souvent peu de pogos ou crowdsurf, et bien ce soir l’ambiance est totalement différente puisque le public arrivera à faire bouger le sol du Trianon à force de sauter et bouger. C’est d’ailleurs bien plus agréable comme cela, pour le groupe aussi car c’est la dernière date de la tournée pour eux, et il semble qu’ils prennent du plaisir à voir les gens s’amuser autant sur leurs chansons. Ben Philips (guitare) et Mark Diamonds (basse) semblent s’amuser des quelques crowdsurfeurs et des bonds de la foule au vu des sourires sur leurs visages.
The Pretty Reckless déroule donc son set habituel sans encombre, à noter le retrait de "My Medicine" et "Living In The Storm" de la setlist du début d’année. Par contre, grosse surprise avec le retour en rappel de "Nothing Left To Loose" qui n’avait pas été joué depuis 2012. Cela semble faire plaisir aux fans dans la salle qui connaissent les paroles par cœur, Taylor laissera d’ailleurs le public chanter seul sur le second refrain.
Niveau performance il n’y a rien à dire, The Pretty Reckless reste une valeur sûre en terme de show, les musiciens se donnent sur scène et dégagent une énergie que peu de groupes de rock arrivent à dégager actuellement. Le quatuor sait jouer avec les ambiances de leurs chansons, et propose un show rock digne des grands groupes sans effets particuliers, si ce n’est un lightshow bien orchestré. Pas de pyrotechnie, pas de canon de fumée, pas de confettis, rien que la musique, les lumières et l’énergie des quatre musiciens ! Ben proposera un solo de guitare un peu plus long qu’à l’habitude mais ce n’est pas pour nous déplaire tant ce dernier est bon. Pour le reste, on savourera une dernière fois le solo de batterie de Jamie au milieu de "Fucked Up World" avec ses sonorités funky-electro-dub-rock, qui en fait un des solos de batterie le plus fun et intéressant à écouter et regarder.
Le concert se finit donc sur "Fucked Up World" après environ une heure trente de show comme on les aime. Il en ressort une chose - et tout le monde s’accordera sur ce point -, c'est que malgré une partie du public venue voir The Pretty Reckless parce que Taylor Momsen jouait dans Gossip Girl, les Américains sont aujourd’hui un nom incontestable de la scène rock alternative.
© Photos Rodolphe Goupil / 2017
