Red Money – Shake, Burn and Love

Ce nouvel opus du power duo tourangeau Laure Laferrerie et Arnaud Dussiau aka Red Money, est l’occasion de nous risquer à un brin d’analyse sémantique, bienvenue au sein de ce webzine bruitiste. Shake : effectivement, nous sommes bien en présence d’un pur objet garage, pétaradant à souhait. Impossible donc de ne pas remuer… ce que vous voudrez ! Burn : la voix de Laure Laferrerie met littéralement le feu à nos sens. Rauque et sensuelle, explosive et suave. Love : l’héritage seventies est ici pleinement assumé ; à coup de blues psyché, de riffs sauvages ou plus sagement pop. Enfin un titre d'album qui tient ses promesses ! Après les Buns parisiennes, le format guitare-batterie, cher aux White Stripes et autres Black Keys, serait bel et bien tendance dans nos contrées...

Dès 2013, nous avons reniflé avec intérêt les gazs qui s’échappent de ce garage tenu par nos deux tauliers tourangeaux. La monnaie sonore qu’on y échange parait sans doute un peu sale dans l’univers propet de nos musiques actuelles. Le prix d’une réelle authenticité. Traces de beat crasseux, rougis au fer-blanc de riffs incandescents. Et pour mettre en boîte l’essence du son Red Money, il fallait un chef-mécano à l’ancienne, au savoir-faire d’artisan éprouvé. Laure et Arnaud sont donc allés jusqu’à Nashville pour consulter le producteur Andrija Tokic (Alabama Shakes, Benjamin Booker), qui après avoir mis le nez dans leurs démos, leur a ouvert les portes du Bomb Shelter, son studio 100% analogique. C’est dire si nous sommes pas les seuls à avoir du pif…

Red Money © Flora Riffet
Crédit photo Flora Riffet

"Come back" défouraille d'entrée, démonstration de puissance vocale autant qu’instrumentale, avec un beau break bluesy. Laure y martèle leurs trois mantras - shake, burn and love - avec une belle conviction. “Lies” emboîte le son et déboîte tout autant. Basse cafardeuse, faussement nonchalante et en osmose avec un chant incantatoire, “Henry Teardrop” semble de prime abord échappé de la cave d’un certain Nick. Laquelle serait également le siège d’expériences menées par un organiste sous acides. “Sickman” chasse ces idées noires, créant une rupture pop bienvenue. Une atmosphère positive qu’entretient le planant “Over my head” et ses “I wanna fly”. L’organiste pré-cité a du atteindre le trip total, à la limite de franchir les portes de sa béatitude personnelle… 

Retour au garage pour faire le plein de pop et de passion avec “Drunk Love”. “Watch out ladies” qui suit, poursuit ce retour vers le futur, affichant sans détour un tempo fifties et des choeurs flamboyants. “Bones are shakin'” repique lui une tête dans le grand blues, dans ses profondeurs les plus sombres. Avec sa basse basique autant que jouissive, la mélodie psalmodiée par Laure, “Shades Of Sorrow” rappelle le Vampire de Black Joe Lewis. L'habité et voluptueux “Shine and rise” conclut sur une note apaisée, presque trip hop. Après “Foreplay 2” l’album de la maturité, Shake, Burn and Love est celui de la consécration pour Red Money. Pour nos oreilles en tous cas et on espère pour les vôtres !

Suivez l'actu des Red Money et les ratez pas sur scène s'ils passent par chez vous !
 

NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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