Ladies and gentlemen, voila le nouveau Barrence Whitfield And The Savages ! Le monde du garage punk soul frémit. L’autre Barry White, comme le mentionne son état civil, nous livre son quatrième album depuis son retour après presque 25 ans de blackout radio.
Barrence Whitfield et son groupe, c’est tout un ensemble, un cocktail explosif que l’on retrouve sur le devant de la scène pour nous présenter, toujours chez Bloodshot Records, le nouveau Soul Flowers Of Titan. Le gang est là au grand complet. Barrence a pour fidèle lieutenant Peter Greenberg qui officie dans le groupe à la manière d’un Steve Van Zandt avec Bruce Springsteen. Dans le monde du garage punk, le pédigrée de Greenberg force le respect : première gâchette chez les Lyres, chez DMZ, excusez du peu. Autant vous dire que quand Peter défouraille, les soli cisaillent ! Et ses complices ne sont pas en reste, les cuivres de Tom Quartulli rajoutent à la puissance de feu du combo tandis que Andy Jody et Phil Lenker soutienne à bout de bras l’édifice.
Photo : Scott Beseler
Barrence s’enflamme dès qu’il en a l’occasion et nous laisse admirer toute sa palette vocale. Dans les graves, notre Barry White est largement l’égal de l’autre mais quand il monte dans les aigus, il fait aussi la différence. Allez donc écouter “Pain” ou “Edie Please” et vous aurez un petit aperçu de la folie furieuse du bonhomme. Idéal pour apprendre de nouvelles onomatopées façon Screamin’ J. Hawkins…
“Adorable” ou “I Can’t Get No Ride” (cover de Finley Brown) puisent dans les influences garage punk du groupe. Dans ces morceaux, la rythmique efficace dresse un mur du son sur lequel les solistes et le vocaliste ont tout loisir de laisser parler leurs talents.
Photo : J.A. Areta Goñi
Dans ce style de musique, pas besoin de se triturer les méninges. Ca fonctionne ou ça ne fonctionne pas. On est bon ou mauvais, pas de place ou très peu pour le moyen. Faut envoyer, payer de sa personne pour que sa marche. Faut y mettre toutes ses tripes même en studio si on veut retrouver et faire partager un peu de cette énergie du live. Seuls les grands y réussissent et force est de constater que Barrence et ses sbires font partie des grands, de ceux qui sont capables de faire ressentir quelque chose. Et ça, ce n’est pas donné à tout le monde. Ah quel pied le bon rock ‘n’ roll simple et efficace ! Du blues énervé ! Un riff assassin, une voix de crooner soul et nous voila en orbite. “Let’s Go To Mars” nous propose Barrence durant ce nouveau trip ! Bien sûr qu’on y va !
Barrence sait aussi se faire plus soul en ralentissant le tempo. “Tingling” ou “I’ll Be Home Someday” offrent la possibilité de reprendre son souffle tout en conservant le ”mojo” du groupe. “I’m Gonna Leave You Baby”, reprise de Willie Wright & His Sparklers sortie en 1960 chez Federal Records, sonne un peu plus blues et rappelle les premiers Rolling Stones mais avec un son bien plus crade. Si les Stones de 64 avaient rencontré R.L. Burnside… Tout un programme !
"Say What You Want" est une de ces ballades où un gars avec la puissance vocale de Barrence peu nous emmener très loin. Les Savages savent lui laisser la place pour faire le boulot et c’est là aussi la force de ce groupe. Chacun est à sa place et semble apprécier son sort.
Photo : Katherine Coffey
Encore une fois, Barrence Whitfield et ses Savages font mouche avec un album empruntant autant aux racines de la soul de Motown qu'au punk rock garage des Sonics. Ces mecs là ont entrainé dans leur sillage tout un tas de groupe comme les Bellrays et sont pourtant encore totalement d’actualité. Une vrai carrière qui on l’espère durera encore longtemps.
Sorti le 2 mars 2018 chez Bloodshot Records