Nouvelle année, nouveau challenge musical : réussir à trouver les parfaites découvertes, entre jeunes formations en premier essai et vieux briscards encore capables de merveilles. Alors on commence à fouiller, à mettre en priorité ceux qui nous semblent les plus évidents. On se refait quelques écoutes de 2017, histoire d'avoir son bilan bien frais en tête, et on se rend compte qu'il y a eu de la pépite laissée de côté.
Mayson tient son registre dans l'Electro-rock. Chose évidente, voire facile pour notre époque, nous direz-vous, et pourtant bien plus originale que ne pourrait l'annoncer son intitulé. Car si le genre a été fortement représenté dans les cinq dernières années, et que nous l'avions annoncé comme la future évolution majeure de la musique Rock, peu sont les groupes qui ont réellement tenté d'exploiter son concept, se contentant généralement de gratter à la surface ou d'ajouter trois notes de claviers et de batterie programmée en se disant que ça fait le job. Cela dit, grâce à ça, ceux qui plongent vraiment tête la première dans ce nouvel océan de possibilités se démarquent immédiatement, et Mayson fait partie de ceux-là.
Live Fast, Live Once fait immédiatement référence à du gros son bien gras, un Motörhead décérébré qui ne va pas chercher bien loin sa composition mais est diablement efficace. Pourtant, si le groupe n'oublie clairement pas de balancer ledit gros son, et va entrer immédiatement en tête jusqu'à créer instantanément l'addiction, les arrangements sont riches et très bien construits. On s'étonne d'ailleurs d'une production aussi claire pour réussir à mettre en avant le savant mélange.
Adieu donc la timidité de rockeurs qui aimeraient faire évoluer un style sans jamais s'en donner les moyens (par flemmardise ou manque de talent dans la fusion, choisis ta cause), Mayson balance quelque chose de neuf dans l'Electro-rock, qui s'identifiera immédiatement à son aîné Shaka Ponk. Sans leur voler leur excentricité, et restant par cela dans un registre bien plus sage malgré de nombreuses folies, Mayson respecte surtout un aspect pop très prononcé de par la science du refrain. Difficile de ne pas fredonner à la fin du second couplet le refrain de "Bodies". La particularité du groupe reste dans la capacité à mêler leurs genres sans les emmêler, ce qui au vu des éloignements qu'il y a chez les deux pères reste un exploit en soi.
On retient particulièrement "Not Your Hero", morceau en seconde place qui sera le premier à nous marquer, et qui représente parfaitement l'essence de Mayson. Divisant leur album (souvent au sein d'un même morceau) en trois parties distinctes, le groupe sait jouer avec ses montagnes russes pour parfaire l'ascenseur émotionnel. De ses parties où l'Electro prend la domination avec ses effets loop, dub avec même des breakdowns que l'on pourrait retrouver dans certaines formations metal (Crossfaith en tête), à des instants fondamentalement rock où la guitare devient garage, la batterie accentue ses cymbales et où le chant est plus brut, on retient surtout, hors de ces interludes spécialisés destinés à apporter le frisson (pari largement relevé d'ailleurs), les passages où les deux se complètent avec brio.
Et si on cherche, on attend ce moment où tout va partir dans une direction pour compléter un élan de folie, on reste subjugués par l'ambiance générale. Par la façon dont la batterie programmée accompagne et soutient parfaitement la batterie acoustique, par les nappes et interventions constantes électroniques qui avant de prend le dessus ont une présence indispensable. Malgré la richesse, malgré une certaine surenchère d'éléments, tout a sa place, et rien ne semble en trop. Ce sera surtout la capacité de Mayson à aller pousser des titres vers d'autres styles (le ragga juste jouissif de "Elephant"), renforçant la variété d'influences et surtout interdisant l'ennui. Car si t'as pas déjà écouté chaque titre en boucle avant de passer au suivant, l'album épuisera ton bouton replay, et ça c'est garanti.
Sorti le 15 octobre