Le bon gros heavy rock FM semble encore avoir de beaux jours devant lui, puisque de jeunes formations continuent d’emprunter la voie tracée jadis par Nickelback ou Audioslave. Dans cette droite lignée, les Britanniques de Stone Broken viennent de sortir leur deuxième album, reprenant largement les codes du premier.
Si certains groupes tentent de dissimuler leurs influences, d’apparaître plus innovants qu’ils ne le sont ou de noyer leurs origines rock, ce n’est clairement pas le cas de Stone Broken. Le groupe est là pour jouer fort des hymnes rock toutes guitares dehors, le genre qu’on reprend en s’époumonant dans des stades.
Ils jouent cartes sur tables dès le début, et la couleur annoncée ne variera que très peu tout au long de ce second album, Ain’t Always Easy. Le titre d’introduction, "Worth Fighting For", plante les bases solides d’un rock à gros riffs, ultra catchy, au refrain qui vous poursuit sans vous laisser d’échappatoire. Cela va droit au but et c’est on ne peut plus efficace.
La chanson suivante, "Let Me See it all", ralentit légèrement le rythme mais garde une ossature taillée pour le live. Mais en ralentissant le rythme, la chanson révèle ce dont on va s’apercevoir tout au long de l’album : les compositions ne débordent pas d’originalité, et cela peut même franchement sombrer parfois dans le cliché.
En fait, tant que le groupe reste sur des titres au rythme enlevé, où la vitesse et la puissance prédomine, il marque des points : certes, ce n’est pas transcendant d’innovation, mais il est assez difficile de résister à ce déferlement d’énergie : "Heartbeat Away", "Follow Me" ou "The Other Side of Me" donnent envie de chanter à tue-tête en s’agitant dans tous les sens.
Certes, cela sent le Nickelback en un peu plus burné, mais la production est suffisamment bien ficelée et l’interprétation suffisamment incarnée pour qu’on ait envie d’y croire. Les musiciens jouent leur rôle en harmonie, sans que l’un d’eux ne surpasse les autres, et le chanteur Rich Moss démontre une certaine puissance vocale.
En revanche, dès que le rythme ralentit, on n’est pas loin de la guimauve, et le côté cliché reprend le dessus, que ce soit sur "Home", dont les paroles comme le solo de guitare semblent avoir été entendus des milliers de fois, ou sur "Anyone", tellement clichée qu’il est difficile d’en dire quoi que ce soit.
Fort heureusement, le groupe a la bonne idée de ne pas multiplier les morceaux mid tempo et de se concentrer sur ce qu’il maîtrise visiblement le mieux, les compositions enlevées qui donnent à l’auditeur l’envie de se prendre soi-même pour une rock star.
En dépit d’une certaine facilité, il faut reconnaître que de nombreuses chansons se révèlent jouissives à l’écoute, et constituent la bande-son idéale pour une virée en voiture cheveux au vent ou une soirée piscine – barbecue au cœur de l’été – à tant qu’à faire, restons dans des évocations clichées.
La chanson qui clôt l’album, "The only Thing I Need," a le bon (ou le mauvais ?) goût de réconcilier les bons et les mauvais aspects du disque pour en faire un titre totalement imparable : c’est Nickelbackesque en diable, mais diantre que c’est jubilatoire à l’écoute !
On conseille tout de même à Stone Broken de travailler leurs compositions pour les albums suivants, car ce qui est accrocheur sur deux albums risque fort de s’avérer redondant sur un troisième. En attendant, Ain’t Always Easy fera une très bonne bande-son du printemps et de l’été qui s’annonce.
Tracklist
1: Worth Fighting For 03:20
2: Let Me See It All 03:33
3: Heartbeat Away 03:41
4: Home 03:39
5: Follow Me 04:24
6: I Believe 03:47
7: Doesn't Matter 03:52
8: Anyone 03:19
9: Just A Memory 03:39
10: Other Side Of Me 03:36
11: The Only Thing I Need 03:49
Sorti le 2 mars chez chez Universal Music