On se souvient d'avoir été fort déçus l'an passé, lorsque The Bellrays avaient dû annuler leur concert parisien au Pan Piper. Des soucis de santé de sa frontwoman, Lisa Kekaula. Au vu du show dont elle a gratifié le Point Éphémère, elle va mieux, merci… The Bellrays font - excusez du peu - dans le punk funk rock soul. Quel bonheur pour les oreilles démunies d'œillères, qu'ils se refusent à choisir leur camp ! Autre instant de grâce ; plutôt que de requérir les services d'une première partie, Bob et Lisa ont préféré se faire un petit tour de chauffe en duo. Pas vraiment parce qu'on est toujours mieux servi par soi-même. Plutôt une mise en bouche pour eux comme pour le public…
Bob and Lisa. Lisa and Bob. Kekula and Vennum. Dès leur entrée, on ressent l'osmose qui règne entre ces deux-là. Vingt ans de scène commune, ça aide… Elle, panthère noire voluptueuse. Lui, grand échalas à lunettes, au look d'éternel étudiant punk-rocker. Ils partagent le même micro, signe extérieur de fusion totale. Il est entendu que Lisa assure le chant et Bob la gratte. Mais ce dernier tient haut la main les chœurs tout autant que son instrument. Ils débutent par des ballades bluesy, qui mettent en valeur la voix de Lisa. Elle fait signe au technicien de monter le son. Et progressivement, la diva s'emballe, de puissante, elle devient rugissante. Sans tambours, ni trompettes, sans basse, ni batterie, ils prouvent si besoin était via cette formule intimiste, qu'ils sont l'axe central des Bellrays…
Lorsque Bob et Lisa reviennent, c'est donc accompagné de Bernard Yin à la basse et de Marty Faragher aux drums. Est-ce pour justifier leurs présences respectives que The Bellrays se lancent d'entrée dans le gros son, bien rock, bien loud… "Bad reaction", "Mine all mine" et "I can’t hide" nous décalaminent le joint de culasse auditif ! Inquiets pour la survie de nos esgourdes, ils enchaînent avec "I don’t wanna cry", un blues avec une grosse louche de soul. Lisa le fait monter crescendo dans les rideaux et Bob l'agrémente d'un p…. de solo. Elle et lui reprennent leur gimmick de scène sur les deux titres suivants et se retrouvent à nouveau collé-serré autour du micro. Bob prend le lead sur le garageux "Soul girl" - cherchez l'erreur dans l'titre… - et même s'il n'a pas le coffre de sa compagne, il dépote grave lui aussi.
Lisa harangue le public façon James Brown ; "have you got the power ??? You ? You ??" Satisfaite de sa réaction enthousiaste, elle part prendre son bain de foule. Après Bob, elle laissera également la place à Bernard Yin au chant. Autant Bob Vennum est hiératique, limite droopy, autant Bernard a les zygomatiques qui frisent en permanence. Le contraste est trop drôle pour ne pas le noter… Sur " Shake your snake", brûlot funky plus-torride-tu-meurs, Bob et Lisa exécutent un charmant petit pas de danse. N'exagérons rien tout de même, on reste bien loin du menuet… Marty Faragher a lui aussi - sinon son quart d'heure - ses propres minutes de gloire. Le garçon a une sacrée frappe du gauche comme du droit… The Bellrays terminent leur set avec "Black lightning", un de leurs classiques à en juger par la ferveur de certain·e·s. Il faut voir Lisa jouer les cheffes d'orchestre avec ses boys, distribuant le solo à chacun alternativement… Encore un beau gimmick scénique. L'indispensable et plébiscité rappel sera un des hymnes du rock, "Johnny B. Good". Go, go The Bellrays, go, go !!!
The Bellrays seront de retour en France le 29 mai à Brest au P'tit Minou et le 30 au Stéréolux de Nantes. Retrouvez-les le 1er juin à la Batterie de Guyancourt et le lendemain au Wanagain Festival, à Clénay près de Dijon
Setlist
Bad reaction
Mine all mine
I can’t hide
I don’t wanna cry
Every change I get
Soul girl
Power to burn
Living a lie
Everybody get up
Infection
Junior high
Shake your snake
Perfect
Brand new day
Man enough
Never let a woman
Now
Love and hard times
Black lightning
Johnny B. Goode
Un grand merci à Franck Rapido pour la couverture vidéo !
