Deuxième soir consécutif pour les Dropkick Murphys au Zénith de Paris. Avec Glen Matlock (ex-Sex Pistols) et Flogging Molly en hors d'oeuvre, excusez du peu. Deux dates, et deux setlist différentes, sans doute l'occasion de plonger un peu plus profond dans l'univers des kids de Boston, et de ré-entendre des titres plus rares, un peu délaissés lors des dernières tournées. Pour ce second jour, le Zénith affiche complet. Plus de 6.000 personnes sont venues se prendre une petite claque derrière les oreilles. Et elles ne seront pas déçues...
Glen Matlock
Il est 19:30 quand Glen Matlock démarre son set, dans un Zénith déjà bien plein. Le premier bassiste des Sex Pistols, remplacé par un certain Sid Vicious dans un des groupes qui a fait exploser la bombe Punk, porte encore beau. Seul sur scène avec sa guitare, l'ambiance est plutôt folk. Les organisateurs ayant interdit les feux de camp dans la fosse, ainsi que les guitares sèches et les vestes à frange, le public reste debout, tranquille. Et tant mieux, parce que derrière ce set minimaliste, ça remue un peu les neuronnes. Un morceau des Sex Pistols, même à la sèche, ça reste toujours puissant. La voix soignée, loin de celle de Johnny Rotten, quand elle scande God Save The Queen, te rappelle que derrière le symbole, les morceaux des Sex Pistols, écrits pour la plupart par Glen Matlock, restent des putains de morceaux. Et saluons aussi la performance, ajouter du Iggy Pop dans la setlist, seul en scène, avec une guitare en bois d'arbre végétal devant un public venu se secouer les rangers, et captiver l'attention, c'est une sacrée mise en bouche.
Setlist
Don't Put the Brakes on Tonight
Burning Sounds
God Save the Queen
Ambition
Sexy Beast
Hook In You
Pretty Vacant
Plus d'infos et d'actus sur Glen Matlock sur Facebook.
Flogging Molly
20:15. Cette fois le Zénith est complet. Les Flogging Molly prennent le gouvernail. 3 notes de banjo, et c'est le feu. Ces fils cachés des Pogues manient le Irish Punk mieux que personne. Le public part au quart de tour. "Drunken Lullabies", premier morceau, pogo géant dans la fosse. Le titre n'a pas pris une ride depuis 2002, date de sa sortie. Efficace, musical, avec ce truc en plus qui fait bouger les bras et les jambes dans tous les sens...
L'enchaînement avec "The Hand of John L. Sullivan" est évident. 15 ans séparent ces 2 itres, mais la filiation est indiscutable. Personne ne souhaite la discuter d'ailleurs, tant l'énergie déployée par les Flogging Molly est contagieuse. Ce morceau, l'un des plus adaptés à la scène du dernier "Life is Good", fait mouche. La fin du morceau, final instrumental à faire exploser les radars tant ça envoie sec, retourne littérallement la fosse. Changement d'ambiance, moins de folk, plus de Punk, "Requiem for a Dying Song" démarre. Plusieurs morceaux de la même veine s'enchaînent, avec au passage un hommage aux victimes du Bataclan.
Les morceaux de suivent, se ressemblent un peu, et donnent au Zénith une allure de pub sous perfusion Punk... Une furieuse envie de bouger les pieds, de se prendre par les épaules... La sortie du Bodran sur un morceau va encore amplifier cette sensation de cross-over, entre tradition et autres choses. Comme finir un morceau par un chant de stade de foot, toujours étonnant... En 25 ans, le style Flogging Molly n'a pas vieilli. Si les albums s'écoutent traquillement (ou pas) au fond d'un pub, les Flog' sont vraiment un groupe de scène, capable de faire pogoter un Zénith, en dégageant ce petit truc qui fait qu'on sort en se disant qu'on a vraiment passé un super moment.
Setlist
Drunken Lullabies
The Hand of John L. Sullivan
Swagger
Requiem for a Dying Song
The Days We've Yet to Meet
Float
Tobacco Island
Devil's Dance Floor
Crushed (Hostile Nations)
Salty Dog
If I Ever Leave This World Alive
What's Left of the Flag
The Seven Deadly Sins
L'actualité des Flogging Molly est à suivre sur Facebook.
Dropkick Murphys
Cela fait plusieurs années que les Dropkick Murphys viennent fêter le mois de février au Zénith de Paris. Comme Al Barr (chanteur) nous l'avait confié lors d'un précédent concert dans la salle de la Villette, la France a mis du temps avant d'aimer les Dropkick, c'est désormais chose faite, et bien faite. La preuve, ce cru 2018 voit 2 jours consécutifs, 2 Zéniths, avec 2 setlists différentes. Mais un point commun, une énergie qui sonne gros.
La première chose qu'on remarque dans la fosse, c'est que le public s'est assagi au fil des années. Les Dropkick ont toujours été proches du mouvement skinhead (pas le facho, l'original), et ont toujours traîné autour d'eux un public plutôt hardcore. Mais les temps changent, le même si le noyau dur reste présent, le public est bien moins "looké" qu'il y a quelques années. Moins de Oï, plus jeune... les Dropkick se sont-ils coupés de leur base?
Et bien, soit rassuré(e), lecteur(rice) assidu(e), que nenni! Les Flog ont déjà mis le feu, les Dropkick sont venus lancer des seaux d'essence sur les braises, avec un set qui fera la part belle aux morceaux les plus énervés de l'histoire du groupe.
Introduction classique, dans le noir, la voix de Sinéad O'Connor lance le show. Dernier moment calme avant la tempête, gros contraste, dès que démarre "The streets of Massachussets", suivi de peu par "The Boys Are Back". Le pari-pris est clair: Les Dropkick reviennent aux sources, à l'essentiel. Celtique oui, mais Punk avant tout. C'est du brutal. La fosse ne s'y trompe pas, qui démarre un Wall of Death très rapidement. Street Punk, Oï, les Dropkick Murphys font parler la poudre. Les morceaux plus calmes des derniers albums semblent loin. Un titre moins speed ? C'est "Blood". Moins rapide mais tout aussi puissant, avec cet avertissement limpide. "If you want blood we'll give you some". Bim. Prend ça.
Petit blanc technique, les "let's go Murphys" résonnent, avant que Ken Casey ne demande si le public préfère entendre des morceaux récents, ou des anciens. Ce sera un triplé, issu du premier album. "Barroom Hero / Do or Die / Never Alone / Boys on the Docks", quatre titres qui bastonnent, on est dans le Oï, c'est sans concession. Et c'est pas en envoyant "I had a hat" que les Dropkick Murphys vont mettre de la guimauve dans nos esgourdes, même si le titre est plutôt amusant. Ca reste dans le binaire, deux temps, aller, retour.
22:30 première ballade. Ça fait une heure qu'on s'en prend plein les feuilles, cette pause sauvera sans doute quelques anciens, au bord de la rupture après cette folie physique. Cette seconde partie de set sera d'ailleurs plus calme (même si cette notion reste relative). On retrouvera des morceaux comme "Rose Tattoo", ou encore "Johnny, I Hardly Knew Ya", avec le "Huroo, huroo" forcément repris à pleine voix par un Zénith tout acquis à la cause de ce pauvre Johnny, revenu mutilé de la guerre, héros malgré lui de cet hymne antimilitariste.
Les rappels: "I'm Shipping up to Boston" voit la scène se faire envahir par une armée de filles. C'est une tradition chez les Dropkick, aucune surprise, visiblement beaucoup se tenaient prêtes. Tout ça pour finir sur un "Untill The Next Time", pas forcément leur meilleur morceau, plein de guimauve et de bons sentiments, avec un lancer de confettis pour faire fête... un peu anachronique surtout avec ce set revisité et beaucoup plus Punk. Mais bon, comme dit l'autre, ça fait partie du show, ça fait aussi partie des Dropkick. Tout comme le final, "My Way", qui annonce qu'il est temps de rentrer.
On sort du concert groggy. Les Dropkick ont une fois tenu leurs promesses, le set a été énorme, et cette setlist aura réussi à reconquérir les plus fidèles, avec un retour très net à ce qui fait l'ADN du groupe: Les Dropkick Murphys sont un groupe de Punk. OÏ.
Setlist
The Foggy Dew (Sinéad O’Connor)
The State of Massachusetts
The Boys Are Back
The Gang's All Here
Sunday Hardcore Matinee
The Warrior's Code
Going Out in Style
Blood
Buried Alive
The Outcast
I Had a Hat
Barroom Hero / Do or Die / Never Alone / Boys on the Docks
The Fields of Athenry
Forever
Captain Kelly's Kitchen
Jimmy Collins' Wake
Play Video
(F)lannigan's Ball
Curse of a Fallen Soul
Rose Tattoo
Prisoner's Song
Caught in a Jar
Johnny, I Hardly Knew Ya
Out of Our Heads
I'm Shipping Up to Boston
Until the Next Time
Les Dropkick Murphys diffusent largement leurs actus sur leur page Facebook.
Photos : Copyright Nidhal Marzouk