Avant de se jeter à bras raccourcis, sur le groupe mythique des 90’s, je vous propose une petite rétrospective sur la carrière des Smashing Pumpkins. Des chiffres qui imposent le respect : plus de 30 millions d’albums vendus dans le monde, Gish et surtout Mellon Collie & the Infinite Sadness 9 fois Disque de Platine, des tournées mondiales monstrueuses...
Bref, on ne parle pas des premiers venus. Achevons de poser le contexte de sortie de ce nouvel album en rappelant que les critiques pleuvent sur ce groupe depuis les années 2000, date de leur tournée d’adieu avec l’album Machina.
Tout a commencé en 1988 avec le groupe original composé de Billy Corgan (guitare / chant), James Iha (guitare), D’Arcy Wretzky (basse) et Jimmy Camberlin (batterie). Cette formation splite en 2000 avec, en premier lieu, le départ de D’Arcy. 2006 : Re-formation et nouveau line-up avec Jeff Schroeder, Ginger Reyes et, toujours, l’inimitable Billy...
Jimmy rejoint ce nouveau groupe pour l’album Zeitgeist et la tournée qui suivra en 2007. Un succés mitigé : La reformation était très attendue mais la plus grande partie des musiciens a été remplacée par ce qu'une partie des fans historiques et de la presse spécialisée considèrera vite comme des ersatz (un guitariste d’origine asiatique… comme James, une bassiste comme D’Arcy…tiens tiens !…). En 2010 Ginger quitte le projet et est remplacée par Nichole Fiorentino (une bassiste… un clone du clone). Je n’ai rien contre la gente féminine en musique au contraire (j’adore Mylène Farmer…) mais c’est tout de même un peu dérangeant ce casting comme une sorte de nostalgie éternelle de D’Arcy et je ne vous parle pas du nouveau batteur, Mike Byrne, un jeune musicien qui joue exactement comme Jimmy…
D’aucuns diraient que l’âme des SP n’y est plus mais que Billy Corgan s’est accaparé la licence SP pour renforcer sa mégalomanie égocentrée… Certes on pourrait le dire, surtout qu'après l'abandon de Jimmy, Corgan reste le seul survivant du groupe originel. On assiste, à partir de ce moment, à une navigation en eaux troubles au niveau de la production artistique. Cette dernière devient de plus en plus conceptuelle, on entre dans une œuvre tentaculaire, distribuée gratuitement en ligne sur leur site, mais de façon très sporadique.
Teargarden by Kaléidyscope doit se composer d’environ 44 chansons, 2 premières parties sont sorties et une troisième inachevée (seulement 2 titres sont disponibles sur celle-ci). Océania interrompt cette œuvre temporairement et est sensé plaire aux fans des Smashing. Ces fameux fans se divisent en 2 camps distincts : les adorateurs du demi-dieu sur terre Billy Corgan d'un côté et les fans des Smashing Pumpkins période 1991 à 2000 de l'autre...
Alors ? Auquel des deux camps s'adresse donc cet opus ? Telle est la question essentielle.
Pour la petite histoire Billy a enregistré Oceania dans son home studio et a proposé à EMI de distribuer la galette ainsi finaliseé. Une très bonne façon d'être indépendant et aussi de gagner de l'argent.
D'ailleurs on se demande si ce n'est pas un peu ça le noeud du problème : pourquoi Billy continue-t-il de chanter sous le nom des SP au lieu de reprendre une carrière solo sous son propre nom ?
Car, la chose est claire à l'écoute d'Oceania, on est en présence de tout sauf d'un véritable album des citrouilles éclatées... On retrouve les grands thèmes favoris de Billy : l'amour impossible et inifini, sa majesté Billy et Dieu.
A la fin de l'écoute, on a une sensation d'inachevé : il manque quelque chose pour en faire un vrai album Rock. En fait il ne s'agit plus de rock Noisy grunge. Ecoutez le live ci-dessous et vous verrez vers quoi on se dirige.
L'objet Oceania en tant que tel est très conceptuel, la pochette réalisée par un artiste contemporain en est une belle illustration. La track list aussi :
- Quasar
- Panopticon
- The Celestials
- Violet Rays
- My Love is Winter
- One Diamond, One Heart
- Pinwheels
- Oceania
- Pale Horse
- The Chimera
- Glissandra
- Inkless
- Wildflower
Sur le site officiel l'artiste a poussé le concept en demandant directement aux internautes de lui faire des illustrations pour le compte des SP, sans rémunération en contre-partie, évidemment... Qu'est-ce qu'Oceania vous inspire ? Génial non ? Non.
D'entrée de jeu l'album s'annonce Rock puissant et tout à fait nostalgique du noise des 90's, avec "Quasar" et "Panopticon", une sorte de réminiscence de Zeitgeist en fait, un reliquat. Mais c'est par la suite que cela se "gâte" (comme dirait ma grand-mère). On assiste sur les plages suivantes à une débauche de morceaux centrés sur l'émotion, l'amour, Corgan se caresse l'esthétisme... Sentiment qui arrive à son paroxysme avec "My love is Winter". Morceau à vomir comme certaines mauvaises impressions laissées dans l'abum précédent ( notamment le morceau "Bring The Light"). Une drôle d'envie me vient : écraser ce skeud direct !
Mais tel ne fut pas le cas. Finalement, en abordant cet opus sous un autre angle, un univers des possibles s'entrouvre devant moi : les Smashing Pumpkins se Pink Floydisent en fait ??!... Après quelques recherches, on voit que Billy s'est rapproché de Roger Waters avec lequel il a joué lors d'une cérémonie de remise de prix.
C'est là ! Je l'ai la clef ! c'est le rock progessif l'avenir des SP.