Dans le monde du pop-punk les britanniques de As It Is ont pris de plus en plus d'importance au fur et à mesure des années, bien aidés par leur deuxième album Okay. sorti en janvier 2017 via Fearless Records. Après un passage avec Neck Deep en octobre dernier c'est en tête d'affiche que l'on retrouve le quartette avec pour l'occasion Grayscale, Courage My Love et WSTR.
GRAYSCALE
Le tout premier groupe à prendre place sur la scène ce soir nous vient tout droit des Etats-Unis et plus précisément de Philadelphie. Grayscale a vu le jour en 2011 et comme pour As It Is est signé chez Fearless Records, ce qui est toujours un signe pour un groupe de pop-punk. Le quintette nous offre une setlist tournée quasi exclusivement sur son dernier album en date, Adornment, même si What We're Missing saura trouver sa place avec le morceau "Palette".
Qui dit pop-punk dit forcément refrains radiophoniques et c'est tout à fait ce que Grayscale nous offre ce soir. Il est très facile de rentrer dans les compositions et de connaître le refrain au bout de la deuxième fois. Le public n'est pas encore très présent car il est tôt mais les fans de Grayscale ont pris la place devant et iront même jusqu'à lancer un drapeau français au public pour une belle image.
Après vingt-cinq minutes Grayscale quitte la scène du Backstage BTM et les membres du groupe peuvent être heureux de la prestation qu'ils viennent de nous offrir.
COURAGE MY LOVE
Après deux passages en France en tant que tête d'affiche, Juin 2016 et Mai 2017 au Gibus Live, c'est en première partie que nous retrouvons le trio canadien de Courage My Love. C'est toujours dans le cadre de la promotion de son premier album, Synesthesia, que Courage My Love se dresse devant un public qui pour la vaste majorité n'a jamais entendu parler du groupe, à l'inverse de Grayscale par exemple.
Cela ne semble pas faire peur aux trois membres qui vont tout faire pour se mettre dans la poche le public parisien. Mené par deux soeurs jumelles, Mercedes Arn-Horn (chant/guitare) et Phoenix Arn-Horn (batterie/chant), plus l'électron libre Brandon Lockwood à la basse, Courage My Love développe son pop-rock teinté de sonorités électroniques avec passion.
Entre "Stereo", "Love Hurts" ou encore "Though Love", Courage My Love nous fait voyager dans son univers. Mercedes Arn-Horn délaisse parfois sa guitare, récupérée par Brandon Lockwood, pour ne s'occuper que du chant et charmer le public. Derrière sa batterie, sa soeur jumelle prend sa part de responsabilité dans le chant et le mélange de leur deux voix apporte énormément.
Le trio aura réussi à convaincre une petite partie du public ce soir de se pencher sur sa musique et c'est tout l'intérêt de faire des tournées en tant que première partie.
WSTR
La dernière fois que nous avons vu WSTR c'était à La Mécanique Ondulatoire en octobre dernier en ouverture d'un autre groupe britannique, Trash Boat. Pas de nouveauté du côté du groupe si ce n'est toujours plus de monde qui les connait à chaque nouveau passage par la capitale. On verra d'ailleurs au cours du set du quatuor des mouvements de foule dans la fosse allant même jusqu'à un circle-pit vers la moitié du set.
Le pop-punk de WSTR est très différent de celui de As It Is en étant beaucoup moins dans l'efficacité des refrains et plus dans des riffs et une base rythmique très rapide. Le chant de Sammy Clifford, comme pour le reste de la musique du groupe, se rapproche très fortement de celui de Ben Barlow sur les premières sorties de Neck Deep. C'est un reproche fait au groupe par certains mais ce n'est en aucun cas le notre tant ce type de pop-punk vit par l'épreuve du live.
Avec un album sous le coude, Red, Green or Inbetween, nous sert principalement des compositions de celui-ci tout en nous offrant "Fair Weather", le tout premier titre de sa carrière. Avec trente minutes, WSTR se retire de la scène et peut être fier d'avoir fait bouger le public durant son set. Après de nombreuses premières parties, on espère maintenant voir le combo en tête d'affiche !
AS IT IS
Il est 21 heures lorsqu’As It Is font leur entrée. Même si la plupart des gens ont déserté après WSTR, une poignée de fan a répondu à l’appel. La dernière fois que le groupe était venu en tête d’affiche à Paris, c’était sur un bâteau (Le Batofar), et Patty Walters ne s’en est toujours pas remis, il rigolera de ça pendant toute la soirée.
C’est le single "Hey Rachel" qui résonne en premier et la foule se met à chanter en cœur, très très fort. Les originaires de Brighton sont en forme, même Patty, qui se dit malade. Leur présence scénique fait plaisir à voir, et d’autres titres du dernier album okay seront joués, pour le bonheur des fans : "Pretty Little Distance" ou encore "Patchwork Love".
Pour leur plus grosse tournée en tête d’affiche, les anglais feront la part belle à des anciens morceaux, peu joués en concert : "Concrete", "Sorry", ou encore la très belle "Winter’s Weather", titre bonus du premier album. Il n’y a vraiment pas grand chose à dire de la performance, les musiciens sont bons, ça sonne juste et la complicité des membres du groupe est même touchante.
Très enjoué comme à son habitude, Patty Walters demandera à son public de se rapprocher, de bouger, de danser, de sauter. Heureusement que des morceaux plus rapides comme "Soap" ou "No Way Out" n’ont pas été oubliés. Vraiment meilleurs que sur CD, en live, ils envoient du lourd.
L’ambiance ne faiblit pas. L’enchaînement de tubes est absolument bien maîtrisé, et c’est avec "Still Remembering", en acoustique, que les musiciens nous quitteront, avant de revenir pour deux dernières chansons.
C’est donc avec l’éponyme "Okay" et la très réussie "Dial Tones" qu’As It Is terminent leur set, et Benjamin Langford-Biss viendra même faire un petit tour du côté de la régie. Il pouvait même se balader dans la fosse tellement la salle était loin d’être comble.
Une très belle performance, en somme, on regrette simplement le manque de monde car pour un groupe remplissant des salles au Royaume-Uni, un accueil plus concret aurait été appréciable.
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Photos par Florentine Pautet
Texte pour Grayscale, Courage My Love et WSTR par Maxime Habert
Texte pour As It Is par Florentine Pautet