Fin de tournée pour les Washington Dead Cats. Un peu plus d'un an et demi que leur album, Under a Crole Moon, voyage de scène en scène. Matt Firehair et sa bande de joyeux déglingos s'offrent une dernière sortie à la Maroquinerie, avant de ranger cet album et de repartir vers d'autres aventures. Et pour que la fête soit complète, ils ont invité deux groupes qui ont partagé la scène avec eux : les jeunots de The Ziphead, et les anciens de The Outcasts. Tout ça pour une soirée qui a retourné - une fois de plus - la Maro.
The Ziphead
C'est une habitude, les concerts démarrent tôt, très tôt. Même plus le temps de vérifier la température de la cervoise que les premières notes résonnent déja. Sur scène, The Ziphead a déjà démarré. The Ziphead, ce sont 3 londonniens, qui prouvent que le Punkabilly n'est pas réservé aux anciens. Gretsch en bandoulière, contrebasse d'avant en arrière, et batterie qui sait y faire. The Ziphead, dur comme du fer.
La Maroquinerie se remplit doucement. L'horaire est un peu matinal, néanmoins le public porte un bel intérêt à la prestation. Il faut dire qu'à la guitare, Ray Waters tripote bien. Un jeu inspiré de Brian Setzer, en un peu plus énervé, plus distordu, et une agilité Rock'n'Roll qui énervera tous les guitaristes présents dans la salle. Section rythmique classique et efficace, avec ce son si caractéristique de contrebasse, propre au Punkabilly.
The Ziphead aura sorti un set convaincant, qui donne envie d'y retourner. Pour guetter leurs sorties, il faudra aller sur leur site ou sur leur page Facebook.
The Outcasts
Le Punk a encore quelques légendes bien vivantes. Parmi elles, the Outcasts. Irlandais de Belfast, Punks de la première heure, Greg Cowan et sa bande sont remontés sur scène ces dernières années, après une longue pause de quasiment 30 ans. Mais le Punk, c'est comme le vélo ou la machine à tricoter des chaussettes en scoubidou, ça ne s'oublie pas.
Alors quand The Outcasts prennent la scène, les réflexes sont là, pas besoin de chercher ses marques. On est à Belfast, on est en 1980, les émeutes sont partout, et on écoute du Punk. Voyage dans le temps. Côté son, impeccable. Côté énergie, pas mal non plus. Visiblement, le Punk, ça conserve. Le jeu de scène de Marty Cowan à la guitare, tout en énergie, est teinté d'un anachronisme latent, mais tellement de plaisir! La guitare partagée avec the Ziphead est toujours aussi efficace, moins dans la dextérité certes, mais précise en diable.
Le second guitariste, seul des frontmen non issu de la famille Cowan, facile à deviner d'ailleurs car il ne porte pas le même nom (même si ce n'est pas une preuve mais l n'est pas la question) a également bien révisé. Ca joue Punk, ça vit Punk, ça sent le Punk.
Que ce soit dans les interventions entre les morceaux, ou dans l'expressivité sur sa basse et à la voix, le deuxième frère Cowan aura animé le set plus qu'honorablement. La Maro, désormais pleine, est chaude à souhait, pour accueillir les hôtes de la soirée.
Setlist
1969
Self Conscious Over You
Magnum Force
Mania
Frustration
Machine Gun
Just another
Love you for Never
Gangland Warfare
7 Deadly Sins
Winter
Don't Wanna Be No Adult
Pressure is On
Cops are Coming
You're a Disease
Complete Control
The Outcasts est sur Facebook, va voir pour les dates de concert.
The Washington Dead Cats
Punkabilly, Psychobliiy, Rockabilly, Rock'n'Roll... Tous les mots conviennent aux Wash. Un peu plus de 30 ans que la bande de Mat Firehair fait vibrer les guitares. La Maroquinerie, c'est un peu leur jardin. Comme le souligne le leader, le nombre de dates dans ce haut lieu du Rock parisien est énorme. La Maro, c'est le passage obligé des Wash. Et la Maro le leur rend bien.
Tout démarre comme d'habitude. À donf. Première partie du concert, électrique. Fender en avant, favoris et bananes bien affutées, les cuivres rutilants, et les cordes acérées, le toujours vert Matt Firehair lance les hostilités. Un rodage rapide, histoire de vérifier que tout le monde est chaud, et c'est le fameux "Juju", ponctué par un Wowow venant du public, qui finit de mettre le feu à la Maro. Feu qui ne s'éteindra pas d'ailleurs, tant la puissance scénique du combo ne se dément pas. Depuis le temps que ça dure, il ne fallait pas on plus s'attendre à autre chose, hein!
Les titres s'enchaînent, extraits du dernier album Under A Creole Moon, mais pas seulement. Les morceaux anciens s'attachent tranquillement au wagon des nouveaux. C'est vrai que le style Wash est très typé, et que l'amour immodéré que porte le groupe au Rock'n'Roll est sans concession, la ligne directrice reste rectiligne. N'en déplaise aux végétalophages, les lancers de poireaux ont disparu, remplacés par des torrents d'énergie pure. Ca bouge dans tous les sens. C'est la fin de la tournée, tout le monde a appris à se connaître, le set est rodé, ça brille.
Après quelques morceaux, petit passage accoustique, comme promis. Mais attention, hein, accoustique ne veut pas dire calme. Il suffit de remplacer la guitare électrique par une sèche, une contrebasse à la place de la basse, et hop,; le tour st joué. Que ceux qui pensaient à un Unplugged type Nirvana aillent se les gratter ailleurs, c'est un concert de Rock','Roll, et le Rock'n'Roll, ça ne s'arrête jamais. Pour preuve, ce "Punkabilly Rumble" que les spécialistes auront qualifié de "de toute beauté", plein de hargne. Bien sûr, "Mojo Working" en cloture de ce passage non sponsorisé par EDF reste plus cool, même si les pogos ne s'arrêtent pas. Les Wash, ça pousse toujours. Yeah.
On rallume la lumière, les lampes des amplis recommencent à cracher leurs décibels, et c'est reparti pour un final de feu. Toujours la même énergie, le style historique n'a pas vieilli. Et pourtant, comme le souligne Matt, il a passé plus de temps avec Seaweedyo, qui tient les fûts depuis 25 ans, qu'avec sa femme. On ne veut pas tout savoir, mais visiblement les liens sont forts! En parlant de fûts, les Washington Dead Cats ont profité de cette soirée pour inaugurer une bière à leur nom, la Dead Cat. Dommage que les réserves soient restées au bar du rez-de-chaussée de la Maro, il faudra attendre la fin du set avant d'aller s'humecter les babines, histoire de prolonger la soirée. Impossible de voir les Wash en buvant une Dead Cat... Tant pis...
Mais nous n'y sommes pas encore, bandes de jeunes fous! Car le meilleur est encore à venir, avec forcément un morceau où tous les musiciens de la soirée viennent rejoindre les Wash. Ziphead, Outcasts, Washington Dead Cats, un plateau de folie, qui s'est rencontré sur scène, et qui sait s'y prendre. L'occasion pour Matt Firehair d'ironiser, lui qui porte le plus ancien groupe de Punkabilly toujours en activité: "Ca fait du bien, pour une fois qu'on n'est pas les plus vieux!". Tout ça avant de finir avec un "Too Drunk to fuck", des Dead Kennedys, reprise survitaminée, qui achève le public.
Allez, on a vu un super concert, allons désormais découvrir la Dead Cat, qui vaut le détour soit dit en passant. Le Rock'n'Roll n'est pas mort, les Washington Dead Cats sont toujours vivants.
Le set a été sauvage, normal que la setlist ait souffert... Mais au péril de son corps, la Grosse Radio a pu en sauver l'essentiel. Regarde, tu pourras nourir quelques regrets si tu n'étais pas là ce soir...
Toute l'actu des Washington Dead Cats est sur Facebook.
Photos : Alexandre Raphel
Merci à Laure, Devil Deluxe Music